Pour faire saliver les pauvres qui travaillent :
Depuis la benne, vue sur les aménagements pour skieurs. C'est à vaches.
Les aménagements pour skieurs étant retirés en fin de saison de ski, voilà à quoi ressemble le début de la descente de l'arête vers le déco. Ce n'est pas difficile mais les crampons et le piolet sont indispensables, et si on n'a pas d'expérience il faut être encordé avec une personne compétente.
Cela fait sinon très bien en solo dans les deux sens, c'est parfois un peu vertigineux mais sans difficulté technique.
Il y a deux décos à l'Aiguille, quasiment depuis le même endroit :
1 - En sud, vers la Vallée Blanche, il faut faire attention à une énorme rimaye pas loin dessous. Une fois en l'air, c'est vraiment royal.
On se trouve quand même pas très haut au-dessus du glacier et en appuyant bien à gauche on trouve souvent des bulles thermiques sympathiques sur les rochers ensoleillés de la Dent du Requin, même le matin, ce qui fait passer bien au-dessus du Chapeau à Cornes (un gros gendarme bifide assez caractéristique) et parfois même au-dessus de l'Epaule.
Après avoir tourné la Dent du Requin, on survole le glacier d'Envers de Blaitière et on trouve d'autres thermiques sur les faces est du Grépon mais je ne promets pas qu'il soit facile d'aller repérer les prises de la fissure Knübel.
Ce vol est moins évident l'après-midi parce que le glacier en sud ne génère aucun thermique, il y a bien un petit truc sur la Dent du Requin mais après c'est tout à l'ombre. Comme en cette saison il est peu pertinent de traverser la Mer de Glace pour aller chercher des rochers ensoleillés sous le Moine et les Flammes de Pierre, je conseille de voler en face nord.
2 - En nord le décollage est extrêmement engagé mais sans difficulté s'il y a une petite brise. Je l'ai fait une fois en dos voile avec l'Ultralite 19, dans un moindre pet de taupe timide, je l'ai sinon toujours fait avec de l'air, en face voile, et cela fait une impression énorme de se retrouver immédiatement avec sous les pieds une immense face de 1200m de haut, bardée de glaciers suspendus.
Mme POB sort du décollage nord.
On voit sur la photo la bosse d'où on décolle, à gauche du ressaut du Frendo.
En hiver, on ne court pas plus qu'en été le risque de devoir se poser sur la Mer de Glace et si cela devait arriver ce serait sans danger.
Il faut aussi se méfier des petits bancs de stratus qui traînent le matin dans les fonds de vallée. Quand on décolle en nord on voit la vallée et on ne risque pas de rencontrer en vol un nuage intempestif.
L'atterro du Bois du Bouchet ne présente pas de difficultés particulières, on le repère bien d'en haut un peu en amont de l'ENSA, il y a surtout un thermique en entrée à la limite de la forêt et il ne faut pas s'aventurer au-dessus de la gravière en bordure de l'Arve... mais il peut être très délicat quand il y a des développements convectifs, qui génèrent un vent de vallée assez puissant. Bon, ce n'est quand même pas la Maurienne !
J'ai fait plusieurs fois le vol sud et le vol nord, les deux ont leur charme. Le sud offre des vues fabuleuses :
Le vol devant la face nord a son charme austère ( ici devant la face N de l'Aiguille du Plan, la pointe effilée est l'Aiguille des Deux Aigles) et si les conditions sont bonnes on peut faire du soaring jusqu'à Blaitière et même jusqu'à l'M.
Monter à pied à l'Aiguille du Midi est une entreprise d'alpinistes très expérimentés et par la Vallée Blanche cela ne se fait quasiment jamais. Il faut des heures de peau de phoque, même en partant du Montenvers, des heures à cuire en plein soleil et à crever de soif. Pour ceux qui aiment souffrir, le chapeau est battu à plate couture par le chèche.
Râââhhh !!! J'ai envie de voler.