Images magnifiques !
Le déco sud avait l'air en excellentes conditions. En octobre, on enfonçait de 30cm dans de la fraîche et sans un pet de vent le décollage était plus que compliqué.
L'état des glaciers est très préoccupant. L'Envers du Plan n'est plus praticable depuis des années et la Vallée Blanche ne passe pas tous les hivers, même la voie classique par le col du Gros Rognon est compliquée quand il n'y a pas de neige.
J'ai souvenir d'avoir descendu ce parcours pas mal de fois à Noël par enneigement faible, avec le plaisir très relatif de skier encordés à 20m avec 10m d'anneaux à la main. Quand on sait au-dessus de quels abîmes on passe, on a les tripes qui se serrent.
Et en plus de ça le bas de la Mer de Glace ne passe plus à skis, il faut remonter au Montenvers par des escaliers métalliques interminables.
Même punition en été, les vires Lachenal sont hors d'atteinte.
C'est bien plus confortable par la voie des airs !
Ce qui me fait souci, c'est qu'on survole les glaciers épouvantablement crevassés avec très peu de gaz, quand on a une petite voile, et le petit thermique de service sur le rognon entre Vallée Blanche et Envers du Plan est le bienvenu.
Quant à l'arête pour descendre au déco, c'est toujours nouveau. Depuis 1968, je ne l'ai jamais vue dans le même état qu'à quelques jours d'intervalle. Elle est parfois à vaches et parfois assez délicate voire stressante, même pour moi qui suis une alpiniste expérimentée, et un gros sac sur le dos a tendance à perturber l'équilibre.
Cela va mieux avec un petit sac (donc une sellette-string).
Une "grosse" sellette ne se justifie - à mes yeux - que quand les conditions peuvent permettre d'espérer aller gratter les Drus et prendre de l'altitude pour faire un cross. Quand on fait un beau plouf, une sellette-string suffit.
Idem en décollant en nord : le soaring sur l'arête Midi-Plan est fabuleux et la "traversée" jusqu'à l'M réserve des vues extraordinaires sur l'Aiguille des Deux Aigles et la face N de l'Aiguille du Plan.
Pour ce genre de vol, la "grosse" sellette ne s'impose pas non plus.
Rââââhhh ! j'ai envie de voler.
