144 Km dans du bleu, c'est balaise. Faut bien maîtriser son sujet "déclenchement"
En fait et sans remettre en cause l'exploit sportif (je suis incapable de voler un vol de cette durée, physiquement je n'y suis pas prêt, il me faudra plusieurs années d’entraînement encore), ces vols ne sons pas "compliqués" en terme de vol en lui même, ils sont compliqués en terme de logistique pour pouvoir être au bon endroit au bon moment.
Ils font (ils = les cadors du cross) une super analyse météo sur l'instabilité de la masse aérienne, ils prévoient une altitude de croisière globale, ils partent dans des mégas thermiques à couillons dans du 30 km/h voire plus (j'ai vu des décos par 40/45 par des guns pour qui cette vitesse de vent ne gène pas. Ils se font arracher et satelliser, pas de perte de temps, au plaf en quelques minutes, parfois en ligne droite sans même enrouler) et ils partent direct vent de cul, tu regardes les traces, il est rarissime qu'ils enroulent.
Le truc : être capable de passer ses soirées et nuit à analyser les prévis météo pour être au bon moment au bon endroit, et avoir un patron compatissant qui t'autorise à poser une journée de congé aléatoirement pleins de fois dans l'année (du style tu poses ta journée de congé à minuit quand tu as confirmation de l'analyse météo, voire tu la poses le surlendemain au retour du cross et tu as laissé un collègue se démerder de ton job).
Donc il faut : des collègues sympa, un patron sympa, une bonne aptitude physique, du temps, de la chance.
Pas donné à tout le monde !!!
Il n'empêche que ce sont des vols qui font rêver et j'espère pouvoir un jour en faire un de 15km pour commencer, puis 50km, et ensuite on verra si la limite d'âge et/ou mes capacités physique me permettent d'aller plus loin ou pas !
J'ai été sur un de ces sites de départ de cross en champagne en périphérie de la région parisienne l'année dernière. Un certain Luc a fait un vol d'anthologie jusqu'à l'océan. Ma voile est restée dans son sac, la seule chose qui est sortie du sac ce fut mon sandwich. Pas eu l'envie ou le courage ou l'audace de me mettre en l'air dans du si fort et de toute façon ma voile école d'alors (ou ma B actuelle) n'aurait pas pu avancer même accélérée vu le vent au déco... J'aurai reculé direct.
Il serait donc effectivement intéressant de voir quelques extractions de ses vols
pour vraiment se rendre compte que l'engagement il n'est pas en vol (à part la durée du vol, engagement notable), mais bien dès la première minute et la décision de sortir la voile....
Quand j'ai eu le plaisir d'assister à un départ de ces cross l'année dernière, il y a eu un quasi téléscopage entre 2 pilotes pourtant aguerris. Très honnêtement, ils ne maîtrisent rien au décollage. Ils se foutent en l'air en disant, ca va passer, ca ne peut que passer, la voile est faite pour voler, je la laisse m'arracher et quand je suis déjà à quelques centaines de mètre d'altitude, je commence à reprendre mes esprits.
Et dans ces conditions, faites le calcul de la vitesse sol, pas étonnant que ailef mette plus de temps au sol à aller faire la récup que le pilote a faire le parcours à vol d'oiseau en ligne droite.
En tout cas, ce sont des vols magnifiques qui font rêver