La scène à laquelle j'ai assisté aujourd'hui à 13h00 à Planfait me laisse sans explication.
Trois pilotes sur le tapis. Un par ligne.
Conditions à 13h00 : Brise NO autour de 10km/h avec des rafales autour de 20km/h et météo N autour de 10km/h dans les hauteurs.
Le météo va comprimer la brise et l'accélérer en bases couches.
L'atterrissage est sec et surchauffé
Au sol la brise NO déviée par N contre le Semmoz génère des rafales soudaines et fortes plein O.
Mode "rock and roll" on !
Les trois pilotes se préparent pour ... des dos voile. Why not?
Aucun n'ira jeter un œil en sortie de décollage ; histoire de voir ce qu'il en est en l'air et à l'atterrissage en bas.
Le premier pilote met un temps certain voire asymptotique à préparer sa voile.
Il semble assez dubitatif. 10 contrôles plus tard, tentative de décollage.
Il essai de monter sa voile en arrachant ses avants, il s'ensuit une montée asymétrique et une rotation salvatrice qui interrompt la manœuvre.
Un petit coup de bassin ; ca montait tout seul.
Au centre une anglaise, préparation soignée, rapide.
Un petit coup de bassin, ca monte. Cours d'envol.
Mais, mais, mais, aucun contact dans les commandes.
Une frontale salvatrice interrompt la manœuvre. Bis repetita, trois fois, quatre fois.
Je lui lance un "more brake" ; elle me répond "no brake?".
Les conditions se renforcent.
Troisième pilote. Préparation soigneuse, il monte sa voile.
Une soudaine rafale le déporte en diagonale du haut à droite en bas à gauche du décollage.
Il prend son ticket pour finir dans les arbres et suite à une lutte désespérée : non.
Il s'immobilise devant la manche à air de gauche un mètre devant la cassure.
Et puis non il décide de marcher dans le vide et voler.
Comment ces pilotes peuvent-ils être ignorant à ce point de leurs lacunes?
Vont-ils se décider à faire un stage, décoller plus tôt, faire du gonflage, travailler leurs gestuelles?