Il faut en effet distinguer l'éventuelle approche de l'aire qui sert à la nidification, à l'éclosion des petits et à leur "éducation" jusqu'au moment de l'envol (l'approche aérienne de l'aire pendant cette période peut créer une réelle perturbation) et la période ensuite où les petits de l'année sont partis (ils ne restent jamais sur place) et où les adultes sont alors autonomes.
Il y a des différences selon les espèces d'oiseaux, mais en général la cohabitation se passe très bien avec les parapentistes.
Exemples :
1/ Ici à Sainte-Victoire il y a deux couples d'aigles de Bonelli (il n'existe que 35 couples en France, dont 15 dans les Bouches-du-Rhône).
En accord avec la structure de gestion du massif, un décollage situé juste à côté de l'une des deux aires est interdit en gros de mars à juillet et des restrictions de survol sont établies autour de l'aire rendant les vols possibles toute l'année ; cette zone située à l'ouest de la montagne est celle où se concentrent la grande majorité des vols qui ont lieu sur la montagne (deux autres décollages existent dans le secteur en dehors de celui qui est temporairement fermé).
Ces restrictions sur les zones de vol autorisées sont limitées : pas de survol autorisé au-dessus de la falaise où se trouve l'aire et pas de survol à moins de 500 m/sol sur une zone située en avant de cette falaise.
Tout le reste de l'espace reste autorisé tout le temps et permet de beaux vols en soaring toute l'année.
Et tout se passe bien : les deux couples d'aigles se reproduisent chaque année, ce qui n'est pas le cas d'autres couples situés dans des zones du département où il n'y a pas de vol libre !
Il n'est pas rare que l'on aperçoive les deux couples d'aigles en vol, parfois même très près.
J'ai le souvenir d'avoir vu un des couples nous rejoindre (un ami et moi) lorsque nous enroulions un large et régulier thermique ; ils n'étaient pas du tout agressifs, sont arrivés juste à notre hauteur, ont fait deux tours juste à côté de nous, puis sont montés dans l'ascendance à une vitesse incroyable.
Cela reste un très grand souvenir pour moi !
2/ Lorsque nous discutions, au nom de la FFVL, de la réglementation vol libre dans le cœur du Parc national des Ecrins, il y a toujours eu avec nous le responsable rapaces du Parc (il y a en effet plusieurs dizaines de couples d'aigles royaux dans ce Parc) et il n'a jamais fait la moindre objection quant à la réglementation retenue : vol libre (vols montagne et vols de distance) autorisé partout dans la totalité de la zone "cœur" du parc du 1
er juillet au 31 octobre + 8 sommets (dont les Ecrins, le Pelvoux, le Vieux Chaillol...) autorisés au vol montagne en mai et juin.
Marc