Hello
L'article Kortel est effectivement très intéressant, on peut supposer que la fixation du doigt ne fonctionnait pas, pour cause de rupture ou parce qu'il était mal verrouillé (sable ou autre...)
En faisant un petit calcul numérique rapide (il me semble qu'une donnée constructeur existe quelque part, mais pas trouvée...), on voit que la résistance méca du mousqueton s'effondre en cas d'ouverture du doigt :
Mousqueton fermé : 20 kN (ou 2 tonnes), ce qui laisse une sacrée marge. J'ai été pêcher ce chiffre sur les descriptifs de mousquetons en Zicral (exemple ici :
https://www.airetaventure.com/produit.php?idContenu=2671). Je suppose que ce chiffre est valable mousqueton fermé, ça colle avec une petite analyse numérique que j'ai faite.
Si on reste sur la même analyse, avec mousqueton ouvert, on tombe sur 280 kg... Ce qui laisse une belle marge si on reste en vol droit, mais dès qu'on passe à des manoeuvres qui envoient un peu de g et de la fatigue à tout ça, on approche des limites mécaniques du maillon !
Pour préparer le propos suivant, un petit rappel sur la fatigue: tous les métaux (et d'autres matériaux), s'ils sont sollicités cycliquement, se dégradent, selon un schéma micro-fissuration --> fissuration --> rupture brutale. C'est le type de défaillance qui est le plus craint dans le nucléaire, l'aéronautique, et pas mal d'autre domaines techniques exigeants. Et c'est valable même si la sollicitation est inférieure à la limite élastique du matériau, mais il y a une limite en dessous de laquelle on considère que le matériau ne se dégrade plus (la limite d'endurance).
Je ne crois pas à une rupture en fatigue sur un mousqueton qui travaille "normalement", avec le doigt correctement verrouillé : la marge est telle qu'on est en dessous de la limite d'endurance, même pour des manoeuvres qui accélèrent un peu (type les wing overs de la vidéo, ou le 360 pratiqué par Mr tout le monde).
Par contre, sur un mousqueton dégradé, dont la fonction du doigt n'est plus remplie, on peut rencontrer la rupture brutale en allant simplement titiller les 3g
Et si on ajoute à ça :
-Le travail en fatigue préalable (si ça faisait longtemps que le doigt était pété, le mousqueton a eu tout le temps de se dégrader)
-Les éventuelles chocs qui ont pu engendrer une amorce de fissure
-Une utilisation précédente du mousqueton pour des sollicitations non prévues (port de charges lourdes par exemple)
On arrive aux limites de tenue de la matière.
Ce que j'en retiens quand même, c'est qu'au vu de ma pratique (solo, pas de voltige, mousquetons récents et volume de vol de "parisien"), c'est que j'ai quand meme pas mal de marges par rapport aux marges d'utilisations des maillons. Mais j'ai quand même gagné un petit contrôle de ces derniers pour me rassurer...