Pas besoin de guidos.
L'atterro du bois du Bouchet se situe juste en amont des bâtiments du centre sportif et de l'ENSA, très bien identifiable d'en haut.
Quand on sort de la gare du téléphérique en cette saison, il n'est pas indispensable de mettre des crampons ni de prendre un piolet : l'accès au déco est aménagé pour les skieurs, avec une corde côté aval pour les sécuriser, il se parcourt très bien en grolles de ski avec les skis sur l'épaule.
Pour aller voler, il suffit d'avoir des chaussures de montagne ou de rando avec semelles vibram et l'accès au déco est très facile.
C'est encore mieux avec des bâtons de rando pliants si on est un peu sarpé (mot chamoniard désignant les gens qui n'ont pas le pied alpin).
En général, on décolle en sud, au-dessus des glaciers de la Vallée Blanche, mais pas en suivant les skieurs, la Vallée Blanche étant beaucoup trop accidentée (séracs, crevasses etc).
On tire donc vers la gauche, en direction de l'extrémité du chaînon qui vient de l'Aiguille du Plan et se termine à la Dent du Requin.
On tourne la Dent du Requin en général à hauteur d'un bitard bifide appelé "Chapeau à Cornes" (parfois beaucoup plus haut au niveau d'une épaule sous le sommet), on survole le refuge du Requin et des centaines de pimpins qui saucissonnent au pied des séracs du Géant, sur un replat nommé "salle à manger".
On continue le vol en longeant la face N de la Dent du Requin, puis la face E du Grépon (il y a souvent du thermique le matin), la face N du Charmoz et on arrive au-dessus de la gare du Montenvers avec encore pas mal de gaz.
Quand il y a de la brise de vallée, on se retrouve souvent dans un rouleau sous le vent de l'arête et on descend à -4, sans pouvoir passer l'arête. Il faut alors de décaler au-dessus de la Mer de Glace (enfin ce qu'il en reste) pour échapper au rouleau.
Dans les deux cas, on a encore pas mal de gaz pour rallier l'atterro, qu'on voit bien de très loin.
---
Pour le vol de l'après-midi, les faces E sont à l'ombre et on descend plus vite. Il est donc judicieux de traverser pour aller se mettre au soleil sous le Moine et les Flammes de Pierre, cela monte parfois mais en général on descend moins vite.
---
Ce vol ne présente strictement aucune difficulté. Si l'aérologie était difficile pendant le vol, elle aurait déjà rendu le décollage impossible.
---
Il arrive parfois que ce soit nord au déco et qu'il faille donc décoller en nord. C'est très facile s'il y a de l'air mais il est interdit de se louper parce qu'on ne pourrait pas s'arrêter avant la pente de glace fatale qui ferait faire une chute de1400m. Il faut donc bien maîtriser toutes les phases du décollage, c'est comme un déco-falaise.
Le vol balistique n'a aucun intérêt, il y a alors deux options :
- Par vent soutenu, le soaring entre l'Aiguille du Midi et l'Aiguille du Plan est absolument fabuleux, réservant des vues magnifiques sur la sauvage Aiguille des Deux-Aigles.
- Par petite brise ne permettant pas le soaring, on peut soit passer le col du Plan et continuer au-dessus du glacier d'Envers du Plan, qui rejoint le cheminement "normal" à la Dent du Requin, soit continuer le long du relief. Vues magnifiques sur la face N du Plan, sur le chaïnon Fou / Ciseaux / Blaitière, on peut ainsi aller jusqu'aux aiguilles riquiquis du Petit Charmoz et de l'M, après quoi on peut descendre sur Chamonix.
---
Attention : il y a un atterro merdeux et casse-gueule près du départ du téléphérique du Brévent, très utilisé par les biplaceurs. Il vaut mieux l'éviter (en cuvette, sous le vent et d'environnement dangereux).
---
Le vol de l'Aiguille du Midi est beaucoup plus facile en hiver qu'en fin d'été (interdit en juillet-août) parce que l'approche du déco est aménagée. J'ai mis un but en septembre dernier à cause d'un court passage en glace très raide et étroit, qui aurait été à vaches si j'avais pris la précaution d'emporter une broche à glace et un bout de corde.
N'en déplaise à trump, le réchauffement climatique est très visible dans le massif du Mont Blanc.
Bons vols.
---
Il y a une option au téléphérique qui permet de faire autant de montées qu'on veut, c'est plus cher qu'une montée simple mais beaucoup moins cher que deux montées, et on peut souvent en faire 3 dans la journée.