Retour d'expérience.
Ce qui tire le plus sur les suspentes, c'est le 360 face planète aux grandes oreilles avec accélérateur, on descend à -20m/s mais cela ne centrifuge pas aussi fort que le 360 standard. A faire une fois en SIV, pour savoir le faire le jour où ce sera nécessaire, avant de mettre la voile en révision parce que les A centrales auront pris une vieille claque.
Le jour où j'ai chopé le voile noir en 360 bien engagé face planète, c'était avec l'Awak 18 (qui vole déjà à 45 bras hauts) et une sellette-string Radicale (de SupAir) qui n'est pas faite pour ça, sans secours évidemment comme toujours en vol rando. J'avais calculé ensuite que j'avais pris plus de 4G avec pas loin de 100km/h de vitesse tangentielle et dans mon souvenir c'était très violent. Sortie évidente en aveugle quand on sait faire, crash mortel si on ne sait pas.
Cela tournait beaucoup plus fort que sur la vidéo.
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En tout cas il y avait un problème avec la sellette Gin !
Dans l'industrie, on applique un coefficient de 3, ce qui veut dire qu'un élément garanti par exemple pour tenir 1000N doit en tenir 3000 pendant une durée équivalente à sa durée de vie normale sans que sa structure ne soit amoindrie.
Ce principe est vital pour les ponts.
Un pont peut en principe, chargé à fond pendant un bouchon, porter un nombre limite de semi-remorques pare-chocs contre pare-chocs. On calcule ainsi le tonnage maximum qu'il peut supporter en théorie sans se déformer de façon non élastique et on multiplie par 3.
Chacune de nos suspentes hautes tient sans problème ses 1000N, et il y a combien de suspentes hautes sur un parapente ? Cela signifie qu'un ensemble pilote+sellette ayant un poids de 1000N distribue la contrainte sur autant de suspentes, chacune travaillant donc à une charge très faible.
Il est cependant arrivé, par le passé, que certains pilotes aient dé-suspenté leurs voiles en vol, comme un grimpeur peut "déboutonner" une fissure en tombant, les clous sautant l'un après l'autre (comme Roberto Sorgato à la Cima Ovest), le relais tenant in fine pour enrayer la chute.
Les cordes d'alpinisme sont elles aussi soumises à des normes très sévères et elles doivent tenir à des charges extrêmement violentes, l'élasticité absorbant une partie importante de l'énergie cinétique en cas de chute. C'est comme ça que pas mal d'alpinistes ont retenu des chutes énormes de leurs compagnons de cordée sans subir d'avarie de matériel ni plonger dans le vide au moment du choc (entre autres Mme POB le 14 août 1974 à l'Aiguille Verte, de +20m à -25m : le relais avait tenu, la corde avait tenu et j'avais tenu, ouf !).Les constructeurs de voiles sont très conscients de toutes ces contraintes et il semble que certains préconisent une réfection périodique du suspentage, ce qui me semble une forme de suicide commercial.
Quid des constructeurs de sellettes ?
J'assistais en 2010 à Talloires à une conférence donnée par Max Jeanpierre sur la technologie des sellettes Kortel, c'était extrêmement intéressant... mais Kortel ne fait que des sellettes de grande qualité, ce n'est pas la même approche que chez Gin ou autres qui font surtout des parapentes.
Je ne dis pas que les sellettes Gin, Advance, Nervures ou Niviuk soient de la daube, loin de là.
En tout cas il semble que la sellette de notre compère ait été pensée et construite avec une sorte de laisser-aller (au mieux) ou de désinvolture (au pire) ce qui laisse mal augurer du sérieux de ce constructeur.
Au niveau de la qualité j'avais eu de quoi rouscailler, à mes débuts, contre ma première sellette, une Altirando. En cause : le tissu fragile de l'airbag et les fermetures-éclair de mauvaise qualité.
Depuis, SupAir a heureusement fait des progrès dans la qualité de fabrication... mais chez qui sont fabriquées les sellettes SupAir ?
J'ai volé l'an dernier avec la jolie sellette réversible Lady Gii rose fuchsia de Sky, un exercice de style qui avait eu grand succès auprès des femmes à la Coupe Icare. Bien que trop petite pour mes grandes pattes, elle offrait une excellente tenue et un excellent confort, mais la jolie fermeture-éclair assortie ne me semblait pas appelée à avoir une espérance de vie digne de ce nom. Ce modèle unique fut mis aux enchères en Allemagne au profit d'une association d'aide aux handicapés. Si l'importateur Sky me l'avait offerte, j'aurais immédiatement changé le fermeture-éclair. |
Salut et fraternité*