pour moi, c'est difficile de trouver des trucs "insolites" car ça commence tous les jours dés que j'ai posé un pied par terre au réveil.
y en a une qui m'a quand même marquée un peu plus que les autres.
bien que ce ne soit pas la première.........ni la dernière...........elle m'a bien faite transpiré.
cet été, 17H montagne d'oule. zeph MTO ouest un peu moins de 20 kmh (balise de la longeagne).
brise de pente ouest et sud/ouest au déco à 30/35 kmh.
le déco d'oule à la particularité de ne laisser la place que pour la voile alors que le gars à déjà le cul dans le vide, donc, pas trop de marge de manoeuvre.
de plus, en cas de brise comme là, pas de prévol avec gonflage digne de ce nom possible....t'as pas la voile sur la tête que t'es déjà 50m au dessus du sommet.
bien entendu, à chaque fois que je vois la voile mal positionnée dés le départ, je n'insiste pas et je la fait retomber cash pour éviter d'avoir à la sortir des arbres juste à coté.
manque de pot, une C s'accroche à une petite branche au sol en la levant, me faisant vriller la voile qui part...........en couille !!
bon, vas y ........décroche et démelle tout !!!
je remet tout, je regarde ce que je peux au sol, mais pas évident avec la voile qui part dans tous les sens.
je la gonfle perpendiculaire au sol, ce qui me permet de voir les A,B,C qui vont bien. mais la voile flape dans tous les sens malgré les freins à fond et une D pré tirée au cas ou.
je sais pas pourquoi, mais je le sentais pas ce coup là !!
quand j'ai cette appréhension, c'est que j'ai vu quelque chose qui va pas, mais que ma cervelle ne s'est pas posée dessus pour me transmettre les infos !!
je reporte donc l'envol au prochain gonflage et je vais vers ma voile (enfin.....c'est ce que je me dis dans ma tête à moi tout seul !)
au moment ou je fais un pas pour avancer, je glisse, et, ça met en tension les élévateurs.
deux secondes plus tard je suis déjà à 20 m/sol twisté.
jusque là pas de soucis, ça se dé-twiste cash !
deux secondes encore et j'enroule vachement serré par la droite alors que je ne tire même pas sur la commande.
je contre.....
je contre encore plus..........
je me jète à gauche.........
je contre un peu à la commande opposée !! c'est bon, j'arrive à garder le cap.
je regarde (tout ça se fait en une poignée de seconde)
un putain de sac de noeud entre le frein, les D et C coté droit !! le bord de fuite est vachement fermé, et presque jusqu'au centre de la voile.
les C forment une bosse (ou un creux vu de l'extra
).
j'essais de défaire le maximum pour pouvoir espérer piloter au D (en pensant déjà à: comment je vais poser !)
au même moment, à la radio, j'entends une voix tranquille qui me dit: "wahou, ça monte fort...trop bon !!!!"
je me reconcentre sur ce qu'il se passe autour de moi.
le cap, c'est bon. par contre, je monte grave et ça devient de plus en plus turbulent.....baaam, ça ferme !!
ça réouvre pas franchement.....baaam, ça referme.
j'attrape le tas (frein+D+C) je pompe, ça ré ouvre mais ça fait que flapper !
franco, je commence à transpirer, et je louche sur la poignée rouge sans même la voir (j'ai la tête dans le vide de l'autre coté).
la petite voix me dit: "non, tant que ça vole tu touche pas à ça. re-concentre toi !"
bon, quels sont les problèmes à gérer ?
ça à une tendance à la fermeture précoce, ça monte à donf (pour l'instant), t'es en train de reculer (le vent à forcit en altitude), au dessous y a que des arbres ou des marnes, si tu dois te scratcher, autant que ce soit pas trop perdu dans les montagnes.
en faisant les oreilles, même si j'avance pas, je vais descendre un peu plus bas là ou c'est moins turbulent et ou il y aura moins de zeph.
de plus, ça enlèvera de la prise sur la fuite de la voile.
tak, les oreilles !!
c'est con, ça continue de monter, je recule toujours, et, si je ne contre pas fort à la sellette, ça vrille encore (tourne), mais doucement, mais.... avec encore plus de roulis que tout à l'heure.
merdeuuuuuuuuuxx !!!
je reste comme ça quelques secondes.
puisque ça veut tourner, pourquoi pas descendre en 3-6 du même coté ?
mouais........mais comment ça va se passer en sortie en étant prés du sol avec ce mic mac dans les suspentes ?
laisse tomber, pour l'instant ça vole et tout va bien !! essais de tirer plus les oreilles.
putain, elle sont déjà bien tiré, je vais avoir un cerf volant au dessus de la tête !?! et déjà que ça roule et secoue grave !!!
là, il me vient une montée d'adrénaline accompagnée d'une légère euphorie un peu coincée par le stress mais.........plus peur de rien !
je prend quand même une seconde pour réflechir afin d'être sur que cette sensation soie une alliée et non le début du n'importe quoi !
ne pouvant pas aller chercher les A plus haut, je les enroules autour des mains bien symétriquement.
