Une dame s'est apparemment plantée en fin d'été avec une mono-peau qui aurait fermé en approche attéro, hôpital, fractures.
C'est ma copine Véro et c'était fin juillet, avec une Skin. Quand je suis allée la voir chez elle en octobre, à sa sortie de l'hôpital, elle béquillait avec difficultés et les séances quotidiennes de rééduc étaient très pénibles mais moins pénibles que la contemplation d'un plafond pendant un mois, coincée dans une coque avec le bassin fracturé, sous morphine avec les désagréments que cela comporte.
Elle n'avait pas tout compris de ce qui lui était arrivé. Selon des témoins, elle aurait pris en finale la turbulence de sillage d'un biplace qui aurait causé une grosse fermeture et près du sol cela fait des dégâts, d'autant que la Skin ne fonctionne pas tout à fait comme un parapente lambda quand elle part en digue-digue.
Rassurez-vous : elle va mieux, c'est une battante et on la reverra dans le ciel d'Annecy.
Que l'accident de Véro ne dissuade pas ceux qui seraient tentés de tâter de la mono-surface : c'est réellement LE PIED pour le vol-rando et le paralpinisme et c'est un outil parfait pour l'initiation des débutants : grande facilité de prise en mains, maniement au sol évident, décollage extrêmement simple même par léger vent de cul, prise en charge immédiate, grande stabilité en l'air, grande maniabilité et... heu... ben il faut réapprendre à se poser mais cela ne gêne pas les débutants qui n'ont pas encore appris. Ils apprennent donc à poser cette voile avec précision, et on apprend très vite (même à mon âge).
La seule contrainte pourrait venir de l'obligation des écoles à utiliser des voiles homologuées EN A. Cette contrainte se contourne et intitulant les stages "initiation à la voile mono-surface" et le tour est joué.
Un autre avantage, que j'ai observé lors de mon stage avec Fabien, c'est qu'il n'est pas nécessaire de se pastiller deux journées à gambader sur une pente-école : on prend la voile en mains si vite qu'on peut déjà slalomer au sol entre des quilles en pilotant la voile dès le 1er jour, et voler dès le 2ème jour.
La prévol et la mise en oeuvre sont si rapides que les vols s'enchaînent, on en fait 5 ou 6 dans la journée contre 3 en init habituelle avec une école. Le bus arrive quand le dernier replie, les voiles sont en bouchon et on remonte tout de suite.
Au déco, on n'attend pas que les autres écoles aient libéré un couloir : on se met devant leurs élèves et on décolle immédiatement, cela ne les gêne pas.
Au bilan, les stagiaires y gagnent en efficacité, en temps de vol et en nombre de vols.
Cela reste quand même du domaine de l'initiation. Après, il faudra passer au parapente avec un stage perf mais cela se fera avec des bonnes bases.
Par analogie, un pilote moto qui aura fait une saison en "mobylette" (encore que ces engins, qui roulent à 150, ne soient pas vraiment des mobs) saura se tenir sur un circuit et n'aura aucun mal à s'adapter à la 125, plus puissante mais à peine plus lourde et à peine plus rapide.
J'ai l'air dithyrambique comme ça mais je ne raconte pas de salades. Essayez la mono-surface et vous serez aussi emballés que je l'ai été.
Un parapente lambda contient des cloisons intérieures et les suspentes sont implantées à la jonction de ces cloisons et des panneaux d'intrados. La contrainte mécanique est exercée sur ces cloisons, donc sur l'extrados. Supprimer l'intrados n'influe pas sur la résistance des cloisons, désormais apparentes, en n'impose donc pas de contraintes supplémentaires à l'extrados.
Il ne faut pas oublier que l'essentiel du poids est supporté par les suspentes avant et une mono-surface a un bord d'attaque digne de ce nom. Cela vole très bien et cela ne tombe pas du ciel.