J'ai lu toutes les discussions/vécu de ce fil et je trouve cela très enrichissant de pouvoir partager, échanger, confronter les points de vue différents et souvent bienveillants.
Merci à tous.
Je me pose la même question que Narko74.
Je crois sincèrement que chaque cas est différent.
J'aimerais partager mon vécu.
J'ai découvert la pratique du parapente mi-septembre 2014 à 51 ans, soit depuis environ 8 mois. J'ai enchaîné les stages init, P1, P2 avant de faire mes premiers ploufs seul en novembre 2014 .... J'ai aujourd'hui 170 vols et 70h de vol*. Je fais des vols rando, des cross depuis mars dernier St Eynard/St Hil, Chartreuse transition Belledonne, la dent de Crolles, vers Barraux. J'ai aussi fait un SIV en mai dernier. J'ai mon brevet de pilote et je reste malgré tout un piou-piou. Je me considère comme "toléré ce jour là par l'élément air" lorsque je vole.
Cependant, en 30 ans de pratique alpinisme, escalade, ski de rando, cascade, j'ai une bonne expérience de la montagne et je rejoins Sagarmatha lorsqu'elle parle de "maturation" même si je suis novice dans l'élément "AIR" je pense quand même développé certaines aptitudes d'observations et d'attention, de gestion de stress .... malgré cela en 8 mois je n'ai pas tout intégré.
Une analogie avec le permis de conduire voiture serait facile. Celui qui est confronté de suite/quotidiennement à la conduite parisienne/ou en ville vit des expériences et développe de fait des aptitudes différentes de celui qui conduit en campagne.
Certes on peut lire des bouquins mais cela reste mental et comme pour la conduite d'une voiture, à mon sens, le pilotage du parapente nécessite de vivre les situations. Là où je trouve les choses plus subtiles en parapente c'est d'une part que les éléments d'analyse ont des composantes invisibles et d'autre part que l'aérologie change vite, on peut passer 1 minute après un autre parapente et se faire enterrer alors que la voile qu'on a vu au même endroit montait, le thermique peut être bon au début puis se diviser, décoller 15 minutes plus tard et tenir 10km au relief sans faire un virage alors que ceux qui ont décollé avant se sont posés ..... la question de savoir si les conditions aérologiques sont adaptées à mon niveau est très difficile car on ne sait pas tant qu'on a pas essayé ... et ce n'est pas parce que cela a marché une fois que ce sera la même chose un autre jour. Impossible d'accumuler et d'intégrer de l'expérience sans expérimenter !
Ma voile, une Alpha5, n'est pas ce qui vole le mieux lors de la présence de vent météo c'est ce qui me motive le plus à changer. Lors des transitions ma finesse est souvent à 6/7 et je ne vous parle pas des 3/4 par vent de face.
Le cross et le vol rando sont ce que j'aime le plus. J'en profite pour partager aussi un avis dans ce fil, je n'ai pas peur de me vacher cela m'arrive 2 fois sur 3 en cross donc je me lance. Pour info, lors de mes ploufs à St Hil, je m'entraîne à poser à un endroit précis que j'ai décidé 200m au dessus du sol même si l'atterro (celui de Lumbin) est immense, je m'oblige à poser sur une petite zone, sur la pente école, sur le gravier, entre les lignes de la cible .... c'est un jeu qui m'est fort utile pour vacher
J'ai aussi lu dans ce fil que les voiles "plus perf" - donc les B dans mon cas - transmettent mieux les infos. Pour l'avoir personnellement vécu, je peux vous assurer qu'un changement de sellette m'a donné l'impression d'avoir une nouvelle voile - je suis passé pendant 2 semaines d'une ADVANCE PROGRESS 2 réversible à pattelettes à une SUP AIR ACXESS avec planchette et toujours sous mon Alpha5.
Comme le disent notamment OVER et WOWO. La progression ne se fait pas seul. Je considère personnellement qu'un oeil extérieur (avisé c'est mieux) a forcément un autre regard. Reste quand même la question de savoir si la personne qui nous conseille projette (ou non) ses peurs sur nous. Si elle a peur (ou pas) que sa responsabilité soit engagée et quelle part a l'affectif dans tout cela. Pour des moniteurs qui ont assurés la formation, voir un élève se planter peut être vécu de façons très différentes et de toutes les façons chacun le vivra à sa façon.
Au final chacun est acteur de sa vie et la personne la plus avisée à décider pour moi c'est ... moi bien sûr
Alors, oui j'ai envie de changer de voile, oui je sais que je pourrais la garder et continuer à progresser différemment, oui je n'ai pas envie de me la prendre sur la tronche, oui je vais demander conseil aux moniteurs qui me connaissent, oui je vais essayer les modèles en conditions calmes et aussi en conditions thermiques, oui j'ai peur de prendre une voile trop exigeante ou pas assez différente de la mienne, oui je vais faire du gonflage avec cette nouvelle voile pour m'habituer à elle, oui je vais faire plein de ploufs avec, oui je sais que si la voile transmet plus d'infos elle est aussi plus vive, oui j'ai peur de me faire peur avec parce que une voile A c'est rassurant mais çà ferme quand même et c'est normal, oui c'est difficile de choisir parce que j'ai peur de me tromper dans le choix. Par contre une chose est sûre pour moi, je commencerai à voler avec cette nouvelle voile cet automne/hiver car les conditions sont souvent plus douces et cela me permettra d'accumuler des heures de vols dessous, de mieux la connaître et d'avoir confiance en elle et en moi.
Ce n'est que mon avis
Mes prétendantes sont ATLAS X-Alp, SWIFT 4, IOTA
* Vous l'avez deviné, j'ai un emploi du temps qui me permet de voler quasiment tout le temps.