En novembre dernier, deux moniteurs de Parapente Réunion, Daoud et Lionel, m'ont proposé ce voyage de 2 semaines en Inde. Comme je suis un peu faible, j'ai du mal à résister à ce genre de proposition
Outre nos 2 encadrants, sont prévus pour ce voyage Agathe, pilote francilienne, Hélène, qui habite la Réunion, Mohib, qui doit nous rejoindre de Madagascar, et votre serviteur
Agathe et moi arrivons à Bombay dans la nuit du 24 au 25 janvier, Lio et Daoud nous attendent sur place.Hélène doit arriver la nuit suivante, et Mohib nous rejoindre (peut-être) plus tard.
Le dimanche 25, nous ne voyons pas grand-chose de Bombay, juste le temps d'apprécier le bruit et la pollution (ainsi qu'une notion... locale de la circulation automobile); le temps de régler le problème d'un vol intérieur (moins simple qu'il n'y parait), Agathe, Lionel et moi prenons la route pour Kamshet (100 km au SE) pendant que Daoud attend Hélène. Lionel a rencontré des amis parapentistes, qui vont à Kamshet également; ils profitent de notre véhicule, le voyage se passe sans histoire et nous arrivons à la chambre d'hôte, oasis de calme en marge d'une petite ville (village?) grouillant d'activité. Un repas abondant (et.. épicé) nous y attend. Nous rencontrons Romain, également BE de parapente, et que Lionel a déjà croisé au Pyla (décidément, le monde du parapente est petit...). Il nous donne quelques indications sur la météo des derniers jours.
Lundi matin, Agathe, Lio et moi partons voler. En chemin, nous croisons Hélène et Daoud qui arrivent, et ne voleront que l'après midi, après une sieste bien méritée.
Nous arrivons sur le site de vol, Tower Hill, orienté est.
Il s'agit normalement d'un site de soaring... seulement voilà, il y a pétole. En attendant que le vent se renforce un peu, Agathe et moi faisons du gonflage et profitions des conseils de Lionel.
Après une heure de gonflage, il faut se rendre à l'évidence: ça ne se renforce guère. Ca sera donc un plouf, et puisque Lio est le seul encadrant présent, un posé en autonomie.
Agathe part la première, essaie un AR le long du relief pour voir si ça tient, se résigne et va poser en bas.
C'est mon tour. Pas mal de premières pour moi: nouveau matos, nouveau site, atterrissage avec quelques obstacles (rien de bien grave, quelques petits taluts) et sans manche à air... je décolle, et là, problème: je n'arrive pas à m'installer dans ma sellette. Le temps que j'y parvienne, en lâchant les commandes, j'ai mangé la moitié du vol et il est temps d'aller se positionner pour atterrir. Ca déclenche en entrée de terrain, je m'y attendais un peu et ce n'est pas très grave, il y a de la longueur. Au posé, je fais connaissance avec le gradient, que je ne connaissais jusque là que de réputation: je pose un peu vite, rien de grave.
A peine posé, une dizaine de gamins se précipite vers moi au cri de "packing! packing!". Ils plient les parapentes pour quelques roupies. Je les laisse faire, si ça peut leur permettre d'améliorer un peu leur quotidien... et puis, le pliage n'a jamais été ma partie préférée du parapente. Ils font ça plutôt mieux que je ne le ferais, d'ailleurs.
Nous rejoignons Hélène et daoud à la chambre d'hôte pour un repas et une sieste, et l'après-midi, nous voilà partis pour un autre site, Shelar, orienté ouest.
Des gamins sont là aussi, pour une prestation portage pliage. Ca m'embête de faire porter mon sac par un gamin de 12 ans, mais c'est comme ça qu'il rapporte quelques sous chez lui... d'ailleurs nos jeunes porteurs sont très sympas et d'agréable compagnie.
Lionel nous présente le site
C'est également un site de soaring, mais la pétole nous poursuit.
Daoud s'y essaie, pour voir si ça tient...
En vain, il va poser au bout de quelques minutes.
Ca sera un plouf pour nous également.
Au jour déclinant, le paysage est superbe:
Le lendemain matin, retour à Tower Hill. Pétole again. Nous décidons de commencer par un plouf et de remonter en attendant que les conditions se renforcent un peu.
