Ma sécurité
(1/6) > >>
gregoirel:
Bonjour tout le monde.

2 mois après un vol un premier Serpaton qui s'est fini dans les arbres, je viens faire le récit de ce vol du samedi 27 mai.
Nous sommes 7 ou 8 à monter ce jour là au Serpaton. J'avais une grosse envie de voler mais pas beaucoup de temps, je voulais être rentrer tôt pour profiter du reste de la journée avec ma femme.

Sur les pentes du Vercors le plafond est légèrement en dessous de la ligne de crête et les nuages gonflent bien. Ils sont entre 50 et 150 m au dessus de la ligne de crête du Serpaton. Il y a un léger Sud, le décollage est bien alimenter par des cycles plutôt long et costaud. Je m'imagine aussi une petite brise qui ne devrait pas tarder à se faire sentir (elle était déjà un peu présente lorsque l'on a reconnu l'atterro).

4 pilotes décollent avant que je me mette en l'air. L'un d'entre eux part au sud pour faire le tour du cirque puis repartir vers le nord (je crois avoir vu sa trace sur la CFD). Deux autres partent directement vers le nord directement. Les thermiques sont pas faciles, un peu trop petit pour mon niveau avec des cisaillements verticaux important. Bref, je prends péniblement 50 mètres que je perds en 10 secondes plus tard. A plusieurs reprises.

Après avoir glissé doucement vers la pointe au nord, je m'éloigne finalement du relief pour rejoindre une barbule. C'est gagné, je fais un petit gain, je vois les 2 voiles parties plus tôt au Nord raccrocher en face. Ça tombe bien, je veux être retourner vers Vizille, et si je peux faire une partie du chemin retour en vol puis en stop, je serai à la maison rapidement.
Bref, je décide de transiter à mon tour, ma hauteur me semble bonne, j'ai l'attero à porter, des vaches de partout. Tout se passe bien et je raccroche dans le pierrier comme prévu. Je chemine sur la crête, ça monte bien en se plaçant correctement : je suis content. Avant de continuer je veux prendre encore un peu de gaz, passer vraiment au-dessus de la crête, faire le plaf marqué par un cum environ 100 m au-dessus. Mais dès que je fais un demi tour, je sors complètement ou en parti de l'ascendance, je fais le yoyo comme sur le Serpaton.

Je commence à ne pas aimer ces conditions, ça me stresse un peu de me faire secouer comme ça. Je continu alors vers le Nord sans prendre de gain, passant d'une face sud est plutôt exposée au vent à une face est qui doit redresser la brise. J'y trouve enfin un thermique plus compréhensible, toujours un peu étroit, que je travaille bien pour enfin sortir au-dessus de la crête et du sommet. 20 mètres, guère plus.

C'est à ce moment qu'intervient l'incident de vol. Il faut prendre ce que je dis avec des pincettes, mais c'est ce que j'ai ressenti puis analyser après coup : je me fais sortir une nouvelle fois du thermique et me prends une jolie abattée pas symétrique du tout. Je temporise mal ce qui empire mon problème et s'en suit une monstre ressource. C'est à ce moment que je pense avoir senti une amorce de décrochage dynamique alors que mes mains sont bien hautes : je me prépare pour temporiser de nouveau, ça va aller très loin. Une fois de plus c'est rater, je me retrouve twister 5 mètres devant le relief, en direction de la vallée. Je pense tout de suite garder le cap, et c'est en pensant au cap, qui jusqu'alors était le bon, que je tire sur ma commande : gros demi tour vers le relief et un feuillu.

Je crie après moi, j'ai rien, je redescends de l'arbre assez facilement après m'être détaché et avoir jeter la sellette au bas de l'arbre. Un SMS aux autres volants et un appel au SDIS pour signaler que je vais bien et que je n'ai pas besoin de secours. Il me transfère au PGHM à qui je donne ma localisation exacte et je précise que je vais récupérer la voile le lendemain.

Je redescends à pied, les copains sont là pour me conduire à Vizille. Je vais récupérer ma voile le lendemain avec un copain. A priori juste un caisson arraché, mais je n'ai plus la foi pour recommencer tout de suite.

Bref, beaucoup d'éléments qui aurait du me dire de faire demi-tour plus tôt, beaucoup plus tôt, et je n'ai pas eu la force de renoncer.
C'est la deuxième fois que j'ai un accident, la première fois j'avais cassé mon tibia, cette fois-ci je m'en tire avec des égratignures, mais j'ai perdu l'envie de voler pour un moment, je n'ai pas su m'assurer de ma sécurité et j'ai peur de ne pas réussir de nouveau.

Je pense revendre mon matériel, enfin la sellette et le secours, parce que je ne souhaite pas vendre ma voile dans cette état. Quand l'occasion se présentera je souhaite faire du vol rando avec du matériel léger.

Voilà grosso-modo le vol : https://xcplanner.appspot.com/?l=fr&p=ck%60qGqsca%40yvDnXaXwf%40qnF%60t%40wjAkvBk%5E~%40fY%60Q&s=20.0&a=0

Bonne journée à tous et faites attention à vous.
Nico7374:
Slt.
Juste pour info, tu es toujours à env 40 vols?
brandi:
On peut faire de très beaux vols sans se faire secouer et avec un risque de fermeture très faible, pourquoi tu ne recherches pas ces vols ?
C'est une vrai question, est ce pour suivre les copains ou pour toi le parapente c'est forcement une part de vol avec stress, ou juste (je vol à ce moment là car c'est le créneau dont je dispose) ?

Ma position est que le vol doit être un plaisir, si ce n'est pas le cas (stress, inquiétude, ennui , tête ailleurs, fatigue etc..) il faut se poser la question si ça le vaut le coup de rester en l'air.

En tout cas merci pour ce témoignage


densvideos:
salut,
bien le compte rendu.
a préciser que tu es parti sans radio. ça n'aurais rien changé a l'incident mais ça reste un élément de sécurité indispensable quand on vole en groupe.
J’espère que tu feras un copier coller sur le forum de l'ESI.
a Bientôt
Le Prez.
Limonade67:
Le parapente est un sport qui ne ressemble à aucun autre.
Tous les jours on apprends... On a jamais fini d'apprendre. C'est ce qui en fait son charme mais à contrario aussi le danger.

En natation, si tu n'as pas le niveau , tu nages juste moins vite que celui qui nage 4 h par jours.
En parapente, tu évolues dans une autre dimension que celui qui vole 300h par an.

On vois peu de choses (avec les yeux), on les ressent, on les devine. Sans une expérience moyenne, tu passes à coté d'énormément de choses (mauvais placement, pilotage à contretemps etc..).

Il est toutefois possible de voler dans des conditions adaptées à son niveau d'expérience.
Il est encore possible de faire 50Km en décollant l'après midi à 16H00.
Il est encore possible de crosser à St André en décollant le soir après les premiers bi (Antennes + Chamate = 30 Km).
On en prends déjà plein les yeux et il y a déjà plein de choses à apprendre et surtout à comprendre....

Bonne continuation.






Navigation
Index des messages
Page suivante