L'autre jour j'ai fait secours - et j'ai passé un bon moment ! |
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Klausi: Samedi j'ai fait secours, et à vrai dire, c'était une expérience très positive qui a totalement démystifié le truc et m'en a appris d'autres. Voilà pourquoi je souhaite partager la petite histoire qui, pourtant, n'est pas vraiment à ma gloire. Contexte: Site de la Roquette dans une boucle de la Seine, 120 m de dénivelé je dirais, déco particulièrement pentue, 45 ° ? Pour que ça vole, il faut de l'air, nous sommes en plaine. Il fait 38° C à l'ombre, on attend que ça s'installe c'est épuisant. Leçon #1: quand c'est épuisant et tu finis par être épuisé, tu peux aussi passer ton tour. Je fais une prévol ultra-soignée à l'ombre, prend mon bouchon et m'installe dans la pente. J'ai bien noté que j'ai marché par-dessus une suspente rouge, mais bon, on verra au pré-gonflage. Leçon #2: au moindre truc, il faudrait retourner à la case de départ. Le vent est de travers, forcément, je fais un pré-gonflage en la tenant par les arrières, la voile ne monte pas très haut, tout m'a l'air propre, RAS. Alors je la lève, et comme c'est alimenté, et t'es dans la pente raide, ben tu décolles tout de suite. Tout se passe nickel, mise à l'air tip top. Mais une fois que j'y suis, les freins sont durs. Je regarde mon faisceau, je pense d'abord à un simple tour de frein, mais non: une suspente (la rouge de toute à l'heure…) est enroulée autour des DEUX faisceaux. Aha. Leçon #3: c'est chouette, le pré-gonflage, mais regarder le bord de fuite et le bord d'attaque n'est visiblement pas suffisant, mieux vaut s'intéresser au niveau des élévateurs aussi. Je n'avais rien vue. Rien. La voile est bridée de partout, sous tension, lente, et les deux petites oreilles sont à moitié rentrées. Hmmm. J'essaye de me diriger au frein (durs!), au corps (cocon hamac debout…), ça marche un peu, mais je crains le décrochage. Leçon #4: il faut toujours avoir un coupe-suspente sur la sellette, toujours. Là, un petit "zzzit", et fini les soucis. La chance veut que c’est pas trop péteux, je pense qu’une belle bulle pourrait me faire décrocher ce qui serait alors irrécupérable. J’hésite encore un peu, mais comme je suis maintenant au-dessus d’un grand champ et qu’il n’y a rien dans la dérive, j’y vais : dehors le secours ! Et là, c’est juste magique : Bien qu’il n’y ait pas de force centrifuge à l’œuvre et que je sois en vol droit avec peu de vitesse, mon Supair Fluid s’ouvre rapidement, et doucement. Ca tombe bien, je pense qu’il me reste 80 m sous les pieds, à tout casser. D’abord je descends tout doucement mais quand la voile principale (Epsilon 9) se met devant moi, ça s’accélère nettement. Comme je n’ai pas le temps de la ramener, j’impacte fort d’abord sur les pieds, ensuite sur les fesses, donc sur la protection rikiki de mon Ozium II. Ca secoue dur, je ferai une radio de contrôle de la colonne un peu plus tard (j’ai déjà donné…) mais ce n’est que musculaire. J’en ai pour quelques jours de courbatures, that’s it. Ouf. Leçon #5 : ça marche d’enfer, un secours, il ne faut pas hésiter, même très bas. Sérieux, à 50 m, ça l’aurait fait encore, je pense. Le mérite au secours carré ? Leçon #6 : il faut VRAIMENT ramener la voile illico pour éviter un taux de chute important quand ça se met en miroir. Leçon #7 : perso, je vais arrêter d’accepter des sécurités passives sommaires. Je ne suis qu’un pilote de loisir de base, et shit happens, surtout à moi, la preuve. Leçon #8 : il faut que j’apprenne à faire un rouler-bouler. Tout ça pour dire qu’avec un peu de recul, c’est une véritable expérience positive, limite sécurisante. Je m’en suis fait tout une histoire du lancer de secours, mais ce n’en est pas une ! C’est juste une merveilleuse option en cas de galère. |
wowo: :pouce: Merci pour ton récit franc et pertinent qui nous rappelle que nous disposons (pour ceux qui en sont équipés) d'un Joker et qu'il vaut sans doute mieux le tirer trop tôt que trop tard. Merci aussi pour tous les points clefs que tu énumères et dont probablement le respect d'un seul aurait pu empêcher d'en arriver à avoir à tirer le secours. Tout est bien qui finit bien puisque tu es en mesure de nous conter ton aventure qui doit quand même après coup, une fois l'euphorie d'être encore vivant et entier retombée, laisser quelques traces dans notre mémoire traumatique, ou bien ? :trinq: |
Michou: karma+ Merci à toi de nous partager ton aventure égal ton analyse ! Très intéressant. Vivement qu'il m'arrive un pepin! (joke) |
brandi: merci pour le retour, pour la hauteur d efficacité c est une question de temps. Si le secours mets 5s à s ouvrir et que tu chutes à 1m/s ce qui devait être le cas, 5 metres suffisent ;) |
blabair: Heu, le secours bas, ouais. Mais attention a l effet miroir qui peut te faire écraser très violemment. A ne surtout pas négliger. Sinon: bien joué tu a eu les gestes qu il fallait vu que tu es vivant. |
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