Salut,
Jusqu'à présent j'étais passé à travers les statistiques. Avec environ 200 vols, je n'avais jamais eu de pépin majeur, quasi aucune fermetures sauf à mes débuts.
La je reviens de Millau ou j'ai bien volé toute la semaine et où le dernier vol se termine plutôt moyennement.
Une vache improvisé sur le Causse, suite à une très grosse dégueulante, posé vent de cul, dans une petite clairière entouré de pins, impact fort, je m'en tire avec un poignet gauche entorsé (plâtré car suspicion de fêlure de la styloïde radiale, j'ai rdv avec un spécialiste lundi matin) et la cheville qui a ramassée un peu aussi (grosse contusion mais pas d'entorse).
La trace du vol ici pour ceux qui veulent aller voir :
http://www.visugpx.com/?i=1402767634Donc plus en détails :
Jeudi, 13h30, au déco O de la Puncho d'Agast nous attendons que ça se mette en place. La veille c'était un peu le même topo, un peu tardif à se mettre en place puis rapide dégradation orageuse avec des cum' qui developpent rapidement vers le haut. Les plafs sont hauts, avec du 2500m le mercredi !
Je décolle donc vers 13h45 après quelques pilotes. Je suis très vite satellisé à 1550m au dessus de la Puncho, mais je m'inquiète pas trop, c'est fort, mais assez sain (moins turbulent que la veille). Je prend quand même du +6m/s en intégré au cœur de la pompe.
A 1550m, je décide de partir vers le nord. Je suis conforté par ces conditions plutôt douces ensuite, car je trouve une petite pompe dérivante à +1m/s qui m’emmène en direction de notre gite du Sonnac.
Pour le moment je reste en bordure du causse, et garde une altitude assez constante, ca pompe pas mal quand je m'avance et me méfie de pas me faire reculer sous le vent du thermique. Plus loin, je dois traverser la combe de "La Cresse" et donc je tangente un peu vers l'est pour la traverser au plus court.
D'un coup, je rentre dans une déguelante de dingue. Je vois du -5m/s au vario, merde je suis grave mal ! J'ai environ 300m/sol et ma voile ne risquera pas de pénétrer, je bute complétement dedans.
Tout se passe alors très vite, je répère un petit bout de clairière derrière moi, je suis en marche arrière face au thermique. Je sais que normalement la dégueulante va se calmer à 50m/sol. Je fais demi-tour pour aller me vacher. Mais comme cela descend fort, délicat de faire une approche soignée, d'autant que je dois tenir mon aile quasi jusqu'au bout, c'est très turbulent, je suis sous le vent.
Je m'aligne dans cette clairière, j'arrive vite, surement vent de cul, j'essaye de pomper un peu pour casser ma finesse et éviter de me prendre les arbres en bout de clairière. D'un coup l'aile s'enfonce brutalement, l'impact est violent. Je pense que j'ai du décrocher à 2m/sol.
Je me relève rien au dos, ni ailleurs, que le poignet et la cheville en vrac. Je suis dégouté, je me demande ce que je fous la. J'ai eu peur, mais j'ai heureusement pu piloter sans incident jusqu'au sol, et j'ai pris la bonne décision je pense en vachant même vent de cul. Aller aux arbres me semble pas idéal, dans le sens ou ils sont bas (pins assez court, - de 10-15m je pense), et j'aurai pu passer à travers et me foutre en l'air en arrivant jusqu'au sol...
Les collègues savent ou je suis grâce aux indications que j'ai sur carte ign sur le smartphone (très pratique !) et à mon collègue qui m'a vu poser et qui lui monte dans la pompe devant à +5m/s...
Au même moment, mes collègues qui sont encore en l'air se retrouvent tous plus au moins contrer dans tous les sens. En fait tout les petits cum' relativement débonnaire de 13h30 ont sur-développé très vite, et désormais çà pompe des briques sur les reliefs et tout l'air de la vallée est "aspirée". Mes collègues sont obligés de poser à l'attero delta, seul endroit ou ça descend un peu, car partout ça pompe. 1h après c'est l'orage et des beaux cunimb autour de Millau.
Du coup je me remet pas mal en question. Une succession d'erreur qu'on peut un peu hiérarchiser, il faudrait presque faire un arbre des causes.
D'abord l'erreur directe de se retrouver sous le vent du thermique. Cela est une connerie, mais jusqu'à présent, les ascendances étant faibles dans la zone, je ne me suis pas assez méfié. Quand ça se met à pomper des briques, je suis mal placé et c'est déjà trop tard.
Il y a un excès de confiance, grâce aux vols sur la semaine. On est baigné dans le parapente à voler tous les jours depuis lundi et c'est un peu la sur-confiance du fait que jusqu'à là on a su gérer sans soucis (vent fort à Novis, gros vario...).
La connerie c'est aussi de voler alors que c'est évident que çà développe et que ça va partir à l'orage (surtout que la veille c'était idem, mais on est était déjà au bar du golf à boire des bières). Il aurait fallu voler plus tôt mais bon, on était nombreux à décoller à ce moment là (des locaux, des vacanciers comme nous...).
Enfin, il y a aussi que j'ai mal géré mon cross, en partant sur le causse, avec trop peu d'altitude et une marge trop faible en cas de dégueulante. En dessous de 1500m d'altitude sur le causse ça craint un peu.
Bref, du coup, ben pour le moment je ne peux pas revoler, et surtout je ne sais pas mentalement comme je vais réagir lors de mes prochains vols. Il faut déjà que je me calme fortement sur le cross à vouloir partir avec trop peu de plafs ou des conditions moisies. Jusqu’à l'an passé j'étais assez prudent avec ca, mais cette année, je tente plus de chose et prend forcément plus de risque.
Je ne sais pas finalement si je suis prêt à assumer ce risque et ces conséquences. La ce n'est qu'un poignet, mais si cela avait été une vertèbre ou pire.
Je pense (peut-être à tort) que le vol local semble moins accidentogène à mon niveau. Car mon problème n'est pas un manque de technique ou de pilotage même dans des forts vario ou de la turbulences, mais clairement un manque d'expérience en cross.
Et finalement le risque en parapente c'est pas seulement des incidents de vols (fermetures ou autre), mais c'est aussi et surtout des mauvais placements dans la masse d'air !
Je vais donc revenir à du classique, reprendre le vol peinard sur site, le vol rando, et me tenir loin des conditions qu'affectionnent les pros qui font 250km dans les alpes...
En revanche, je veux alerter les jeunes pilotes qui sortent d'un SIV avec pas mal de confiance, notamment sur la capacité à gérer un vrac, et qui veulent taper des bornes en suivant les copains. Méfiez vous vraiment, le danger n'est pas nécessairement là où vous le pensez ! Je l'apprend à mes dépends. Avertissement sans trop de frais, je suis content dans mon malheur, car cela aurait pu être plus grave !!
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