Bonsoir amis volatiles.
j'aimerais profiter de ce forum pour discuter d'un incident qui m'est arrivé il y a peu, au court d'un vol encadré... L'idée est de confronter mon analyse des faits pour en tirer des leçons et surtout comprendre ce qui a bien pu se passer. S'il vous-plait, pas de jugement de valeur, merci d'avance!
C'est super de souhaiter partager ta mésaventure pour aussi tenter de mieux la comprendre. Mais que veut dire ;
"S'il vous plait, pas de jugement de valeur" ? Tu te reconnais déjà à tes erreurs.
Un point qui me semble primordial est que c'est un vol encadré, sous la surveillance d'un moniteur. J'y reviendrais.
Je vous décrit la situation de la façon la plus neutre possible :
- Je suis sur le décollage, équipé, voile pré-gonflée, prévol effectué, tout va bien, mon moniteur me laisse choisir le moment de mon départ
Normal si le but du vol encadré est de t'amener à l'autonomie.
- Début de cycle, un pilote plus aguerri et prêt un peu avant-moi décolle et prend rapidement de l'altitude en sortie de déco
- Je choisi de profiter du même cycle et initie mon décollage en face-voile
- La voile monte, sa géométrie est bonne, je la temporise correctement (à ce qu'il me semble) et elle commence à me prendre en charge
Si la voile te prend clairement en charge alors même que tu ne t'ais pas encore retourné et commencé ta course d'envol, c'est que :
- Soit il a du zef, nettement plus de 10 km/h voire 15 km/h sans doute.
- Soit tu as donné beaucoup d'impulsion pour gonfler puis temporiser de façon très puissante pour stopper ton aile.
- Soit c'est un mix des deux hypothèses précédente dans des formes un peu moindres.
[Quote- Je me retourne passe les épaules entre les élévateurs lèves les mains et le nez et commence à courrir
- En deux pas, je suis soulevé du sol je me sen en confiance
- A ce moment la voile change de comportement et je sens la portance diminuer, le sol se rapproche[/quote]
Si deux pas de course suffisent pour te decoller, on peut penser que le déco était effectivement alimenté (surtout que tu parles dans un post après d'une pente pas trop raide)
Aussi que peut être tu avais encore un peu "trop" de frein, ce qui te donnerait une bonne portance avec une course volontaire mais qui du coup, au moment ou tu relève les mains va conduire l'aile à vouloir rechercher de la vitesse en prenant une trajectoire (avec toi dessous) plus pentue que précédemment et t'amener à retoucher dans la pente.
Enfin il n'est pas impossible, si les conditions étaient tres cycliques et le zef surtout d'origine thermique. Que le cycle s'est arrêté pile poil et un peu abruptement à ce moment, te privant d'un peu de vitesse air que tu n'a pas su compenser avec une course accélérée ce qu'il faut et une gestion plus précise de l'incidence de ton aile.
- Je prend contact et me remet a courrire 1er erreur : je prend appui sur un rocher et saute sans doute plus vers le haut que vers l'avant
- La voile ralenti et je sens un mouvement que j'assimile à une abatée, elle accélère de nouveau... vers la route en contre-bas
Le fait de recourir au moment de la reprise de contact de tes pieds avec le sol est tres bien. Sauf que si tu prends appui sur un rocher voire que tu sautes vers le haut. Ce qui t'éléve vers la voile et détend les suspentes et de ce fait décharge momentanément ta voile, c'est moins bien. Puisque ta voile y perd avec sa charge, son moteur et de ce fait "s'arrête".
C'est bien en ça que ton moniteur intervient à ce moment en te demandant de :
- Mon moniteur me dit de freiner 2nd erreur :ce que je choisi de ne pas faire, persuadé que cela va dégrader mon plané et m'envoyer impacter la route en contre bas
Comme dans la chanson, "
t'aurais du écouter !".
Suivant le cas, après coup et sans vidéo il est difficile de préjuger de combien ta voile était "arrêtée". Ton décollage se serait arrêté lui aussi là ou avec le zef présent, la pente derrière, la bonhomme de ta voile et le coup de portance donné par ton freinage (s'il avait eu lieu) tu te serais fait mettre en vol pour du vrai. Quitte à subir une phase abatée/accélération derrière au relevé des mains mais que ton moniteur devait penser acceptable au vu de la pente plus raide qui suivait.
