autant avoir des pensées négatives est grave et combien de pilotes je vois derrière leur smartphone : c'est bon ? pas bon ? ça va le faire ? mais faut y aller et voir avant de se demander comment est la masse d'air ? (bien sûr si les arbres se tordent, pas trop la peine de sortir la voile du sac. Mais combien de Wowo-bis je vois supputer et faire peur avant même d'avoir fait sa prévol et c'est pour ça que parfois faut oser et aller au-delà de ce qu'on lit et entend. En toute connaissance de cause si possible.
Vraiment... ? Et dire que pour moi la (petite) peur est salvatrice car elle fait reflechir, et en plus elle oxygene le cerveau avec une decharge d'adrenaline. En montagne, car je viens de là, on dit souvent que c'est normal et bon d'avoir peur. Ca fait faire attention, ca rappelle qu'on est dans des milieu ou l'humain doit se faire humble, et ca fait se sentir vivant aussi. Tous mes accidents en montagne sont arrivés avec des gens qui n'avaient pas assez peur. Il ne faut pas que la peur handicape, du genre de la peur panique qui fait faire n'importe quoi en bypassant les synapses et en agissant à notre place, bien. Mais reflechir, y compris avec une petite boule au ventre sur le deco, c'est sain ou en tout cas loin d'etre malsain ou "mauvais" comme tu le dis. C'est pas parcequ'on a un peu d'aprehension qu'on ne peut pas decoller, par contre sans aprehension en mode "on verra bien et au pire on ira poser" on peut vraiment se mettre en danger (et mettre en danger les autres, les copains moins experimentés ou fins pilotes qui vont suivre sur notre exemple). Je trouve ton discours vraiment dangereux @M@tthieu...
Et enfin, dans le PIRE des cas, si la petite peur du deco empeche de decoller, ben, c'est pas grave ? Reste demain, ou le soir, pour decoller, à nouveau, et tous les autres jours de la vie.
HS ON
Je crois bien que ce ne soit HS mais la peur ou la petite peur puisque tu utilises cet adjectif est en effet salvatrice. J'utilise cette lampe rouge qui s'allume pour ouvrir ou pas le sac. je le sens ou pas. MAIS à force d'avoir peur (et non pas raisonner en termes d'analyse factuelle), on ne fait plus rien de bien. De toute façon si on a peur, vaut mieux ne pas voler, les bonnes réactions sont vite submergées par l'émotion, très mauvais !
Je donnerai deux exemples très récents donc anglais puisque je suis en ce moment en Angleterre sur un petit déco familial (pas type Annecy). Deux pilotes rencontrés au parking en bas sont là, belles tenues, beau cocon, belle voile C et D en bouchon. J'arrive avec ma vieille sellette (pas cocon) et mon jeans troué. Je le sens, j'ai regardé, analysé. Je décolle et fais un beau petit vol dans le local avant que le vent ne tombe et sur ce déco, sans vent de 15/20 point de succès de rester en l'air. Peu de thermiques sauf cycles. Je plie la voile et un pilote me rejoint et on discute. Pourquoi les deux autres n'ont-ils pas décollé alors que c'était bien ? On les voit faire un plouf (testé, ça dure 3 minutes grand max) tout en parlant... il me dit "ils observent toujours trop longtemps et volent peu du coup". N'étant pas du coin mais ayant suffisamment d'expérience pour voler, voilà le type de pilotes qui sont derrière leur smartphone à perdre du temps. Au pire, 360, oreilles accélérées et on se retrouve en bas en moins de 2 minutes...
Un autre exemple, sur un déco inconnu mais bord de mer, donc à part la marée et les moutons sur la mer à surveiller...un anglais avec 17 ans d'expérience tapons la discute. On se prépare et attendons que les conditions montent. On se fait un beau petit cross de bord de mer d'une heure 30 et puis le vent tombe. On va poser devant le pub local et on se raconte nos homères batailles contre Dame Nature. Il en a des aventures épiques à raconter, hélico etc... Ca fait assez ancien combattant.
Pourquoi est-ce que je raconte tout ça ?
Parce que chacun vole pour des raisons personnelles avec un niveau d'engagement personnel et c'est ce qui fait la richesse du vol libre. Pas de normalité, pas d'idée préconçue, chacun dispose de sa vie comme il le peut / veut et en fait ce qu'il veut. Les accidents de la route, la maladie, la connerie, l'âge auront raison de nous tous.
Quand c'est son heure, c'est son heure, qu'on le veuille ou pas. il n'y a pas de justice dans la vie.
Quand je parlais des conditions assez fortes de l'autre jour, un seul pilote est resté en l'air, un ancien que j'avais croisé au déco, dans ses 70 ans avec une Carrera. Le seul à aller et venir plus ou moins de fluidité. Une Aspen 4 puis une Enzo 2 ont décollé puis ont vite reposé et là l'ancien avec sa B+/fausse C jaune a continué. Je ne l'enviais pas, je ne le sentais pas.
Je ne vole pas pour les autres, pour moi. C'est une relation entre la nature et moi. Donc si je vole (ou pas) j'espère que les moins aguerris / fous (raye l'adjectif qui ne convient pas) ne suivent l'exemple de personne car chacun a son degré d'expérience, de technicité, d'acceptation et c'est pourquoi je n'aime pas - depuis le début bientôt 5 ans - la pensée unique de certains, comme s'ils avaient la Vérité. Elle est souvent bonne à dire, les rappels aussi utiles mais après...
Donc oui pour l'appréhension salvatrice, mais non à la peur qui paralyse, qui influe négativement sur tous nos jugements. Le danger ne réside pas dans nos discours quels qu'ils soient, imls résident dans le non-respect de qui nous sommes et quel genre de pilote on est. Vol laminaire, vol contemplatif, plouf, vol engagé, vol turbulent. A nous de choisir le vol qui nous convient et comme on n'est pas maître de l'évolution de l'aérologie, à nous de garder les yeux ouverts, respecter les marges que l'on a défini et d'aller poser quand il n'est pas trop tard pour nos compétences. Et si c'est trop tard, faire de son mieux...pour ne pas se faire mal en atterrissant par vent soutenu.
Comme tu dis, et je suis d'accord, si la peur est trop grande (légitime ou pas), ce n'est pas grave. On n'est plus à un vol près...
HS OFF