Un élément de réflexion sur le fait de voter ou non, et de savoir si ça change quelque chose ou non, extrait d'un article au sujet des "émeutes" de Baltimore où il est question des journalistes et du vote :
http://limportant.fr/tribune/54Extrait :
[...]
Faits : la ville est à 72% noire. Elle est depuis des années contrôlée par les Noirs avec une mairesse qui essaie de gérer au mieux la pauvreté. Une femme très belle qui défile dans les quartiers pauvres dans de jolis tailleurs et qui parle avec le préfet de police lui aussi noir. Elle a été élue avec seulement 8000 voix dans cette ville de 630000 âmes ! 12% de participation aux élections….Un vrai record de défiance vis à vis des politiques. Baltimore, minée par la pauvreté et la drogue, ne vote plus. Le désespoir du peuple, c’est sûr c’est beaucoup moins visuel qu’un jet de boulon dans une vitrine.
Mais la vérité, l'information est là ! On ne vote plus à Baltimore. On n’y croit plus. On ne parle pas d’Obama… Seulement de corruption et d’éducation qu’il faut payer alors qu’on n’a pas l’argent. 40000 à 60000 dollars par an pour aller dans une université. A 20 ans, on est au plus mauvais âge de sa vie. On est endetté pour 20 ans, pour le seul fait de vouloir faire des études.
[...]
Bref, ne pas voter et attendre que ça change : ça ne marche pas.
Voter, et en attendre que ça change : ça n'a pas l'air de marcher non plus.
Un indice : le mot clé dans les deux phrases précédentes, c'est le mot "attendre".
Pour le dire autrement, ils ne donnent rien, ils cèdent.
Et j'ajouterai que la notion de démocratie se limite moins à celle du droit de vote, qu'à celle de l'existence de contre-pouvoirs ; il appartient à chacun, en sa propre responsabilité de les faire vivre puisque, par définition, n'importe quel système en place ne peut pas organiser sa propre subversion. C'est donc à chacun de le faire.
Ce qu'on paie depuis quelques décennies, c'est une démission presque complète de chacun face à ses responsabilités dans ce rôle, et une défiance qui prend de l'ampleur envers toutes formes d'organisation.
[mode POB on]
J'avais lu un article très intéressant sur un procès un peu sur-réaliste : un patron voulait faire annuler les élections professionnelles au motif qu'un syndicat qui se présentait se définissait clairement comme anti-capitaliste, et que notre constitution protège la propriété privée, y compris lucrative. Tout ça est donc allé devant la justice, une Institution de la République, qui fonde donc ses décisions sur les lois édictées par le système en place. Lors du procès, les échanges entre les deux parties ont été extrêmement intéressants, justement sur la question de la démocratie, du système place, et de sa subversion. Les juges étaient bien embêtés, et le jugement complètement surréaliste (genre "c'est illégal, mais l'élection est validée parce que c'est légal"). Je ne retrouve pas l'article.
[mode POB off]
Voilà, je vais voter, parce que ça me promène, c'est reposant, et que ce n'est pas si fréquent ; et je n'en attends pas grand chose, ce n'est pas là que ça se joue. Et j'avoue que "j'aime" bien cette ambiance des bureaux de votes, et les conversations sur les terrasses des (ou du) cafés qui sont autour.
Derob