Pour prolonger le fil sur le concept Bionic, que je vis au long cours, il est toutefois étonnant que Surf'air et moi ayons constaté entre la taille L et M des différences très nettes en termes de sensibilité à des variations relativement faibles de calage.
En effet, alors que les deux tailles semblent homothétiques, la M est très succeptible à un très léger vrillage de sa si singulière plume.
Alors que cette plume se comporte comme on l'attend sur la L <comme un simple accessoire aérodynamique que je crois toutefois bien plus efficace que les actuels winglets d'ADVANCE>, les plumes de la M contribuent à l'évidence à l'équilibre en tangage de l'aile, les vrillant occasionnant une variation sensible de l'assiette de vol, <dérive totalement imperceptible sur la L, plumes vrillées dans les mêmes proportions, chargée pourtant très au delà de la borne supérieure de la fourchette préconisée> et de sa vitesse au neutre <gain de vitesse faible sur la L>.
Est-ce le fait d'un calage ou de profils différents <non revendiqué par le concepteur qui témoignerait plutôt d'une conception homothétique, "brute de compilateur"<c'est à dire ayant nécessité peu d'ajustements pour passer du modèle CAO théorique au produit textile>?
Mais est-ce vraiment le cas ? La taille L a semble-t-il été conçu bien avant la M et nous n'avons malheureusement pas pu en savoir plus d'Olivier dont le mutisme actuel nous a laissé sur notre faim <à ce sujet, difficile de deviner ce que va devenir la gamme Bio AIr Technologie>.
Mon interprétation mettrait plutôt en cause la souplesse relative de la structure : à grammages de tissus et diamètres de suspentes identiques, une grande taille sera relativement plus souple et tolérante aux déformations qu'une petite taille, en particulier pour le concept bionic qui laisse la plume vivre dans les mouvements de masse d'air rencontrée.
Je trouve qu'il y a en tout cas là des enseignements intéressants à tirer sur la tendance actuelle à charger les ailes de performance, mais aussi à établir des bouts d'aile carrés au comportement "béton" sur des ailes allongées.
Un aile rigide qui garde son assiette dans une masse d'air ascendante hétérogène rebondit sur la moindre ascendance en traçant sa route, récupérant chaque impulsion que lui communique les accroissements transitoires de portance.
C'est "sport", inconfortable et parfois périlleux lorsque l'on rencontre des cisaillements importants <quand on a que le jeu en roulis et l'effet girouette pour ajuster l'incidence du profil avant de se prendre tout ou partie du BA sur la figure> mais c'est efficace... lorsque l'aile reste à sa place. En Bionic L, rien de tout cela : elle s'adapte souplement à la masse d'air, par des oscillations de ses plumes mais aussi dans l'envergure, ne nécessitant pour ainsi dire pas de contrôle en tangage. Mais cela se fait au détriment de son rendement, c'est pour moi indéniable, du moins tant que le pilote est à 100%.
Pour la même raison, lorsque je volais avec des ailes "conventionnelles", j'ai toujours préféré les bouts d'aile qui clignottaient dans la turbulence thermique : j'y ai toujours vu un bon baromètre de ma concentration et de ma décontraction, constatant qu'ils m'informaient de façon fiable du relief de l'ascendance rencontrée. Et avec un peu d'attention, ses petites fermetures s'atténuaient toujours une fois l'ascendance bien centrée
A l'inverse <pour bien faire sentir mon âge>, j'ai un souvenir ému des fermetures massives, genre porte d'armoire normande <pan! dans la gueule...>, en ITV Saphir Must, aile labellisée "Standard" à sa sortie
Quelques heures plus tard, ou lors de son second vol de milieu d'apprès midi, la tendance s'inversera pour un pilote "lambda", qui n'est pas un athlète affuté/entrainé : confortablement installé dans sa "pantoufle bionique", il pourra continuer à contempler sereinement le paysage au dessus de ce qui sera devenu un champ de bataille pour certains