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borntofly
Invité
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« le: 05 Avril 2011 - 16:13:24 » |
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Démystifier les ailes 2 lignes.
Il est toujours difficile de parler d’un test d’aile en donnant le niveau d’exigence que demande une machine, chacun ayant son histoire, son tempérament, ses préférences de vol, son feeling de pilote, sa manière de voir les choses. C’est pourquoi avant de vous parler de cette aile et de ce test que j’ai réalisé, je plante le décor, pour que chacun puisse se faire une idée de mon niveau de pilotage.
J’ai 40 ans, je vole depuis quelques années. Je ne suis plus un jeune tout fou mais plutôt raisonné, je déteste cheminer le long du relief, j’aime voler haut, me sentir en sécurité loin du sol, j’aime les ailes qui transmettent des informations, mais pas trop.
Je déteste, comme tout pilote je pense, me faire brasser, et lorsque les turbulences sont trop fortes je laisse ma fierté de côté et je file, la nature est une puissance que l’on ne peut pas toujours maîtriser, ne l’oublions jamais et soyons humble.
J’ai fais 2 ans de compétition en B, une année en A et l’année dernière sabbatique ou j’ai préféré faire du cross pour moi.
Je vole depuis 4 ans avec une Avax XC et je cherchais une aile pour me remettre dans la course cette année, une aile sous laquelle je me sente bien, avec laquelle je pourrais accélérer sans me faire peur, une aile assez rapide. Mon Avax vole à 40 km/h bras haut et glissait assez bien ( dans le passé ☺ ). Le point fort et exceptionnel de l’Avax était son virage incroyable.
J’ai donc essayé des ailes de classe EN D mais j’ai été déçu par la vitesse accélérée de ces ailes et par le côté manque d’informations et faibles sensations de glisse.
Me voilà donc, sur conseil d’un ami qui vole sous la S’max Revo, en train de demander un test de cette machine qui n’a que 2 rangées de suspentes.
Ca fait peur dit comme ça ! ☺ Il me dit « essaye et on en parlera après, tu verras que tu as largement le niveau pour voler sous cette aile »
Avant d’arriver sur le déco sud de St Hil j’ai fais des nœuds avec mon estomac, j’ai mis 20 min à me préparer, et ¼ d’heure à respirer avant de lever l’aile.
L’aile : S ‘Max Revolution ( SKP) 24m2, fourchette : 102–112kg, 2 lignes, entièrement montées en kevlar non gainé traité anti UV.
Le pilote : Selette Samourail (cocon Ava Sport), PTV : 108kg
Le décollage : (5-10 km/h de face)
Une aile très souple, à accompagner en douceur en levant simplement les élévateurs vers le haut plutôt qu’en les tirant. Il n’y a que 2 lignes donc le calage demande une tension des arrières pour mettre l’aile bien en forme. Montée progressive au dessus de la tête, sans à coup, une bonne sensation aux commandes pour la stopper, même avec des gros gants, un gonflage très sain et très facile, 2 pas en avant et c’est parti…
En vol :
1ere sensation de glisse très agréable, l’aile reste constamment au dessus de la tête et c’est un vrai plaisir que de ne pas faire de tangage à répétition au gré de la masse d’air. Un débattement aux commandes presque aussi long que sur mon vieux tromblon.
1er virage, je retrouve le virage de mon Avax … en mieux !!!
Il suffit de tirer la commande pour que l’aile tourne, incroyable pour une aile de cet allongement. Mieux encore, l’aile à tendance à se remettre à plat mais tout en gardant le virage aussi serré.
Cette machine est incroyable en thermique. Certains guns de courses avec lesquels j’ai pu enrouler le même noyau sont vite passé en dessous. Quelle sensation de glisse en thermique !!!
Toujours au neutre ( 39km/h ), je décide de détrimer un peu ( 3 cms ) : une belle sensation de vitesse et pas d’augmentation du taux de chute, je dois être à 43 km/h. Notez que l’on peut relâcher 7 cms de trims et que l’on peut trimer en positif pour ralentir l’aile et optimiser encore la montée en thermique.
Un petit aller retour au St Eynard et cheminement vers la dent de Crolles pour filer vers la Granier.
Assez haut je décide d’accélérer, et quelle surprise de pousser un accélérateur extrêmement doux sous le pied, on pourrait le garder des heures en tension sans même sentir de fatigue tant il est souple. William Markt, le pilote test de la marque ESCAPE me disait que les ailes 2 lignes avaient en général un accélérateur assez doux du fait que sur 2 rangées de suspentes et une très faible corde l’on pouvait plus facilement relever les arrières pour accélérer l’aile.
