pfouaa pleins de choses à dires
Pour la retraite minimum à 1000 € ce n'est effectivement pas en substitution du minimum vieillesse qui reste en l'état.
Les conditions d'obtention de cette "pension de solidarité" seront cruciales pour évaluer l'équité du système.
A partir du moment où le "1€ cotisé" du slogan ne donne plus droit au même montant puisqu'il y a un minimum de pension à "12 000 € par an".
Comme dit, à partir du moment où un individu a "travaillé toute sa vie", le texte lui garanti 1000€/mois
Après, si le gars n'a pas travaillé toute sa vie (et n'a pas profité des points donnés pour chomage, famille ...) à ce moment là il va pouvoir regarder le pension de solidarité
Ce futur système universel mélange les salariés et les TNS.
Les TNS sont subdivisés aujourd'hui en 2 catégories, le nouveau Lumpen Proletariat Ubérisé et les propriétaires de l'outil de production de leur activité.
Les premiers subissent autant leur rémunération et leur stratégie retraite que les salariés (sans en avoir toutes les protections) et les seconds en sont les acteurs.
auto
on partirait trop loin (mais je n'en pense pas moins
)
On entend souvent les artisans, commerçants et autres agriculteurs se plaindre de leur faible niveau de pension de retraite comparé à la moyenne des salariés. Ils oublient souvent de rappeler que leurs cotisations pendant leur vie active sont également beaucoup plus faibles.
mouaip ... si les cotisations étaient X% moins cher et que la pension était (le même) X% moins cher, je crois qu'aucun indépendant ne s'offusquerait.
Maintenant, la réalité c'est que la cotisation vieillesse (pour ne parler que d'elle) est de 18,75% pour le régime de base + 7,87% pour la complémentaire =
26.62% pour un salarié contre 17,75% + 7% =
24.75% pour un commerçant/artisan
tandis que taux de remplacement d'un salarié sera de 50% (salarié de 45 ans) contre 37% (artisan/commerçant de 45 ans)
Il y a principalement 2 raisons à cet état de fait :
- Un arbitrage conscient entre revenu du capital et revenu du travail qui ne sont pas soumis aux mêmes prélèvements sociaux et fiscaux avec un énorme avantage pour les revenus du capital (merci la flat tax Macron, bye bye l'ambition d'équité de Hollande). A la décharge de M. Macron, la mobilité extrêmes des capitaux favorise les stratégies de dumping fiscal des pays (parfois intra-européens comme l'Irlande, le Luxembourg ou les Pays-Bas) et conduit à un alignement vers le bas de la fiscalité du capital. Une profession libérale a plus intérêt à se verser un loyer via la SCI propriétaire de ses locaux (revenu foncier) ou des dividendes (revenus mobiliers) plutôt que de subir la totalité des prélèvements sur les revenus du travail apparentés "salaires".
- Une retraite par capitalisation plus ou moins forcée puisque l'outil de production a une valeur que l'activité a contribué à développer et qu'il est loisible de réaliser à la retraite : vente de l'entreprise, du fonds de commerce, de l'exploitation agricole, de la patientèle ou de la licence de taxi. Bref une sortie en capital plutôt qu'en rente viagère. Ce capital n'a jamais supporté les coûts des prélèvements sociaux obligatoires et qui ne donne logiquement pas lieu à pension. Pour autant, il fait partie intégrante de la stratégie retraite de ces professions.
euh ...
Je t'invite très chaleureusement à te renseigner sur la fiscalité de la vente d'un fond de commerce.
En tout état de cause, quelqu'un qui monte son business, sa première intention c'est d'atteindre le poids mort. C'est bien plus tard qu'il réfléchira à acheter ses murs et autres instruments de préparation de la retraite par capitalisation. Mais je te rassure : n'importe quel employé peut acheter des murs de boutiques/entreprise et autres pour préparer ça retraite (je le conseille même assez régulièrement à mes clients, ça peut être un très bon placement pour la retraite, bien mieux qu'un livret A
)
Un exemple qui pourrait être criant d'injustice pourrait être la situation des "conjoints aidants" jamais rémunérés (souvent pour ne jamais cotiser) sauf les quelques points de leur job été de leur jeunesse étudiante. Leur activité à grandement contribué à la valeur du "capital retraite" que représente l'exploitation (fonds de commerce, exploitation agricole ou autre). Le ménage pourrait se retrouver fort riche (genre viticulteur bourguignon avec des millions d'euros en cave et en terrain) sans jamais avoir contribué et ce conjoint pourrait toucher avec les bonifications enfant une pension supérieure au salaire du smicard qui s'avèrera lui très solidaire pour leur retraite. Cette même stratégie permet déjà aujourd'hui de bénéficier pour ces petits malins de la solidarité collective pour l'assurance maladie. Et je n'ai rien contre les vignerons bourguignons, bien au contraire !
il ne me reste plus qu'à dire à ma mère (conjointe collaboratrice = a travaillé toute sa vie sur l'entreprise familiale sans toucher de revenu) qu'elle a raté sa vie (ou au moins sa retraite).
Blague à part, les cotisations d'un TNS sont calculées sur le bénéfice que dégage son exploitation. Après qu'il partage ce bénéfice entre 1 TNS ou 1TNS+1conjoint, ça revient au même pour les appels de cotisation (sauf que bien souvent, du fait des seuils si les deux avaient 2 moitiés d'exploitations dégageant la moitié des bénéfices, ils en sortiraient moins taxés)
A mon sens, corriger ces biais dans un système universel va nécessiter une usine à gaz bien plus imposante que nos 42 systèmes de retraites actuels !
&
Curieusement les régimes de retraites (très) spéciaux de nos députés/sénateurs/ministres et autres barons politiques n'ont pas eu la même publicité que les régimes des cheminots, électriciens et gaziers d'Enedis, les enseignants du public, etc.
Je pense aussi que le projet était trop ambitieux (il mériterait un mandat entier et exclusif). Parlant des sénateurs de tous bords, je suis d'accord qu'ils devraient montrer l'exemple au lieu de se goinfrer.
Maintenant vous savez qu'on dit que
fait vaut mieux que parfait.