Un grain de sel sous forme de questions.
J'ai du mal à comprendre que des pilotes titulaires de la Qbi n'investissent pas dans un bi.
A quoi leur sert alors la Qbi ?
Pourquoi alors avoir fait l'effort d'acquérir cette qualification ?
D'autre part, une qualification c'est comme une liberté, elle s'use quand on ne s'en sert pas.
Qui irait voler en biplace avec un pilote qui ne pratique le biplace que de temps en temps, voire exceptionnellement, et qui serait tributaire de son club pour se faire prêter une voile ?
Pas moi en tout cas... mais les passagers éventuels ne savent pas forcément que leur pilote d'un jour ne pratique pas souvent, voire quasiment jamais.
C'est pour ça que je n'ai pas passé la Qbi. A l'époque je ne voyais pas qui je ferais voler, mais je voyais très bien le coût d'un biplace, peu désireuse de racheter un bi de professionnel plus ou moins rincé.
Avec le recul, j'ai eu tort : si j'avais la Qbi, je pourrais faire voler des personnes handicapées dans le cadre des journées handibi de mon club, outre le plaisir occasionnel de faire voler des amis de passage. Maintenant je suis trop âgée pour m'y mettre, ce qui ne m'empêche pas de participer aux activités handibi parce qu'il faut du monde pour assurer la sécurité des passagers dans des fauteuils à 3 roues.
Nos biplaceurs associatifs ont tous leur matériel perso, tous volent régulièrement en biplace et tous sont motivés. Certains autres utilisent occasionnellement le bi de leur club (marqué au nom du club).
Ce n'est pas donné un biplace, et si on ne s'en sert pas à titre professionnel cela ne s'use pas vite... le vieillissement est alors sans doute le principal facteur d'usure. Vue sous cet angle, une participation financière des usagers me semble aller de soi, et cela n'amortira jamais le coût du matériel.
Question : les adhérents d'un club, même "riche", sont-ils prêts à financer les petits plaisirs occasionnels de quelques membres impécunieux ou seulement radins ?
Quand je m'occupais d'un club d'escalade / alpinisme, nous avions acheté des cordes. Elles nous servaient pour faire grimper en tête de cordée des grimpeurs qui, jusque-là, n'avaient grimpé qu'en second (moi, j'ai toujours eu mes cordes perso) et j'ai toujours refusé de prêter les cordes du club à des gens qui désiraient s'en servir à titre personnel, en dehors des activités du club.
Du coup nous usions tous nos cordes perso dans les activités du club mais une corde ne durant que 5 ans elles étaient mises au rebut avant que d'être usées. Cette manière de faire motivait chaque 1er de cordée pour veiller soigneusement à ce que faisait son sarpé, pour lui apprendre à ne jamais marcher sur la corde (notamment avec des crampons). Et quand j'avais 2 cordées avec moi en montagne, je veillais de même à ce que chacun prît grand soin du matériel collectif.
J'avais aussi refusé d'acheter des piolets et des crampons pour le club, équipements individuels comme les casques ou les chaussures.
Je pense que c'est la même question qui se pose aux gestionnaires d'un club de vol libre quand un adhérent demande à utiliser le bi du club : OK si c'est dans le cadre des activités du club (par exemple lors d'une sortie club quand la voile du demandeur est en révision), OK si c'est pour passer la Qbi, non si c'est pour un usage perso.
Et s'il y a une participation financière à demander, ce n'est pas au passager de la payer, mordious ! Un pilote biplaceur OFFRANT un vol biplace et qui prétendrait faire payer son cadeau ne mériterait qu'un universel mépris.
D'ailleurs il ne faut pas perdre de vue qu'il est toujours compliqué de faire payer une participation occasionnelle, n'importe quel trésorier de club vous le dira.