Ne te mets pas la rate au court-bouillon avec le SIV : c'est toujours à la carte.
Tu définis le matin au briefing quels exercices tu veux travailler et l'instructeur te les fait faire, encore et encore, jusqu'au moment où c'est bien au point et où il est possible de passer à l'exercice suivant.
Lors des fins de vols, tu continueras à chiader le tangage-tempo, les fermetures frontales, les petits exercices faciles qui contribuent a améliorer le mental et la précision du geste.
---
Je connais très bien David Eyraud, avec qui j'ai fait 4 stages SIV, les deux premiers en 2010 quand je suis passée de la Joy (petite B- très douce) à l'Artik (une C assez tranquille), l'objectif était d'apprendre l'Artik. Les deux autres en 2012 après deux accidents qui m'avaient mis le moral dans les chaussettes, l'objectif était de remettre le moral d'équerre.
Je connais un peu moins bien Christophe Waller, n'ayant jamais volé avec lui. Il est plus axé sur les exercices pointus, je te recommande donc chaleureusement David Eyraud.
Ton volume de vols étant assez modeste, je te suggère de faire un premier SIV en début de saison, après t'être remise en route avec quelques vols, pour pouvoir en profiter ensuite. A mon sens, faire un SIV en fin de saison quand on a tout à apprendre n'a pas beaucoup de sens.
---
En SIV, tu feras du 360 avec passage "face planète" transitoire et sortie immédiate, mais tu ne le feras qu'après avoir validé la sortie dissipée et la sortie chandelle, des deux côtés évidemment. On subit une accélération mais comme on en sort tout de suite cela ne rend pas malade.
---
La base du pilotage avancé, c'est toujours la maîtrise sur l'axe de tangage. Le but est de gérer en continu et d'une façon réflexe les mouvements de la voile dans la masse d'air, puis d'apprendre à temporiser les abattées au bon moment. La synchro n'est pas évidente, cela s'éduque encore et encore.
Quand tout ça va bien, on peut passer aux fermetures asymétriques, qu'on commence par piloter à la sellette pour ne pas partir en rotation. On en fait vite des mahousses et quand on a bien compris la sortie des mouvements de rotation on peut laisser partir.
J'ai horreur de l'autorotation, j'en ai fait des quantités et si certains aiment bien ça moi cela me terrifie toujours. En vol, je ne suis jamais partie en autorot, j'ai toujours bloqué ça à la sellette.
C'est le but de cet éducatif : apprendre à piloter cet incident de vol très banal est important pour la sécurité et pour le mental.
---
Ce programme occupera bien les 3 jours de ton 1er SIV et tu te sentiras de mieux en mieux en l'air.
David est très calme et rassurant, on se sent bien en l'air quand on exécute ses instructions. A mon sens, c'est le meilleur.
---
Après mes deux SIV de 2010, j'ai encaissé un vrac énorme au-dessus du Lanfonnet : j'ai buté sur un thermique monstrueux qui m'a fait monter à +8m/s, avec la voile derrière, je savais qu'en me faisant cracher j'allais prendre la voile sur les genoux et j'étais prête. Bingo ! voile en vrac sur la gueule, chute, claquement violent et shoot monstrueux, attendu, tempo puissante et très brève au bon moment, c'était fini et la voile volait normalement.
Si je n'avais pas travaillé tout ça en SIV, j'aurais peut-être fini Bd des Allongés avec un petit jardin sur le ventre.
---
Il reste à gérer le stress qu'on va immanquablement avoir la veille et le matin du stage. Le briefing aide à le faire passer et les premiers exercices sont si tranquilles que le stress disparaît. Il reviendra plus tard, dans le vol d'approche, mais une fois en action on n'a plus de stress, on fait ce qu'il faut et on se pose HEUREUX.
On est heureux d'avoir réussi et d'avoir dominé la trouille.
C'est comme ça après chaque vol et en fin de stage on s'aperçoit que la trouille se déclenche plus tard qu'avant.
---
Faire des exercices perso quand on ne maîtrise pas au petit poil les divers mouvements n'est pas un bon plan parce qu'on prend de mauvaises habitudes. Les refaire après un SIV est beaucoup plus efficace mais il faut éviter les exercices potentiellement dangereux quand on n'a pas un environnement sécurisé. Le meilleur à travailler est la mise en 360 aussitôt interrompue par une sortie dissipée. Cela se travaille facilement et c'est important parce qu'on peut "tourner" lors d'un incident de vol.
Les grosses fermetures asymétriques, bloquées à la sellette, cela peut aussi se travailler.
On peut aussi envoyer des wings over
à la sellette, avec une amplitude modérée (pas plus de 45° au-dessus du "plan" de la voile).
Ces exercices agrémentent bien les fins de vols quand il reste un peu de gaz à consommer et font travailler la synchro sur les différents axes.
Attention au tangage : si on cherche à l'amplifier, on se rapproche du décrochage et c'est à éviter absolument près du sol et si on n'a pas appris à en sortir.