A la question initiale, il manque un mot essentiel : pourquoi vole-t-on ? (en plaine ou en montagne). Pour la distance, pour la performance, pour une trace à montrer aux copains, pour le plaisir ?
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Il existe des verrous en montagne, où il faut forcer un thermique et là sans voile perf... vous allez me dire, c'est une question de cheminement, de placement. Ca dépend... pour un parapentiste de pacotille, on a un chemin et on cherche à faire comme les autres, qui sont passés peut-être sans ce verrou, sans ce thermique massif qui vous barre la route bref. Ca peut se jouer à 30 secondes, voire moins.
A l'inverse, en plaine, il y a des zones de zérotage et seule une voile perf survit et peut se mettre en attente ou avancer sans trop dégrader.
Au lieu de cette question, quelle voile, je pense qu'il faut se mettre en adéquation conditions, voile, mental du jour, objectif.
Je m'explique : un gars qui vole en Zeno en Normandie se pointe à Passy Plaine Joux en juillet et demande des conseils pour faire un beau cross.
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Si on a plusieurs ailes, prendre la plus adaptée à de nouvelles conditions fortes (montagne ou plaine) et ensuite voir ce qu'on veut faire avec sans se poser de questions, une fois au décollage. Trop tard.
Au-delà de la classification de la voile, ce qui compte, ce sont les conditions aérologiques en altitude et son objectif du jour : 20/50/150 km, ce n'est pas pareil...
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Pourquoi ? Une B qui a fait exactement le même trajet qu'une D en 3h de plus, c'est qui le plus méritant ? tous les deux pour des raisons différentes.
Avec des potes, cross de plaine où je dépasse les 100 km en D, il a fallu qu'ils viennent me chercher 25 km plus loin... C'est quoi 25 ? Rien. Une satisfaction ? C'est juste personnel, l'essentiel étant d'avoir fait le maximum avec son aile, le mental du moment, les conditions du moment.
M@tthieu, en lisant ton message, j'ai quand même le sentiment que l'objectif implicite de tes vols correspond au nombre de km réalisés au cours du vol, que ce soit en plaine ou en montagne.
Cela correspond en effet à la motivation de nombreux pilotes, mais il ne faut pas généraliser ainsi !
Il existe de nombreux pilotes pour qui la distance réalisée n'est absolument pas un objectif.
Je vole depuis 34 ans et j'ai regardé la distance réalisée uniquement lors des quelques vols que j'ai effectués au cours d'un stage d'initiation au vol de distance.
Lorsque je décolle du sommet de l'aiguille Verte ou du sommet du mont Blanc, il ne me viendrait pas à l'idée de mesurer sur une carte la distance entre mon lieu de décollage et Chamonix ou Le Fayet, lieux de mes atterrissages.
D'ailleurs je vole sans GPS (comme tous mes amis pilotes amoureux des vols en moyenne ou haute montagne) et nous ne connaissons donc pas les distances que nous réalisons, la belle affaire !
Il est vrai que nous ne volons pas avec des voiles EN-D puisque les performances de nos voiles ne nous intéressent pas.
Il y a une grande diversité de motivations parmi les parapentistes ; le vol de distance en est une, mais ce n'est pas la seule !
Je connais des pilotes qui ne volent que sur site et toujours dans le "bocal", même s'ils volent depuis longtemps, voire très longtemps.
A chacun son plaisir et sa motivation, n'est-ce-pas ?
Marc