Sur le fil "après SpaceX" se trouvent un certain nombre de messages au sujet du « tourisme spatial » (voir d’ailleurs le tout premier message sur ce fil !).
Mais le tourisme spatial ne concerne pas que SpaceX ; du coup, si on souhaite échanger à ce sujet, je préfère créer un nouveau fil dédié.
Voici certains des derniers messages envoyés à ce sujet :
Mais pour du tourisme-spatial où se situe la différence avec tout autre tourisme qui implique du voyage, transport et déplacements motorisés.
Faudrait-il interdire ou stigmatiser toutes ces formes de tourisme, telles que :
- croisières,
- trek au Népal (par ex.),
- Alpinisme,
- plongée,
- plages de la Martinique ou de la Réunion,
- châteaux de la Loire,
- etc.
Edit : j'allais oublier, le tourisme vol libre que ce soit en dehors ou en dedans de nos frontières.
Tu sais bien que la différence se situe dans la disproportion absolument incroyable de l'énergie consommée et du CO² émis.
Voir par exemple :
https://www.revolution-energetique.com/tourisme-spatial-ces-hypers-riches-consomment-en-10-minutes-autant-denergie-quun-milliard-dhumains-en-une-vie/amp/ou :
https://www.liberation.fr/checknews/quelle-est-lempreinte-environnementale-des-vols-touristiques-dans-lespace-20210729_PGWF4BQMGNGT5GG4NQJ7C2XMG4/Concernant le tourisme en général, chacun se fixe ses propres contraintes personnelles.
Sur un autre fil, j'ai déjà signalé ceci en ce qui me concerne :
…
Comme tu vois, chacun se fixe les limites qu'il choisit, mais quand je vois le monde qui attend mes enfants, et surtout mes petits-enfants, je me pose certaines questions.
Et je pense effectivement que le tourisme spatial est un scandale absolu s'il se développe comme cela est prévu !
Marc
On peut aussi poser la même question quelle richesse est acceptable ou non, ou encore à partir de quel seuil doit-on payer des impôts ?
Ce qui me gêne dans ces discussions ou raisonnements récurrents c'est que la réponse est invariablement : l'autre au-dessus.
C'est toujours à celui qui gagne plus que nous qui doit commencer à payer beaucoup d'impôts.
C'est toujours celui qui est plus riche que nous et donc qui pollue plus qui devrait se limiter.
Comme disait Coluche, on est tous le con d'un autre.
Là on est tous le riche (ou le pauvre dans ce cas présent) d'un autre.
Il faudrait que nos donneurs de leçons professionnels acceptent l'idée que nous faisons partie des gens privilégiés et que nous polluons donc plus que les gens actuellement qui soufrent du réchauffement.
Comment un Éthiopien pourrait accepter nos excuses d'aller voler au Kenya ou en Colombie alors que lui souffre des 2 degrés de plus (trop) qui lui pourrissent la vie ?
Pourtant, nous acceptons de continuer notre mode de vie (j'en fais partie) et nous continuons de condamner l'autre au-dessus qui refuse de vivre comme nous aimerions qu'il vive.
Pour les paradeurs de vertus, c'est tellement facile de condamner l'autre et donc de lui demander de faire les efforts qu'on refuse de faire.
Et ne me racontez pas que parce que de temps en temps vous achetez un short en bouteille de plastique recyclé que vous faites des efforts.
Oui, il y a des voyages dans l'espace qui consomment beaucoup de CO² et qui ne servent à rien.
Mais il y a aussi des voyages en parapente qui consomment beaucoup de CO² et qui servent encore moins à rien.
Donc on va fixer le curseur ou ?
Qui va décider où on met le curseur ?
…
C'est exactement ce que nous faisons tous les jours : l'autre doit faire l'effort que je refuse de faire !
Je pense personnellement qu’il ne s’agit absolument pas d’une forme de « tourisme » comme une autre !