Quand nous remontons, Romain est là.
Au deuxième vol, ça ne tient toujours pas. Agathe part la première, Daoud est à l'atterissage. Quand Agathe pose, nous comprenons à la radio que quelque chose s'est mal passé. Ce qu'on voit d'en haut n'est pas non plus très rassurant, Agathe ne semble pas bouger.
Quand Daoud communique enfin à la radio, il nous dit qu'Agathe s'est fait mal au dos. Par la suite, nous connaîtrons un peu les détails: stressée au posé par un talut, elle n'a pas freiné, a rentré les jambes et tapé assez fort sur les fesses.
Le 4x4 est en bas, il faut évacuer Agathe vers un hopital, il nous faut donc descendre en parapente. Problème, Daoud s'occupe d'Agathe et ne peut donc nous assister en radio au posé. Vu le stress du moment, Lio et Daoud n'envisagent pas de nous laisser en autonomie au décollage ou a l'atterrissage. La présence de Romain nous tire de ce mauvais pas: Lionel descend le premier, Romain nous assistera au décollage.
Hélène décolle, puis moi. Les conditions se sont pas mal renforcées. Je me fais un peu secouer en l'air, ça déclenche de façon bien sèche. Lionel me dira par la suite qu'il y avait même quelques dusts en bas, et que dans les circonstances habituelles nous n'aurions probablement pas décollé.
Je fais quelques passages devant le terrain. Ca déclenche bien sec, c'est turbulent, et ça ne descend pas. La montana tient bien dans la turbulence, j'ai de la hauteur donc je ne suis pas inquiet. En temps ordinaire je m'amuserais probablement comme un petit fou
, mais là il faut aller poser au plus vite, je fais donc les oreilles et je pose.
Nous montons précautionneusement Agathe dans la voiture. Allongée, elle occupe la banquette arrière, la tête sur les genoux d'Hélène; je ferai donc le trajet jusqu'à l'hopital (une vingtaine de bornes) dans la beine du pick up, avec les parapentes. Comme de toutes façons nous n'avançons pas bien vite, c'est relativement confortable.
Arrivés à l'hosto, radio, Agathe a un tassement vertébral et une petite farcture à un os du bassin. Un scanner révèlera le lendemain qu'elle a aussi 3 vertèbres fissurées.
L'ambiance de l'hosto est folklorique, un gynéco vien se présenter à nous (le rapport avec le cas d'Agathe?), des équipements perfectionnés (scanner...) voisinent avec une hygiène douteuse. Un brave homme arrive avec manifestement de multiples fractures à une jambe, les brancardiers le manipulenrt avec la délicatesse des bagagistes à Roissy.
Agathe doit restée allongée et hospitalisée. Elle demande si elle ne peut pas restée allongée à la chambre d'hôte; elle a à peine le temps de formuler sa demande que son brancard se retrouve devant la porte et qu'on nous demande d'approcher la voiture; il faut expliquer que non, finalement, on ne va pas faire comme ça, qu'Agathe va rester ici.
Autre détail: les patients ne sont pas nourris à l'hopital, c'est à nous de nous en occuper.
D'autres menues galères ponctueront la fin de la journée, une panne électrique sur la voiture, un pneu crevé...
Le soir, Daoud et Hélène refont un AR ver l'hopital pour porter des affaires à Agathe.
Lendemain matin: Nous retournons à Tower Hill. Cette fois, les conditions sont pas mal plus fortes, des pilotes locaus volent en soaring. C'est même un peu fort pour notre niveau. J'ai envie de décoller, Daoud et Lio hésitent, c'est un peu limite pour ma faible expérience. Finalement, le contexte (l'accident d'Agathe la veille ) force un peu la décision, on plie. Nous reportons nos espoirs sur le vol du soir.
Le midi, nous rendons visite à Agathe, et commençon à organiser les choses pour son rapatriement, en liaison avec Europe Assistance.
En arrivant vers l'hopital, une fumée s'échappe du capot. Décidément notre chat noir ne veut pas nous lâcher. En fait, le radiateur est percé. Rien de grave, mais le garagiste a besoin de plusieurs heures pour réparer. C'est niqué pour le vol du soir. Nous en profitons pour aller voir une statue géante de Ganesh, le dieu éléphant.
Suite cet après-midi.