Bonsoir à tous
Simple conséquence du renouvèlement des gammes, des voiles exigeantes rejoignent chaque les rangs des "occases pas cher" après avoir vécu des histoires plus ou moins "émouvantes" avec leurs précédents propriétaires
Effet collatéral, des pilotes enthousiastes et/ou peu fortunés acquièrent cette performance jugée inaccessible il y a quelques années encore
Passé l'enthousiasme, le réveil peut être difficile, d'autant plus s'ils ont saisi cette occasion pour monter en gamme
Deux camarades viennent d'en faire l'expérience par la voie la plus dure : le passage en service de neurochirurgie - L'un revole déjà (sous une B access récente à peine moins perf que l'EN C avec laquelle il s'est blessé), l'autre a décidé d’arrêter la pratique du parapente, jugeant avec une sagesse restaurée qu'il avait pratiqué 26 un sport formidable et que cela lui suffisait maintenant
Cela nous inspire des interrogations sur le jugement que nous portons sur nous-mêmes, sur notre sacrosainte conscience du risque encouru
Cela m’interpelle particulièrement sur l'adéquation entre les voiles modernes et les "vieux pilotes" de plaisance
Sur le sujet édifiant de la gestion des frontales, je vous conseille -si ce n'est pas déjà fait- de lire l'intéressant article de Sascha B. dans Voler Info
http://www.voler.info/media/Frontales-voler-info-30.06.2014.pdfPar plaisance, j'entends une activité au long cours, placé sur le signe des compromis avec beaucoup d'autres priorités ou exigences : famille, autres loisirs, préoccupations professionnelles, santé pas toujours optimale pour aller voler sans stress, etc.
Au rythme de quelques dizaines de vols par an, on vit sur ses acquis et on pilote comme on a appris à le faire du temps où l'on volait plus ou avec plus d'engagement au niveau de la pratique, d'exigence au niveau de sa compétence personnelle et de sa volonté de progresser... quand on n'y a pas déjà renoncé
Or, pendant ce temps, les années ont passé et il n'y a pas que les performances qui ont évoluées
Sans parler de l'art ésotérique de la gestion de la sortie du domaine de vol sous les voiles de hautes performances actuelles, il est des comportements qui nécessitent aujourd'hui des réactions assez différentes de celles qui étaient enseignées le siècle dernier, en tout cas suffisamment différentes pour bien désorienter des pilotes décrits comme expérimentés
Sur le volet psychologique que nos comportements révèlent face à des événements imprévues et en contradiction avec nos réflexes acquis, cela donne aussi à réfléchir et à apprendre de nous mêmes pour plus de lucidité dans le choix de nos prochaine ailes mais aussi de nos harnais-sellettes
Cela mérite l'ouverture d'un fil dédié à nos "calculateurs de vol" cérébraux, à leurs progrès et... leur régression, car il y a... et à tous âges !