Un petit récit, une fois n’est pas coutume, ce sera un récit de journée et non de vol.et en fait ça commence la veille quand Flaille me dit que demain faut faire un saint Eynard parce que c’est comme ça faut le faire pis les éléph’ seront là toussa toussa. Bon, ok, je me dis, ça m’a l’air bien compliqué, la météo dit soleil, zéro vent et un brouillard du matin… ho putain, la dent ! (ha oui, faut dire que je suis à saint hilaire ce week-end, en attendant le siv à Annecy lundi). Et pis j’ai un message de man’s qui me dit que le prochain coup faut prévenir parce que c’est dimanche demain et que dimanche c’est le jour de la famille… toussa toussa… ok, je ferais mieux le prochain coup, mais il me dit aussi : « demain la dent c’est un bon plan » quand j’ai la même idée qu’un type de la z-fly, j’me pose plus de question, j’y vais.
Projet : réveil à 7h, col du cop à 8, glandouille jusqu’ « au bon moment » pis vol le plus loin possible.
Les faits : réveil à 9h, col du coq à 9h30, sommet à 11 (pas si évident avec la grosse voile, la sellette Kortel ‘’Denis Cortella est pas radin avec le matos, elle pèse un âne mort mais le confort vaut bien ça’’, 3 l de flotte, gps, vario, radio, secours…. Pfff 20kg. Sur le chemin, je rattrape un couple portant des little clouds. (Merci pour votre compagnie Hélène et Arnaud, ça m’a fait vraiment très plaisir de vous rencontrer.)
Bref, je vous passe les détails de chaque caillou, mais la montée a été très sympa et 20kg, ça passe bien quand le rythme est raisonnable. Le paysage, pffff…. Comment dire… ce n’est pas ma première dent, mais c’est toujours aussi beau, quel que soit le coté ou on se tourne. Le seul truc : faites le. Allez vous manger la dent ! même si vous n’êtes pas un grand gripeur/euse, allez-y ! Il y a sur ce forum pas mal de gens qui peuvent témoigner que le passage du col du coq se fait bien ; si la météo est au rendez-vous un vol magique vous attend. Sinon, rien que la baladez vaut le coup. Bon, je sais que nombreux ici grimpent bien plus haut/plus loin, mais bon, chacun son Everest hein
Bon, la météo puisqu’on en parle, c’est zero vent, couverture de nuage sur toute la valllée au dessus de saint hil’, alors on va attendre un peu pour faire les vols balistiques que ça s’ouvre. Et ça va s’ouvrir, dans un spectacle magnifique, le soleil qui tape sur le vercors, les nuages qui s’envoilent et se recondense plus haut en strates qui dessinent les courbes des émagrammes, bref, une grosse baffe dans les yeux, encore.
Allez, on fait décoller le groupe d’Hélène et Arnaud, ça part tout seul, comme dans de l’huile, quelle belle fin de stage pour eux, j’en suis presque jaloux
J’attends encore un peu, mais le voile de cirrus m’inquiète un peu. Je fini par décoller avant que tout espoir de thermique disparaisse. J’aurais du attendre encore, mais 3h de paraglande à la dent, je commençais à sécher. Bref, plouf et pose n vache à saint Pancrasse histoire de récupérer la bagnole au col.
Retour à Saint Hil’ sandwich à l’arrache (15h cuisine fermée) au bar du funiculaire, merci à l’équipe, leur accueil a été plus que chaleureux
Deco sud, vol dans le bocal, pardon à la sky et sa sellette cocon à qui j’ai grillé une prio, je me suis excusé et j’ai promis une bière, si tu me lis, je l’en excuse encore.
Un e aile est dans les arbres sous le pilier depuis un bon moment, et au bout d’une bonne heure et demi, l’hélico arrive, direction l’atterro. J’espère que le pilote en question va bien.
Me voilà à l’atterro avec Flaille, et deux Leffes plus loin, le monde refait, j’ai croisé Kepsilon, je savais pas que c’était lui, ça m’a évité la situation du fan qui bave sur les godasses de la star qu’il croise. Ouf.
Bon, c’est déjà un long récit, alors j’oublie les 3 coups de stop ou j’ai levé le pouce et une voiture s’est carrément matérialisée pour me prendre. Le pizzaolo qui m’offre un demi et la fille de l’accueil de l’hôtel qui me dit que même passé minuit, le bar restera ouvert pour moi (oui, je bois une roche noir, bière locale s’il en est). J’oublie aussi de dire que j’ai pensé à toute la bande du chdv et toute la bande du chant du vario en montant à la dent. Woody
Voilà, cette journée se termine devant un excellent Woody Allen, une bonne bière (« always ask for the local beer » disait mon vieux maitre) et un lit douillet. Demain sera un autre jour…
Laurent