Samedi 26 avril, on se rencarde à plusieurs pilotes à l'aterro de poyols sur le site de luc en diois. On fait le point, la réalité est en retard sur les prévis, il y à encore du sud à l'étage et la brise n'est pas encore en place.
On décide tout de même à aller voir ce que ça raconte au déco de Luc.
Une fois en haut, c'est pas si mal, les déclenchements permettent des départs réguliers, le sud baisse au dessus, il y à une bonne instabilité et les plafonds commencent à remonter.
Ma chérie part rapidement car elle ne veut pas rencontrer de conditions thermiques installées, petit plouf sans souci, elle rallonge sa fin de vol sur un petit thermique, pose parfaite en plein milieu de terrain, nickel (elle qui stresse tout le temps en pensant qu'elle fait mal, elle à une fois encore la preuve que c'est faux
).
En haut pas encore de brise franche et régulière, plusieurs autres pilotes partent petit à petit, ça ne tient pas encore.
Après deux heures d'attente, les premiers signes que la brise s'arme se montrent, les petits lacs commencent à perdre leur surface miroitante, les rapaces commencent à enrouler, le plafond remonte petit à petit, les cums sont biens joufflus sans surdévelopper; aaaaahhh, enfin, je vais finir par l'avoir ma journée avec autre chose que des conditions stables où je ne trouve que des pêtards inexploitables et des thermiques anémiques que je n'arrive pas encore à centrer
Au déco ça s'active, tous les pilotes présents étalent leur guns avec leurs sellete cocon, leurs cockpits de 747, je fais un peu tâche au milieu de ces crosseurs avertis
.
Ca y est la brise est armée, tout le monde décolle en moins de deux minutes, ça monte direct dés le décollage; allez, zou! je vais retrouver les thermiques ronds et organisés de mes rêves.
Déco propre et sans souci, je m'installe, je vire à gauche pour chercher le thermique à couillon, je prend 50m direct, et...et.... et merde!, c'est le bordel, c'est complètement désorganisé, des bulles dans tous les coins avec des cisaillantes dans tous les sens
,
Je bataille pendant 20mn en restant entre 50 et 150m au dessus du déco, c'est turbulent, faut pas dormir pour garder la voile au dessus de la tête, mais j'aime bien ça et Lluna cause beaucoup mais c'est pas une garce, si on la tiens un tant soit peu elle reste sage
, alors, je continue à me battre; ça paye; deux des crosseux se font plomber, j'ai peut être la chance du débutant mais je compte bien en tirer parti
. Je finis par trouver un thermique aussi bordèlique que les autres mais plus large, j'ai pas fait deux tour dedans que Sam file sous moi comme un oiseau sur sa proie, deux minutes après il est au dessus de moi (je pensais qu'il trouvait ça facile, mais il m'à dit trouver les conditions bien bordèliques lui aussi).
Manu est parti dans la transition jusqu'à Cerne, suivi par Sam, j'arrive aux barbules à 1700m, et je décide de partir aussi. La transition est plus calme sans pour autant inciter à lâcher ma voile, j'arrive derrière Cerne et Sam me dit à la radio de pas me mettre sous le vent (il est à 1400m moi à 1000 et me voit sous le relief, ce qui n'est pas le cas), au moment de passer la montagne de Cerne, j'ai une application directe d'un truc que j'ai oublié de la théorie que j'ai pu apprendre au niveau aéro (la zone de venturi s'étend sur une hauteur non négligeable au dessus d'une crête), bref, je suis 150m au dessus de la crête, 50m en retrait, je descend pas, mais j'avance pas non plus, je suis complètement contré
, quel crétin, j'aurai du m'en souvenir, mais bon, c'est en forgeant qu'on devient forgeron (je suis forgeron
)
Je contourne donc la crête, ce qui me côute 250m de gaz, et je suis de plus en plus attentif aux vaches repèrées lors de mon cheminement. Damned, ma première sortie du bocal va se terminer ici?
Je ne m'avoues pas vaincu, je cherche quelque chose pour me refaire en restant à portée des vaches possibles, bingo! Je trouve un thermique qui arrive à me remonter presque au niveau de la crête de Cerne, mais je sors et me refais plomber,
J'ai de la chance, ce thermique est toujours à la même place et régulier, je re-rentre donc dedans, pour subir le même sort, ce n'est qu'au troisième passage que j'ai compris/senti qu'il fallait me laisser dériver à l'endroit où je perdais ce thermique pour trouver la suite, aaaahhhh, c'est beaucoup mieux
, je remonte à 1400m et je file vers les montagnes à l'est de Menglon.
Là c'est la cata, j'avance dans du -2, la brise à forci, j'avance pas mais je plombe grâve
. Rebelote, je m'approche des vaches que j'ai repèré en cours de route, je commence à voir les petites familles qui me regardent dans leur jardin en sirotant leur café.
100m/sol, c'est bon cette fois je suis mort, je pars pour construire mon approche. Ben non, (la chance du débutant
), je rattrape un thermique salvateur qui me permet de revenir sur un relief proche, je remonte à 900m dans un thermique complètement couché le long de la pente, je me méfie car la brise forcit, et je n'ai aucune envie malgré mon profond amour pour la nature d'aller faire une visite de courtoisie aux arbre en dessous.
Je pars pour transiter sur la colline suivante, mais là nada! J'avance pas, par contre je descend bien , bon allez, je commence à fatiguer, je laisse tomber, je retourne en arrière pour retrouver un aterro qui me parait confortable. Je fais mon approche, ça bulle un peu, trois passages pour être comme il faut, finale, arrondi, j'écroule ma voile, petit coucou aux enfant qui me regardent du jardin de la proprièté en face de moi
Je met ma voile en boule, mate mon reversale, hé! 1h15 seulement?, ben ça fatigue mine de rien, mes hernies discales me rappellent que c'était une bonne idée de poser maintenant (j'ai un instant été tenté par le retour
) et que ça serait pas mal d'avoir un cale pied (contrer à la sellette sans arrêt dans des conditions toniques avec les pattes qui pendent, ben c'est pas glop pour moi).
Je chope direct mon phone pour avertir ma chérie que je suis posé et que tout va bien (elle m'a vu partir, et elle flippe lorsque je suis en vol), je me fais pourrir (elle est jalouse elle à fait un plouf
), et elle me dit, "ouais de toute façon t'as fait hors terrain", je m'élève en faux et récrimine, mais ce que femme veut......
De toute façon quand je rentre à la maison, je décharge ma trace pour vérifier, et là le verdict est sans appel, j'ai effectivement fait un hors terrain, 7,4km alors qu'elle à posé en plein milieu, pfff la loose, ça valait bien la peine de se battre comme ça
.
Encore que.... ça m'a bien plu, je vais recommencer