Je profite de la fin de ce fil pour saluer la mémoire de Barry Sheene, que j'ai eu le plaisir de côtoyer deux fois dans les années 70.
On lit sur Wikipedia :
Son numéro fétiche était le 7Sa Rolls était immatriculée BS7, en toute simplicité.
Il n'a eu le 7 que par hasard, quand il a débuté en 500, et comme il allait bien il l'avait gardé. Pour avoir couru aussi en moto, je peux dire que c'est assez chiant de repeindre chaque année des numéros sur tous les carénages.
Son casque portait un Donald DuckCasque noir avec Donald rigolard, on le voyait venir de loin.
Son casque était muni d'un trou pour qu'il puisse fumer sans l'enleverBarry était un grand fumeur de Gauloises, le foin américain le faisait vomir, comme tous les vrais fumeurs qui aiment la vraie clope. Il avait percé un trou dans la mentonnière de son casque pour pouvoir en griller une sur la ligne de départ, cela faisait partie du folklore parce qu'il était très concentré et parfaitement calme.
Il est généralement considéré comme le père du 'V', le fameux salut motard.Faux. Entre motards, on s'est toujours salués d'un signe de la main, et le V "de la victoire" a été "inventé" par Churchill pendant le Blitz en 1940. Quand Barry gagnait, il faisait un monstre weeling pour saluer le public, puis un V avec chaque main, bras tendus, une fois la roue avant reposée.
Je vais ajouter des trucs sur l'article de Wikipedia :
- Barry n'était pas bêcheur. Il faisait toujours un tour du circuit à pied, avant de courir, pour voir tous les petits détails sur ses trajectoires et saluer les commissaires. Il était très marrant et nous l'adorions (après avoir cessé de courir, j'ai été longtemps commissaire de piste).
- Barry examinait aussi les abords de tous les virages. Une fois, à Prenois (près de Dijon) il avisa des poteaux en plastique en bord de piste qui tenaient des filets destinés à arrêter des glissades. En soulevant un de ces poteaux, il découvrit dedans un poteau en béton. Il fit de même pour les autres puis il retourna au parc et déclencha une grève des pilotes.
Le GP de France n'eut pas lieu et Prenois perdit l'homologation.
- Barry mettait toujours de l'ambiance dans le parc, avec des mini-motos, et il fit un jour une chute idiote en faisant le zouave avec une moto de trial, fracture, cela lui pourrit une partie de la saison et assombrit la relation avec son écurie.
- Après son terrible accident de Silverstone en 1982, il avait tant de ferraille dans le corps qu'il quitta l'Angleterre pour l'Australie, disant très sérieusement que le climat anglais le faisait rouiller de l'intérieur.
- Barry fumait vraiment trop et il fit un double cancer, gorge et poumon. Il refusa les chimiothérapies qui l'auraient un peu prolongé, au prix d'autres souffrances, et il décida de mourir. 1950 - 2003. Une vie courte mais bien remplie.
C'était un mec fabuleux, dans la tradition des pilotes anglais du Continental Circus, des John Surtees, Mike Hailwood, Bill Ivy, Dave Simmonds etc
Barry fumait mais il ne picolait pas et il n'a jamais sniffé une ligne de coke avant une course pour avoir moins peur.
C'était un Grand.
Il y eut d'autres grands pilotes, mais aucun qui fût aussi sympa, aussi marrant ni aussi simple, tout en restant un vrai professionnel.
Les spectateurs l'adoraient, les commissaires l'adoraient.
Je ne l'oublierai jamais.
Salut et fraternité*