(...) quant au secours, c'est au choix de chacun, je trouve cela idiot de pousser a ne pas en prendre. il existe des secours ultra light ca gene pas trop non plus.
apres tout est une histoire de compromis entre securite et poids et c'est uniquement le pilote qui fait ses propres choix c'est sa vie pas la notre, lui seul en est responsable. si le pilote se sent plus en confiance avec un secours, qu'il le prenne, mieux vaut un pelote serein qu'un pilote stressé.
Dans une vie de parapentiste qui évolue en montagne avec des vols thermiques tous les jours volables, on tire combien de fois le secours ? Cela se compte sur les doigts d'une seule main et la plupart des pilotes ne l'ont jamais tiré.
Et cela avec des voiles performantes, de classe C ou plus.
Alors, le matin en conditions calmes, avec une voile très facile, laissez-moi rigoler.
On est aussi concentré avec une voile de type école sur un déco-montagne qu'avec une voile de cross sur un déco officiel. Le stress est le même et on ne se lance pas dans un vol-rando en conditions fortes, au mieux on attend un créneau plus calme pour décoller et tenir en soaring.
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Cette question d'emporter systématiquement la charge supplémentaire d'un secours pour un vol-rando a déjà fait couler pas mal d'encre (virtuelle) et écrire une foultitude de conneries, on est là dans le domaine de l'irrationnel comme dans l'homéopathie ou la religion.
Il arrive parfois qu'on se fasse secouer lors d'un vol de haute montagne, c'est évident, mais quand on voit ce qu'on a sous les pieds on comprend immédiatement que tirer le secours n'aurait pas d'avenir : soit on arriverait sur un glacier et on dégringolerait dans un pot, soit on arriverait sur des parois détritiques et on s'écraserait avant de dévisser, dans les deux cas on serait foutu.
Trouver par miracle une balme à chamois pour s'y poser en douceur et ne pas dégringoler, c'est là aussi du domaine de l'irrationnel. Cela peut arriver éventuellement en moyenne montagne, pas en haute montagne.
On a bien meilleur compte à PILOTER proprement et les voiles-montagne - du moins la plupart - sont conçues justement à partir de voiles-école très faciles, accessibles à tous avec une sécurité passive maximale.
Pas ma U-Turn "Everest" 21, conçue pour le marche & vol et qui a tous les comportements d'une bonne C performante... et je n'ai JAMAIS encaissé une moindre amorce de fermeture, ni les copains qui ont volé avec.
Moi, une pilote d'exception ? Rigolade ! Je suis une vieille brèle et je connais mes limites, je connais aussi mon matériel.
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Je ne me suis JAMAIS fait baratter lors d'un vol-rando, le moment plus difficile fut lors de mon vol du Mont Blanc en septembre 2009, avec l'Ultralite, quand un cunimb en formation sur l'Italie me fit reculer au-dessus du Grand Plateau. Descente rapide pour passer sous le courant d'air aspiré et une fois à nouveau en marche avant ce fut un vol de rêve.
Il y avait une brise puissante à Chamonix, et alors ?
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Lors de mes premiers vols-rando dans les Aravis, avec Corinne, nous inspections les environs pour déterminer l'endroit où nous poserions, et il m'arriva plusieurs fois de redescendre à pied parce que les conditions dépassaient ma compétence et que je n'avais pas l'audace lucide de Corinne. Sellette lourde (Altirando) et voile lourde (Joy), cela aurait été encore plus infernal en ajoutant les 2kg d'un secours léger, que j'aurais maudit.
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Dans ma jeunesse d'alpiniste, je montais en refuge avec 30kg sur le dos en semant tous les autres mais je n'ai plus cette puissance ni cette endurance, j'ai passé les 70ans et j'ai pris plus de 10kg de gras, il faut aussi les porter et les jambes souffrent. C'est pour ça que je suis aussi drastique quant à ce que je dois porter.
Pour un petit vol-rando de temps en temps, avec une marche relativement brève, on peut se permettre d'être lent en marchant "tout à la douce", comme disait le regretté Robert Paragot, et faire un horaire anglais n'a aucune conséquence : une fois en haut, ce sera encore cul et il faudra attendre. Quand c'est tous les jours qu'on monte à pied, ou quand c'est un vol de haute montagne, la question de la charge qu'on porte devient prépondérante et la sécurité dépend de la vitesse.
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Question de pratique et de clairvoyance.