Vous me faites rigoler, les "vieux râleurs", parce que vous oubliez
les vieilles râleuses.
La vieille anar qui en irrite tant, par une prose pas toujours bien lue ou jalousée, est comme vous tous clouée au sol comme un vulgaire B737 MAX.
D'autre part, il est constant que l'individualisme forcené, au nom de la "liberté individuelle", est toujours facteur de désagrégation du corps social. On ne peut l'admettre qu'au sens d'Alceste :
"Et chercher sur la Terre un endroit écarté
"Où d'être homme d'honneur on ait la liberté".
Il n'y a plus de déserts inhabités, bien rares sont encore ceux qui peuvent "pisser devant leur porte" comme le mentionne le proverbe espagnol, nous vivons tous dans des sociétés organisées (on disait jadis "policées") et les comportements TPMG (tout pour ma gueule) sont destructeurs, ils tirent la civilisation vers la barbarie.
Cf la théorie économique US baptisée "néo-libéralisme" qui ramène les économies - et les sociétés - aux pires tares du Far West et du 19e siècle montré par les romans de Hugo et de Zola.
"Cela ne dérangera personne si je prends ma voile montagne pour aller décoller au col des Frêtes, je ne rencontrerai pas grand monde..."
STOP ! Même en ne rencontrant personne, ce qui n'est qu'une hypothèse, le quidam qui raisonne ainsi transgresse une consigne du gouvernement en temps de crise sanitaire aiguë et se met en infraction, de par son comportement et le mauvais exemple montré aux autres individualistes qui hésitent.
L'individualisme est un comportement fondamentalement de droite et je n'aurai jamais de mots assez durs pour le fustiger.
C'est tout à fait comparable à la clope : pour son "plaisir" égoïste, le fumeur n'en a rien à foutre de faire tousser les autres, de leur irriter les bronches et de les intoxiquer, "il se dit LIBRE de fumer quand il en a envie.
C'est à chier des gens comme ça, c'est de la graine de fachos ayant des conduites de fachos.
Le virus chinois qui se répand dans le monde entier ne tue pas grand monde, en réalité, il n'a rien à voir question virulence avec la grippe espagnole de 1918-19, on pourrait l'ignorer avec superbe et c'est ce qu'on a fait partout, à commencer par Wuhan et la province du Hubei...
L'expérience a vite montré que ce fut une faute et les Chinois ont mis en branle l'appareil ultra-répressif et liberticide de l'état policier hérité du stalinisme et de Mao. Il semble - mais il faut toujours se méfier des infos distillées par les Chinois - que ce fut efficace et que l'épidémie soit stabilisée.
Confiner 1,4 milliard de personnes ne doit pas être une mince affaire et enrayer la propagation d'un virus contagieux dans des mégapoles comme Shanghaï ou Hong Kong ne me semble pas possible.
M'enfin, s'ils le disent, cela ne peut pas faire de mal chez nous.
Ma fille rigolait hier en rentrant de faire quelques courses de type alimentaire : elle s'était fait une "déclaration sur l'honneur" pour satisfaire à l'injonction du gouvernement et amadouer un éventuel flic... qui aurait au passage pu lui transmettre (ou attraper puis transmettre) le Covid 19 en l'interpellant.
Ce "certificat" est disponible en ligne et il faut en avoir un avec soi lors de chaque sortie.
Le lascar qui monte aux Frêtes avec un tel certificat disant qu'il allait acheter du pain ne pourra certainement pas amadouer un éventuel gendarme qui l'aura coxé à l'atterro.
135€, bien fait pour ta gueule, quand on joue au con, on peut gagner.
Je pense que la crise actuelle, que ma culture relativise par ailleurs, va avoir des conséquences dramatiques sur l'économie et sur l'emploi, un peu comme les périodes de guerre du siècle précédent, sans commune mesure cependant au niveau du nombre de victimes. Cela aura peut-être pour effet de faire enfin comprendre aux ploutocrates friedmaniens qu'il ne faut absolument pas "privatiser" les services de santé, ni d'ailleurs les services publics en général.
Cela renouera surtout quelques fils dans le lien social, très dévasté par les individualismes divers.
Ce que j'ai le plus aimé, en mai-juin 1968, c'est que les gens se parlaient, partout, que la France était une immense AG où on échangeait des idées, puis le soufflé retomba, comme en 1945. Chacun reprit son train-train et même "nous", que la droite et le PC qualifiaient de "gauchistes", finîmes par rentrer dans le rang et fermer nos grandes gueules, mais ce qu'on a appelé "l'esprit de Mai" resta vivant chez beaucoup, parfaitement résumé par la belle devise - devenue utopique - qui orne les frontons de nos mairies.
"Notre" slogan "il est interdit d'interdire" était un oxymore surréaliste qui revendiquait une liberté tous azimuts, dans la veine de cet aphorisme de Che Guevara : "soyons réalistes, exigeons l'impossible". Par-delà les formules, il fallait voir ce qui était sous-jacent. Le Che exhortait à se retrousser les manches et à se montrer opiniâtres, les hédonistes soixante-huitards qui pensaient "jouissons sans entraves" n'étaient au fond que des réactionnaires.
Le confinement qui nous contraint en ce moment empêche les gens de se déplacer, de se voir, de se toucher, il suspend le lien social mais cela n'aura qu'un temps. Le repli sur soi obligatoire suscite partout dans le monde des réactions très sympathiques pour communiquer quand même, mais surtout il fait prendre conscience de ce qui est évident pour ceux qui n'ont pas de culture politique structurée :
la pire tare d'une société et la plus pathogène, c'est l'individualisme.
Les Américains libèrent les taulards et achètent des armes en masse, toujours aussi cons et réactionnaires. Cela me ferait presque rigoler si ce n'était pas aussi tragique.