Le "dégagisme" a une histoire, qui remonte à 1791 : la Constituante, avant de se séparer, avait promulgué un décret rendant ses membres inéligibles à la Législative. Ce fut une excellente idée, qui renouvela le personnel politique, en même temps qu'une mauvaise idée parce qu'il n'y a eu que des bleus à la Législative, plus facilement manoeuvrables par la faction des Girondins.
Ce serait bien de reprendre cette idée, en mettant dans la constitution une limite à deux mandats électifs mais non-consécutifs. Cela permettrait de mieux faire la chasse aux ripoux et de mettre sur la touche les professionnels qui sont réélus ad vitam aeternam.
Il y eut aussi du dégagisme dans les années 30, sous l'impulsion des ligues fascistes, leur idée était d'abattre le régime parlementaire et on les vit à l'oeuvre le 6 février 34.
Le gouvernement collabo de Vichy ne fit rien d'autre, les anciens parlementaires ayant été licenciés.
On vit la même chose avec l'épisode Poujade dans les années 50, avec le slogan "sortez les sortants".
En 1969, tout le monde en avait marre de De Gaulle et son referendum-suicide fut une bonne occasion pour les électeurs de le renvoyer à Colombey, pour lui de prendre enfin sa retraite (de colonel, il n'avait été général
à titre provisoire que lors de son entrée dans le gouvernement de Paul Reynaud).
Macron a tout pour durer mais il ne durera peut-être pas très longtemps.
Mao écrivait en son temps : "l'impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres de papier ; en apparence ils sont très puissants mais c'est le Peuple qui est vraiment puissant, pas les réactionnaires".
Le peuple de France est devenu mou, mollasson, mollissime, il donne l'impression de tout supporter et de laisser flotter les rubans... mais il peut se réveiller et montrer une force redoutable.
Quand Chirac et Juppé ont attaqué la Sécurité Sociale à l'automne 1995, ils ont mis toute la France en grève et dans la rue.
Fillon a été moins hardi et plus sournois en 2003 quand il s'est attaqué à nos retraites, il a fait son sale coup juste avant les vacances.
Macron est en train de faire du thatcherisme, en oubliant que thatcher était au bord de la chute quand les Argentins débarquèrent aux Malvinas, elle dut mettre la Royal Navy en état de guerre et les Anglais firent bloc.
Macron n'aura pas cet échappatoire.
"On" évoque parfois des ghettos... mais quand ces cités furent construites, les communes y logèrent toutes sortes de gens et c'était souvent très convivial... puis arrivèrent des gens pas comme les autres qui mirent une sale ambiance et dégradèrent les locaux, cassèrent ce qu'ils pouvaient casser et ceux qui avaient le choix partirent ailleurs... remplacés par d'autres gens aussi nuisibles, et de fil en aiguille se formèrent les "ghettos" en question.
Les Fossés-Jean à Colombes, les 4000 à La Courneuve, le Val Fourré à Mantes, c'était sympa dans les années 70.
Ce ne sont plus les mêmes gens qui y habitent.
Les "casseurs, pillards, incendiaires" n'ont rien à voir avec les gilets jaunes. Ce sont des desperados qui n'ont rien à perdre parce qu'ils n'ont rien : pas d'instruction (ils ont fait chier tout le monde à l'école), pas de boulot (ils n'ont pas de qualifications et travailler ne les intéresse pas, ils se font plus de fric en traficotant) et aucun avenir social, outre qu'ils sont sans cesse en butte au racisme des flics et au délit de sale gueule.
En 1968, les flics discriminaient violemment les barbus-chevelus, les Noirs, les jeunes en jeans et ne dédaignaient pas de taper sur les jeunes filles en jupes courtes, leurs chefs avaient servi sous Vichy et sous Oberg. 50ans plus tard, il y a beaucoup de Beurs dans la jeunesse de France et la flicaille est encore plus raciste qu'en 68.
Les bipèdes mâles aux cerveaux reptiliens qui pourrissent la vie des habitants de nos banlieues ont retenu qu'en 68 des voitures avaient brûlé, incendiées par les grenades diverses, ils ne voient pas plus loin, alors il croient faire comme leurs aînés, en n'ayant rien appris ni compris, et ils incendient des voitures, ils cassent des vitrines, ils pillent des magasins.
Scènes de guerre civile, scènes révolutionnaires ? Non, cela n'a rien à voir. Ce ne sont que des émeutes urbaines de desperados minables qui profitent de situations de désordre potentiel pour faire des mauvais coups minables et se défouler de toutes leurs frustrations.
Quand ils n'ont pas de manif à dévoyer, ils profitent du moindre rassemblement.
On vit des choses comme ça sous la monarchie de Juillet, en 1832, 1834 et 1835, même un moindre enterrement pouvait servir d'argument pour rassembler beaucoup de monde, après quoi cela pouvait dégénérer.
Les gugusses de nos banlieues ne font guère que répéter un schéma classique, la différence étant qu'ils n'ont pas de projet politique.
Le banquier Macron ne connaît pas ce peuple-là, il est complètement déconcerté et il ne pourra pas régler les conflits sociaux à la base de tout ce tintouin parce que c'est sa clique de ploutocrates qui les crée, ces conflits.
Si la blondasse avait gagné en 17, le conflit avec la population aurait été immédiat et beaucoup plus violent, les gens comme moi et toutes les mouvances LGBT auraient eu du souci à se faire.
Les gilets jaunes ne portent pas de projet politique, ils ne sont qu'une grosse protestation contre les serpents pythons bicolores de rocher qu'on leur fait avaler, ils ont le cul en sang d'avoir été trop botté et trop malmené, mais à part ça c'est sans issue.
On connut cela jadis, avec les jacqueries.
Rien de nouveau, Sire, la France rouspète comme d'habitude.