à chaque tour, je constate que je peux contrer de moins en moins à la sellette pour revenir presque droit.
un coup d'oeuil au vario, je descend à 0,7.
ça secoue pas mal, ça roule aussi pas mal et j'ai plus de sang dans les doigts, ça commence vite à faire mal.....mais tant pis, pour l'instant, on reste comme ça.
au bout d'un moment, je me retrouve à avancer. j'en profite pour me décaler en crabe afin de quitter la zone d'ascendance forte (heureusement, je connais bien le coin).
je vous passe les détails du comment je me suis démerdé pour parler à la radio afin de rassurer ma femme (elle me faisait de la peine quand je l'entendait me parler et que je ne pouvais pas répondre (en plus je l'ai engueulé 2 ou 3 fois
))
arrivé à un peu plus de 200 m au dessus du déco (vario) mais au dessus de la vallée, l'air est devenu calme (vent laminaire).
j'ai tout laché afin de recompter mes doigts et j'ai repris ma position normale pour ce vol (contre à fond + un peu commande).
déjà, ça descend et ça avance.....et même si la voile vole plutôt mal, c'est toujours ça de pris.
y faut quand même faire gaffe car en dessous, il y a de la THT et un paxon de lignes en tout genre, mais bon, même si je ne contrôle pas trop la direction (je ne peux tourner que du coté fermé en dé-contrant), j'ai encore 900 m pour me trouver un champ.
c'est pas ce qui manque non plus (comme les lignes) mais dans des cas comme celui là, les champs sont toujours trop petits, ou mal orienté, ou avec de mauvaises pentes et trop d'arbres à proximité (qui plus est, souvent de beaux peupliers bien haut).
je profite du temps qu'il m'est donné pour m'habituer à piloter la voile dans ces conditions afin d'être le plus précis possible.
une chose est sure, je ne peux tourner que d'un coté. je ne sais pas faire un décro et, même si j'ai bien en tête ce qu'il faut faire en théorie, je ne vais pas m'amuser à risquer d'en faire un avec un sac de noeuds dans les fils.
je met un moment pour me décider quand au choix de l'attéro.
ça peut sembler con, mais j'ai choisi le plus difficile > très court, une ligne qui le longe.
mais au moins, je le connais par coeur, je ne devrais pas avoir de surprise.
je sais qu'à environ 300 m/sol, le vent vas forcir et devenir turbulent à cause de la colline des eygaux. mais ce ne sera pas comme tout la haut.
il faudra être juste près à pomper sur les torons en cas ou ça ferme encore, voire, de faire les oreilles, et même de presque poser avec les oreilles au pire des cas. (logiquement, à +/- 10 m/sol il n' y a plus de turbulence et d'ailleurs plus de vent d'un coup, et la voile accélere à ce moment).
bein je me suis trompé sur ce coup là. aucune turbulence à encore 150 m, malgré que le vent lui, à bien accéléré (mais bien orienté).
par contre, de 100 à 40 m/sol, impossible de descendre. ça y est, ça recommence !!!
mais bon, ça y est, maintenant, je suis un habitué !!
je vous passe tous les détails pour descendre parce que c'est quand même 3H du mat et qu'il faut faire dodo, mais j'ai grave transpiré là aussi.
peut être même plus qu'en haut, vu que là..........y a pas vraiment de secours possible.
j'ai passé je ne sais combien de temps entre 15 et 40 m à faire je ne sais combien d'approche pour remonter à chaque fois.
et à chaque fois, il fallait bien se repositionner pour la suivante et ainsi de suite.
jusqu'au moment ou ce que j'espérai est arrivé..........quelques secondes d'accalmie.
ni une ni deux, je me suis mis en finale et, dés que j'ai été au dessus des arbres juste avant le champ, j'ai tiré les oreilles que j'ai réouvert à quasi 10m, là, comme prévu ça a plongé (j'étais déjà debout), j'ai freiné à gauche avec la main au cul direct pour que ça ne parte pas en tournant (pas la place), et la voile a decroché entre 1 et 2 metres.
posé (presque) tranquille comme si on tombe d'un escabot à 5 marches, mais........sur les pattes !!
ma femme et mon cousin étaient là lors de la pose (au départ c'était prévu un barbouk au bord du lac), et sont allé me préparer le gros apéro !
en vrai, j'ai laissé la voile comme elle était, j'ai tout défait, je me suis assis dans l'herbe, j'ai roulé une grosse clope et je suis resté comme ça sans bouger au moins 1/4 d'heure.
ouachhh........ça calme !!! mais qu'est ce qu'on est bien là, assis dans l'herbe !!
ça vole quand même bien ces voiles actuelles !!