Piwaille écrit :
Quant à la mission sur Mars ... c'est juste l'esprit conquérant humain : nous (l'humanité) avons conquis les mers, les Amériques pour y découvrir des tas de choses nouvelles et inenvisageable dans donc jardin. L'humanité à conquis les airs (pourquoi voles-tu ?).
C'est vraiment la vision anthropocentrique des choses qui me semble la plus naïvement illusoire, et la plus destructive à la fois. Ça tombe sur une formulation par Piwaille (manque de bol pour ma cote diplomatique) mais je crois avoir déjà compris que c'est une vision et une formulation qu'autorise l'idéologie humaniste et qui est donc très très répandue depuis la fin de l'époque moderne, en tous cas dans la culture occidentale.
La phrase "L'humanité a conquis... " n'a plus aucun sens pour moi.
Un peu de recul "anthropofugé" ne ferait pas de mal ! Des populations humaines ayant le plus d'intéractions avec leur environnement immédiat et non filtré trouvent en fait plus facilement ce recul utile que nos sociétés déconnectées de la nutrition directe par exemple.
Il ne reste plus qu'une seule espèce d'humains sur Terre, ayant mis fin à quelques restes de diversité de son genre il y a à peine encore 20 000 ans, diversité qui serait plus prometteuse de voies d'évolution, mais on arrive quand-même à s'auto-impressionner en parlant de "conquètes de l'humanité" quand elle a définitivement perdu les plus efficaces biais de pérennité !
Plus concrêtement dans le présent dont ce fil prétend traiter : y a beaucoup beaucoup plus d'espèces bactériennes et d'acariens que d'individus humains dans l'ISS, mais "L'humanité a conquis..." !
Je ne vois pas en quoi j'ai participé à "conquérir les airs" quand j'essaie de survivre et d'aprécier un cheminement aérien un tant soit peu choisi dans les alea entre un décollage et un atterrissage. Les vautours, les hirondelles, les mouches et les araignées volent de manière beaucoup beaucoup plus efficaces mais on n'aurait pas l'idée de dire qu'ils ont conquis les airs ! Un humain dans un avion ne vole pas de manière efficace du tout mais juste très très temporaire (viable sur quelques décennies seulement) puisqu'il lui faut pour ça utiliser beaucoup plus d'énergies fossiles et de matières premières rares qu'il ne s'en reformera pour que cette pratique soit pérenne sur la planète.
L'intérêt à envisager les choses comme étant conquises est vraiment complètement creux ! Même en poussant de l'observation dite scientifique au plus loin qu'un humain et qu'un groupe d'humains le peut, il en ressort toujours que l'horizon de ce qui est à peu près observé (et à peu près "décrit") ne peut pas être pris pour "l'horizon de ce qui existe", ni donc considéré comme "expliqué" ni encore moins acquis, ni donc conquis ! Il ne nous est intrinsèquement pas accessible de savoir si un "horizon" existe en soi. Cette notion d'horizon de monde observable est probablement juste le fait de la vision implicitement parcellaire, partielle, partiale que nous avons et que nous ne pouvons pas dépasser (étant une partie de tout, et "tout" étant par définition inaccessible au partiel).
Un qui exprime plus sagement et humblement que moi le leurre de l'humanisme empêchant le recul sur nos chemins : Philippe Descola :
oralement ici :
https://reporterre.net/Philippe-Descola-La-nature-ca-n-existe-paslà :https://www.youtube.com/watch?v=8Gx8Lr_g2c8
là :
https://www.youtube.com/watch?v=4yAhUgR9nuolà : https://www.youtube.com/watch?v=Ogok2TggjUo
et là :
https://usbeketrica.com/article/philippe-descola-il-faut-combattre-l-humanisme-comme-anthropocentrismeet en bouquins aussi évidemment :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Par-del%C3%A0_nature_et_culture