Accident mortel sur une compétition B
paul:
Citation de: gattou tipia le 17 Mars 2012 - 17:57:04
lettre ouverte sur mon blog.
http://sylvaingattini.blogspot.com.br/
Puisse ta lettre faire bouger les choses
Parce que des copains tombaient, et se tuaient parfois, mais surtout parce que, de mon appréciation et d'après ce que j'avais pu observer en compétition, ce bilan aurait pu être bien plus lourd (la lenteur relative du parapente et les arbres nous sauvent souvent de nos erreurs), j'ai en mon temps rédigé une lettre ouverte qui a été publié intégralement dans dans Vol Libre - C'était en... 1996! - Je la joins à ce post afin que chacun puisse constater que rien n'a changé depuis.
Contrairement à la majorité des pratiquants, j'étais venu à la compétition après pas mal d'années de pratique et de cross. Et force était de constater que je n'arrivais pas à me convaincre de suivre les options du peloton des compétiteurs, sans parler des comportements aberrants, tel celui d'un pilote qui, devant moi, est un jour passé sous (!) une ligne haute-tension parce qu'il s'énervait en attendant en ma compagnie qu'un thermique nous permette un gain suffisant pour la sauter, ou autres sauts à l'aveugle, sous le vent ou dans des combes inhospitalières.
Je n'y tenais plus de passer mon temps à m'inquiéter pour mes camarades qui se sentaient manifestement poussés à agir contre les règles de sécurité que je m'imposais, et m'impose toujours, d'appliquer.
Je ne suis pas resté sans rien faire.
Secrétaire de Ligue, je ne sentais pas les structures associatives capables de susciter et d'encadrer une réflexion. Alors j'ai agi, quitte à provoquer.
Il y a eu des bons moments: je suis sûr que ceux qui ont expérimenté avec moi à Arbas la première compétition... sans classement <!>, nommée "Bourdon", s'en souviennent encore.
Il y a eu aussi des hostilités et des déceptions: j'ai initié et promu le Challenge CLEY <http://federation.ffvl.fr/pages/securite-et-technique> et les séminaires éponymes qui traitaient de la sécurité dans toutes nos pratiques <arrêtés... faute de participants!>, et le projet BTS MEMO <caractérisation du comportement spirale> pour la CTS.
Je veux croire à nouveau, à travers des réactions aussi saines que la tienne que les choses peuvent à nouveau évoluer en compétition.
La sérial class est une option.
Mais comprenons bien que la formation est tout!
Elle est insuffisante pour la majorité des pilotes qui accèdent à la compétition.
eddie11:
souvenez vous de l'histoire en australie? manche d'entrainement ou un chinois meurt , eva wirsnewska(je sais pas l'écrire :) ) monte a 10000 dans le cunimb.
la responsabilité de chacun était en cause, en plus de celle de l'oragnisateur et du comité de pilote.
paul:
http://sylvaingattini.blogspot.fr/2012/03/lettre-ouverte.html
Comme le dit justement Richard dans son post déposé sur le blog de Sylvain <commentaire>, un pilote de vol libre confirmé est seul responsable de son choix de se mettre en l'air. C'est d'ailleurs la seule position juridiquement défendable au niveau associatif <y compris pour le passager d'un biplace qui, faut-il le rappeler, est sensé avoir été parfaitement informé des risques qu'il accepte de prendre en participant au décollage d'un aéronef qui ne volerait pas sans son implication...> et il n'y a rien de bon pour le vol libre à gagner à creuser sur ce sujet.
Sylvain souligne que peu de pilotes avaient le niveau suffisant pour décider de faire demi-tour et revenir se poser en altitude sur les pistes du Mourtis pour éviter les turbulences et les venturis du fond de vallée. D'autres pilotes, qui n'avaient sans doute pas son niveau pour poser entre les câbles des remontées mécaniques mais qui connaissaient la zone, se sont écartés plus tôt du relief dès qu'il ont perçu les signes de l'advection, quittant l'axe de vol de la compétition pour fuir vers la large plaine de Fos où ils ont pu se poser.
Le fond du problème reste l'évaluation de nos aptitudes à renoncer : au sol <la première décision de vol est celle... de ne pas se mettre en l'air parce que tous les voyants ne sont pas au vert> ou en vol <en sachant réviser son plan de vol et/ou l'abréger dès que des voyants rouges s'allument>.
La problématique des filières d'enseignement actuelles est de concilier dans la formation des pilotes la culture du vol et le respect de cette aptitude à renoncer, tout en recrutant parmi eux des compétiteurs qui vont au contraire développer leur intolérance à la frustration causée par une mauvaise performance.
On comprend alors très vite qu'il s'agit de développer l'analyse et l'instinct de conservation.
Je suis ainsi personnellement convaincu que le vol de distance en petits groupes organisés est infiniment plus formateur que la compétition qui incite à écouter ses instincts grégaires, à cloner dans la masse d'air les positionnements et les cheminements des leaders, pas toujours bien compris et jugés par "les suiveurs", ne serait-ce que par des effets de perspective, et donc que l'avenir de la formation à la compétition, c'est le "Bourdon": l'organisation d'une compétition sans enjeux, sans classement individuel, avec pour premier objectif de progresser ensemble dans la compréhension de notre sport.
Ce à quoi je n'oublierai pas que des leaders de l'époque, sollicités pour participer et partager leur expérience, m'ont répondu qu'ils ne participeraient pas s'il n'y avait pas de classement!
Intolérants à la frustration, vous dis-je.
flaille:
Citation de: eddie11 le 18 Mars 2012 - 14:19:39
souvenez vous de l'histoire en australie? manche d'entrainement ou un chinois meurt , eva wirsnewska(je sais pas l'écrire :) ) monte a 10000 dans le cunimb.
la responsabilité de chacun était en cause, en plus de celle de l'oragnisateur et du comité de pilote.
Il me semble que dans ce cas précis, il ne s'agissait pas d'une manche de compétition mais d'une manche d'entrainement. Y a t'il également un organisateur et un comité de pilote dans ce cas?
Les différentes interventions de ce fil de discussion sont intéressantes, de même que les commentaires du blog de Sylvain. Mais peut-être que ces discussions pourraient avoir lieu sur un autre thread?
Hécate:
Il y a bien plus dans la lettre de Sylvain que l'unique responsabilité du pilote.
Il y a en particulier le fait de lancer des manches dans des conditions dangereuses annoncées.
Deux morts dans une même compétition de niveau international et ça fait un séisme qui n'est pas encore terminé.
Un mort et un accident grave dans une compétition B et on veut immédiatement planquer la merde sous le tapis !
C'est quoi le consensus qui se dessine ? Les adolescents irresponsables du parapente vont se serrer les coudes pour rejeter les causes sur la fatalité et aussi sur l'incompétence du pilote mort ? !!
Pitoyable... J'ai honte...
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