pour le vol rando !
Je ne comprends pas pourquoi le vol rando serait en inadéquation avec le fait de débuter. J'ai également attaqué mes premiers vols en autonomie en montant à pied au déco, dans un premier temps avec du matériel normal car j'ai pris ce que j'ai trouvé en occaz, mais dès que possible je suis passé sur du léger. Ce serait à refaire je commencerais direct avec du matos semi-light. Le seul bémol que je mettrais à débuter avec du matos light, surtout neuf, c'est que tu le maltraites un peu plus en tout début de progression au déco et au gonflage. C'est pour cela aussi que j'ai préféré faire ma première année avec une voile déjà un peu fatiguée.
Concernant l'expérience nécessaire au vol rando je ne vois pas le rapport puisque tu peux monter à pied sur un déco connu et officiel et y voler de la même manière que si tu étais monté en voiture. Bien sûr il vaut peut-être mieux éviter des décos montagne engagés au début mais ça coule de sens et entre les deux il y a du choix.
Concernant la rapidité d'apprentissage je ne suis pas convaincu non plus car d'une part rien ne t'empêche d'enchainer plusieurs randos courte sur des décos à faible dénivelé. D'autre part la rando te rend autonome en logistique et te permet d'aller voler même quand il n'y a personne de dispo pour organiser des navettes. Enfin, rien ne t’empêche effectivement de faire de la rando et du vol sur site en navette. Je reconnais toutefois que la progression est sans doute plus lente surtout si tu voles souvent seul, je l'ai moi même subi et le subis encore, mais je ne pense pas qu'il faille exagérer cet aspect outre mesure.
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Bref, je ne comprends pas pourquoi le vol rando est aussi souvent associé à déco engagé et conditions aléatoires alors qu'il y a de multiples façons de le pratiquer, même sans matos spécifique.
Je suis assez d'accord avec tout ce qui est écrit.
Le vol rando est souvent associé, à tort, avec l'idée de vols quelque peu engagés qu'il faudrait réserver lorsque l'on a déjà acquis pas mal d'expérience et réalisé de nombreux vols.
Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation car la plupart des vols rando réalisés en moyenne montagne en conditions calmes sont plus faciles que beaucoup de vols réalisés sur sites officiels avec pas mal de monde en l'air (Planfait, Montmin, St Hilaire...) et/ou des conditions aérologiques plus toniques.
Exemple personnel.
Lorsque je me suis au parapente (en août 1987) il y avait alors très peu de parapentes ; il n'y avait pas encore de presse spécialisée et on commençait juste à en parler dans des revues de montagne.
Du coup les stagiaires en formation initiale étaient, pour l'immense majorité d'entre eux, des amoureux de la montagne souhaitant associer randonnées à pied et/ou alpinisme et redescente en volant.
Lors de mon stage d'initiation (6 jours), nous avons réalisé 10 grands vols (!), dont 5 vols rando avec pas mal de dénivelée !
Par exemple, dès le 3
e jour (le mercredi) nous avons réalisé le vol depuis le sommer du Trélod dans les Bauges (1100 m de dénivelée, 3
e grand vol de la semaine et donc de notre vie), suivi le lendemain par celui du Passage du Croc (1100 m de dénivelée aussi).
Et ces vols rando correspondaient tout à fait aux désirs des stagiaires !
L'apprentissage est bien sûr plus progressif actuellement car le matériel et les pratiques ont évolué.
J'ai effectué une vingtaine de vols encadrés avant d'acheter ma première voile et mon tout premier vol en autonomie sans être guidé en radio a été un vol rando où j'étais absolument seul au décollage, en conditions calmes et tranquilles (un super souvenir !).
Et je n'ai plus arrêté depuis.
Si on considère comme vols rando le fait d'accéder au décollage après plusieurs centaines de mètres d'ascension à pied, les vols à Sainte-Victoire sont aussi des vols rando !
Dans ces conditions, 95% de la totalité de mes vols ont été des vols rando (Sainte-Victoire, moyenne montagne, haute montagne).
Il est clair que cette approche montagne + vol n'est pas la plus optimale pour acquérir un bon niveau en parapente.
J'ai tout à fait conscience du niveau tout à fait moyen qui est le mien, mais ma pratique (très orientée vol rando) correspond à ma motivation et je vole avec du matériel adapté à mon niveau moyen.
C'est bien pour cela que ne fais par exemple pas de vols de distance car je n'ai ni l'expérience, ni les capacités, ni la motivation nécessaires.
Le parapente a l'immense avantage de proposer des pratiques tout à fait variées (vol sur site, vol rando, vols de distance, acro, speed-flying, speed-riding, compétition...) et chacun peut pratiquer ce sport magnifique à sa façon.
Pour conclure : le vol rando n'est pas du tout aussi "engagé" qu'on le décrit parfois.
Il faut simplement être prêt à renoncer au vol si les conditions au décollage et/ou en l'air ne correspondent pas à ce que l'on espérait (on n'est pas à un vol près dans la vie, n'est-ce-pas ?
).
Marc