- La finesse se dégrade encore et je plonge vers la route, je vois distinctement l'accotement rocheux sur la trajectoire et les broussailles derrières.
- Je réfléchi vite, plante les frein 3eme erreur : et le relache ne constatant aucun changement (l'inertie et le temps de réaction de la voile, à ce moment là, je l'ai complètement oublié...)
- Voyant que la trajectoire ne change pas je me gaine, lève les jambes aussi haut que possible pour présenter l'airbag de ma sellette au rocher et protéger mon rachis
- La sellette impacte sur l’accotement rocheux et me rebascule à la verticale
Si ta "finesse" (pas sûr qu'à ce moment du récit ce soit le bon terme ?) continue à se dégrader, c'est que soit :
- ton aile est toujours en recherche de vitesse et prend pour cela une trajectoire pentue.
- tu es toujours encore sur les freins et l'empêche ainsi de voler.
Là aussi sans vidéo et hormi un regard extérieur fiable, il est toujours très difficile d'être certain des circonstances. Il est possible que comme dans le cadre d'un incident de vol en plein vol. Une fois li
- Je traverse les broussaille et ressort de l'autre-coté, toujours en vol, en pédalant dans le vide
- Je check ma voile au dessus de moi, pas de déformation , suspentes toutes là frein libre, je m'installe dans ma sellette
Dû à la perte d'altitude au déco, je ne peux renter à l'atterrissage ni reprendre de l'altitude et j'irais vacher dans un petit champs.
Tu as eu, c'est le cas de le dire, du cul. Pas impossible que la traversé du buisson, t'a fait levé les mains et laissé (enfin) l'aile voler. Et qu'un peu comme dans une sortie du domaine de vol en plein vol. Une fois le 1er incident survenu, derrière ce sont toutes les tentatives de bien faire et rattraper le truc qui deviennent en fait du sur-pilotage à contre-temps et qui entretiennent le sketch.
Rétrospectivement, je reste convaincu que d'avoir présenter l'airbag plutôt que mes jambes m'a permis de m'en sortir sans bobo, mais c'est une maigre consolation et j'estime avoir merder sur toute la ligne!
Comme Piwaille, je ne peux pas te rejoidre sur ce point. Celà s'est bien passé ainsi alors tans mieux. Mais pour autant ce n'est pas la bonne réflexion et le bon reflexe à avoir. C'est typiquement une réaction de débutant qui se voit d'ailleurs aussi lors de nombreux atterrissages : le refus du sol. Il vaut mieux risquer en tant que protection active ses jambes en le sachant, que sa colonne vertébrale dans l'espoir que la protection passive de la sellette nous sauve. Tu ne veux peut-être pas à ce stade de ta progression le croire mais il est pour ainsi dire certain que malheureusement le futur te le prouvera par des exemples douloureux en espérant que ce sera pas pour toi directement.
Donc pour synthétiser le tout :
- Ta gestuelle au décollage n'est sans doute pas encore assez affiné pour gérer un décollage peut-être pas aussi facile techniquement qu'il pouvait sembler (aérologie cyclique, cassure de pente marquée, rochers dans l'axe, pression dûe à la situation d'autonomie sous surveillance).
- Dans la mesure ou tu étais en situation d'encadrement et même si le but ultime était l'autonomie et qu'en cela tu étais libre de choisir le moment de ton envol. Ton moniteur aurait du garder l'oeil sur toi durant toute la phase de decollage. Tu aurais dû le prévenir du moment chosi pour le lui permettre. Et ainsi aussi lui permettre d'intervenir à temps au cas où.
- Si on choisi d'être encadré, il est impératif de faire confiance à son encadrement. Quand il t'a crié de freiner, il aurait fallu écouter.
- Tu as eu un "cul" énorme que ta protection sellette ai suffisamment amorti le choc pour épargner ta colonne vertébrale. Que le choc ne t'ai que remis debout et non pas renvoyé tête en première dans la pente plus raide et certainement mal pavée avec une voile en vrac au-dessus de toi. Aussi que ta voile s'est décidée une fois livrée à elle-même de voler.
Mon conseil, accepte de revenir un petit cran en arrière dans ta progression. En travaillant encore et encore les phase gonflage/décollage. Si possible sous le regard critique (mais bienveillant) d'un moniteur. Et enfin, en lui faisant confiance à ce moniteur.
En espérant qu'il n'y ai pas trop de jugement de valeurs dans mon post.
Edit : pris de vitese par Merak et Laurent,