Je sais pas comment vous voler en ce moment mais nous, on se fait bien bouger. Alors comme il y a tous les niveaux au club, j'ai balancé ce petit texte qui peut aider à être raisonnable. "Comparaison n'est pas raison" mais il y a de bonnes raisons de comparer quand même.
""""Une aile évoluant à l’intérieur d’une masse d’air qui bouge peut se comparer à une personne debout dans un bus qui se déplace…
Nous dirons que la masse d'air c'est le truck, et l'aile, c'est vous.
(au fait le truck, c'est un bus avec de l'espace vide entre les banquettes latérales et le mara'amu c'est une sorte de mistral mais sans la vallée du rhône).
Imaginons un truck se déplaçant sur la route avec vous comme passager , debout dans la caisse, sans se tenir. Vous pouvez vous déplacer à l’intérieur du truck dans toutes les directions indépendamment de la direction prise par celui-ci.
1- S’il circule sur une route droite en rase campagne, à une allure régulière, il ne sera pas difficile de se maintenir en équilibre.
2- Dans les côtes et les descentes, il sera nécessaire de faire de petites corrections proprioceptives pour rester stable.
3- Dans une situation plus chaotique avec beaucoup de circulation ou en ville, les nombreux freinages et accélérations du truck nécessitent un vrai travail compensatoire pour ne pas tomber en arrière pendant les accélérations ou basculer en avant au cours de décélérations ou freinage. (si on regarde la route)
4- Et enfin à l’extrême, il est possible qu’un freinage violent ou une accélération brutale du bus nous fassent réellement tomber.
Ce qui correspond à ces situations :
1- La masse d’air est immobile, le vol est extrêmement calme, l’aile se déplace a son taux de chute habituel dans la plage de vitesse comprise entre la vitesse mini et maxi, au bon vouloir du pilote. Tout le monde peut voler dans ces conditions.
2- La masse d’air bouge mais de façon cohérente. Ceci n’a d’incidence que sur la relation avec le sol car le vol n’est pas perturbé par des turbulences. Les vitesses air pratiquées sont largement celles commandées par le pilote. Tout le monde peut voler dans ces conditions en restant attentif aux variantes air/sol.
3- La masse d’air est mouvante. Il y a des ascendances, des descendances, des confluences, des rafales de vent avant, arrière, latérales, des cisaillements de vent, du gradient. C’est un nouvel élément où le pilotage devient plus important car en plus de devoir se diriger, il faut maintenir l’aile (les deux demi-ailes) dans son domaine de vol malgré les perturbations provoquées par les turbulences. Lorsque l’on parle de domaine de vol, on entend la plage de vitesse à l’intérieur de laquelle le profil vole. Elle est petite, grossièrement : Entre 20 km/h de vitesse mini et 50 km/h de vitesse maxi. Si les conditions deviennent fortes, le pilote devra être précis dans son pilotage pour que son aile reste formée. Le risque en étant proche de la vitesse mini est qu'une rafale de vent arrière ou une rafale montante provoque un décrochage. Inversement à haute vitesse, une rafale de face ou descendante peut conduire à une demi-frontale, très déplaisante si elle est suivie d'une autorotation. Ce type de vol s'il devient engagé, est réservé aux pilotes à l’aise sous leurs ailes, vigilants sur les manœuvres effectuées et réactifs aux commandes.
4- La masse d’air est très désorganisée. Le pilotage ne suffit plus à anticiper les variations de vitesses sur l’aile ou les demi-ailes. Les écarts sont tels qu’ils dépassent ce que le profil peut encaisser sans se déformer. Décrochages et frontales, entiers ou partiels, ne sont plus le fait d’absence de pilotage mais de la violence de la masse d’air dans laquelle l’aile évolue. Il faut renoncer à voler dans ces conditions.
Ici, il n’est pas question de vitesse trop élevée du vent qui est un autre problème, il s’agit de comprendre que les soudaines variations de vitesses de l’air, ressenties comme des turbulences, sont un véritable danger quand elles sont importantes. Il est bon de le rappeler en cette saison de mara’amu : Vent désorganisé de sud, sud ouest soufflant en rafales.
Et puis ça fait trois vols successifs où c’était bien « bougeant » !!! Alors ça fait du bien de revoir un peu ça.
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