Accident abrissage
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Loose:
Il y a un truc qui me semble important de préciser.
Ça peut paraître insignifiant mais c'est majeur.

La proximité du relief a une incidence directe sur la capacité de réaction.

Avec 1000m de gaz sous l'airbag, ça peut presque être ludique.

Mais à 50m sol, c'est tout autre.

Avec quelques jours de recul, voilà ce qu'il en ressort :
Je me rappelle très clairement avoir identifié tout de suite l'incident qui venait de se produire.
Je me rappelle très bien aussi avoir compris ce qu'il fallait faire. (Presque comme un réflexe reptilien)

Mais...

Et c'est un mais d'importance !
J'ai tout fait dans l'urgence, sans respecter la voile et son temps d'action incompressible.
"Vite, sortir il faut sortir de cette galère avant d'impacter ! Allez vite bordel !"
Sauf que l'urgence ici était de placer mes actions au BON moment.

Durant ces 5 à 10 secondes, le cerveau réagit extrêmement vite (pour peu qu'on ne soit pas en état de sidération) et l'instinct de survie peut mener à la précipitation. (En tout cas, ça a joué pour moi).

J'ai surréagi à l'urgence de la situation.
J'ai surpiloté.
Avec plus de marge, j'aurais très certainement récupéré le truc.
Mais....

Qu'on soit clair, là je ne parle que de la gestion du sketch. Évidemment que ne pas sketcher reste la priorité.
Mais nul n'est infaillible, et la gestion de l'erreur doit faire partie de notre bagage technique et psychologique.

Avec 1000m de gaz sous le moussebag, on a le temps d'allumer ses 3 GoPro pour faire un post sur tiktok et youtoube.
cracky5457:
Etant débutant une question, quelle était la bonne chose a faire en amont du décrochage quand ça ne tournait plus face au relief ? bras haut très bref et remettre de la commande pour que ça tourne dans l'accélération ?
Parapente Samoens:
Citation de: cracky5457 le 30 Juin 2022 - 23:06:26

Etant débutant une question, quelle était la bonne chose a faire en amont du décrochage quand ça ne tournait plus face au relief ? bras haut très bref et remettre de la commande pour que ça tourne dans l'accélération ?


Pas tourner face au relief ?
jm galan:
Citation de: mike57 le 25 Juin 2022 - 20:04:55



J'en profite,pour te faire partager un très beau texte d'un ancien du forum,Surfair:

"Dix ans.
Il faut 10 ans pour faire un pilote.
J'ai encore eu l'exemple d'un BE qui le disait cette année :
" J'ai passé mon diplôme, j'ai été formé, j'ai fait des milliers de biplaces, j'ai fait de la compétition à niveau honorable, quelques cross pas pourris, je connais les figures de base de la voltige, je vole avec une aile compétition... C'est ma dixième année de vol et j'ai l'impression de m'éveiller ! C'est maintenant que je commence à comprendre..."
Le vol libre est une activité à maturation lente. Le passage du temps sur l'esprit de l'oisillon est indispensable. Ça s'appelle le mûrissement. C'est comme pour les fruits : mûris en plein soleil après avoir lentement poussé en plein air, ils parviennent enfin à exprimer tout leur gout... Rien ne remplace le temps. Même si on vole 200h par an et qu'on a des capacités techniques hors du commun, il faut dix ans.
Tous ceux qui ont passé le cap des dix ans voient leur vision de l'activité se transformer. L'expérience accumulée se met à couler comme un savoir fécond ; les choses se relient les unes aux autres et la connaissance prend toute sa signification.
Il faut avoir vu des ailes, des journées de vol, des sites et des caractères variés, il faut avoir vu des amis passer, tomber ou arrêter, vu du vent et des orages, vu sa peur et son plaisir, appris et renoncé pour mieux continuer, avoir su s'installer dans la durée.
On se met en intimité avec le milieu aérien, avec les machines que l'on pilote et avec les êtres humains qui composent notre monde. Il faut dix ans de vol.
Pas avant."


`


Merci @Mike d'avoir ressorti ce court texte que j'adore est que je garde aussi dans mes tablettes.
Pour info, Surfair et Alpyr sont le même homme qui nous manque beaucoup sur ce forum...
Loose:
Bilan 2 semaines plus tard...

- 6 jours de séchage de la voile.
- 3 seaux de feuilles et de branches.
- 1 pliage de secours
- 1 semaine d'attente pour le contrôle : RAS, même pas de recalage pour une voile light de 150h.
(J'ai juste rajouté un loop sur mes stabs)
- 2 séances avec ma thérapeute dont une d'EMDR

Et aujourd'hui, j'ai enroulé.
D'abord timidement, et enfin le plaisir de se sentir autour du noyau. De reprendre de la hauteur...
La machine reprend du service avec une expérience de plus dans son bagage.


Et merci les copains ! Vous ne lirez sans doute pas ce mot, mais merci à vous pour le soutien.
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