L’impact environnemental (gravissime !) est en effet absolument sans commune mesure avec ce que peut être le tourisme en général.
Voir aussi par exemple ici (interview d'un directeur à la Cité de l’Espace, il est sérieux et compétent !).
https://usbeketrica.com/fr/article/tourisme-spatial-s-envoyer-betement-en-l-air-n-est-pas-ethiqueOn lit ceci :
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Usbek & Rica : La Nasa vient d’autoriser l’accès aux touristes à la Station spatiale internationale (ISS), SpaceX a vendu son premier tour de la Lune à un touriste japonais, Virgin Galactic et Blue Origin promettent aussi leurs premiers touristes spatiaux pour bientôt… Ces quelques touristes milliardaires peuvent-ils préfigurer l’avènement d’un tourisme spatial de masse ?
...
Usbek & Rica : Mais à défaut de l’appeler « tourisme spatial », cette économie des vols suborbitaux pourrait-il se développer largement ? C’est en tout cas le pari de Richard Branson, à la tête de Virgin Galactic, et de Jeff Bezos, avec Blue Origin…
À la Cité de l’espace, nous sommes fermement opposés au développement de cette industrie. Nous soutenons bien sûr les vols habités, ceux de près de 560 astronautes qui sont déjà allés dans l’espace au nom de la science, pour répondre à des besoins précis. Mais ce que nous montrent les satellites – grâce à la conquête spatiale – c’est une urgence climatique et pour la biodiversité. Ça questionne énormément la pertinence de développer massivement des vols suborbitaux de loisir, leur coût écologique et éthique, quand on voit déjà les problèmes que soulève l’industrie aéronautique en termes d’émission de gaz à effet de serre et avec les perspectives d’explosion à venir du trafic aérien.
A-t-on vraiment besoin de dépenser l’équivalent d’au moins 10 allers-retours Paris – New York pour un vol de quelques minutes à 100 km d’altitude, d’accélérer à 5 000 km/h, libérer sans doute plusieurs dizaines de tonnes de carbone dans la haute atmosphère, avec des conséquences mal connues sur cette couche très sensible de l’atmosphère ? Lorsqu’il s’agit d’envoyer un satellite qui apporte des connaissances essentielles ou peut aider à faire respecter un accord international, le rapport bénéfices/risques est très favorable. Il est plus critiquable quand il s’agit simplement de s’envoyer en l’air…-----------------
wowo, avec la crise énergétique et environnementale à venir et dans un monde où la sobriété énergétique, associée à une éventuelle récession, voire décroissance, sera soit anticipée et organisée, soit subie de façon brutale, banaliser ce type de tourisme spatial ne me semble pas responsable et va clairement entraver les efforts à venir qui seront indispensables.
De plus une telle aberration sur le plan environnemental risque de freiner la motivation de chacun à faire des efforts…
Limonade67, nous sommes bien évidemment des privilégiés par rapport à la très grande majorité de la population mondiale et nous polluons bien sûr beaucoup plus que des milliards d’autres êtres humains.
Ce n’est pas parce que d’autres (ceux du tourisme spatial en particulier) polluent infiniment plus que nous que nous n’acceptons pas de faire des efforts individuels et nous demandons aussi qu’il y ait de réels efforts collectifs à organiser (ce qui manque beaucoup actuellement).
Comme je l’ai écrit plus haut, je renonce personnellement à présent à envisager le moindre vol en avion à des fins de loisir (parapente ou autre) ; je renonce aussi à faire 1000 km seul en voiture pour réaliser quelques jolis vols rando, etc.
Je sais bien qu’il s’agit d’efforts microscopiques par rapport à la gravité du problème, mais je fais ce que je peux à ma petite échelle.
Et ces projets de « tourisme spatial » (il est envisagé plusieurs centaines de lancements de ce genre par an !
) me semblent vraiment insupportables et inadmissibles vis-à-vis de la communauté humaine en général et de son avenir.
A chacun ses choix…
Marc