Avec un gros 1er barreau me voilà à 60 km/h avec une sensation d’accélération très étonnante de stabilité, on sent réellement l’aile se tendre pour glisser et fendre l’air, c’est très agréable et très rassurant.
J’entend d’ici certains dire : ces machines tant que c’est au dessus de la tête ça va, mais quand ça commence à fermer, alors c’est autre chose …
Autour de 60km/h en air turbulent, sans contrôle de ma part, l’aile se ferme, non pas en frontale mais en asymétrique. On pourrait penser que la fermeture sera violente mais non seulement elle prévient par un affaiblissement de la tension mais en plus la fermeture est complètement amortie par une fermeture fusible du stabilo opposé. Pas de coup fourré de l’aile pour re-voler, elle continue à voler droit avec un léger contre à la sellette, réaction très saine, propre, pas de cravate ( il y a tout de même une suspente prévue pour sortir une cravate, au cas ou …), la demie-aile vient se plaquer contre les suspentes. Le résultat : un cap dévié d’à peine 30°, trois bons coups de commandes assez long pour ré-ouvrir et une faible perte d’altitude.
A ce moment du vol, je me demande si j’ai pris la bonne aile et si j’ai réellement une aile de 7,8 d’allongement au dessus de la tête. Le côté 2 lignes s’était d’ailleurs complètement fait oublier.
Je vais faire une bonne partie du vol en me reposant, en changeant de gants, en mangeant.
Jamais je ne me suis senti aussi bien et en sécurité sous une aile lors d’un test.
Après une traversée vers Allevard, direction Chamrousse et ce fameux thermique de la combe sud du Grand Colon. Il y a de la brise, un peu d’Ouest et de méchantes turbulences dans ce secteur, mais l’aile va se comporter en princesse qui traverse un champ de bataille sans se faire blesser, je n’en reviens pas !
Retour sur Prapoutel et glide pour reposer au déco sud.
Dans cette dernière traversée je suis très haut et je me dis que c’est le moment pour tester les réactions de la bête, même si je pense m’être retrouvé dans pas mal de configurations.
J’accélère pour trouver la limite, 2e barreau, à 68 km/h fermeture asymétrique avec fermeture fusible du côté opposé, pas de surprise, réaction très très saine de l’aile et le plus surprenant est que la fermeture est une sorte d’effondrement sans que cela soit violent, comme si elle arrivait à 35 km/h, c’est vraiment étonnant et rassurant !
Je refais la manip une 2e fois, idem, exactement la même fermeture. Ca fait la 3e identique de la journée ! ☺ Pas de fermeture frontale !
Je cherche ensuite la marche arrière et je suis obligé de descendre les mains au niveau de la taille pour la trouver. Je suis vraiment très surpris du faible shoot de l’aile au retour en vol, c’est beaucoup beaucoup plus amorti que mon Avax.
Les grandes oreilles sont très efficaces et se rouvrent sur 2 bons débattements de commande.
Quelques wings-over Over et glisse pour poser à St Hil. La 1ere impression après un vol de plusieurs heures est que je ne suis absolument pas fatigué.
Conclusion :
Je ne comprend toujours pas, après plusieurs jours, comment une machine aussi allongée, en 2 lignes, est aussi saine, aussi facile à piloter, aussi gentille, aussi parfaite, aussi homogène et complète dans toutes les phases de vol.
Je suis tombé amoureux de cette aile et qu’est ce que c’est bon ! ☺
Cette machine reste une aile non homologuée et en cas de fermeture demande une action du pilote pour ré-ouvrir.
Il est bien évident que cette aile demande d’avoir un pilotage actif, mais elle est sans surprises, d’une grande sérénité et d’une grande douceur dans ces réactions.
Je connais mon tempérament de pilote et je peux dire que si je me suis senti aussi bien sous cette aile, alors cette S’max Revolution est accessible à beaucoup de pilotes.
Une petite réflexion sur l’évolution des ailes :
Il y a quelques années lorsque les ailes 3 lignes arrivaient sur le marché, elles étaient considérées comme des ailes inaccessibles et réservées à des pilotes très aguerris. Aujourd’hui les ailes sortie d’école sont montées en 3 lignes. Parions que les ailes 2 lignes seront classées EN D d’ici 2 ans et que d’ici quelques mois il n’y a plus d’aile 4 lignes en vente.
La marque ESCAPE est une entreprise jeune et si leurs ailes sont toutes aussi abouties que la Revo, ça promet encore de belles surprises.
Il y a aussi une S’Max dans la gamme, elle est en 3 lignes et se situe juste au dessus de la catégorie EN D, il paraît que c’est une très bonne aile très accessible.
Pour essayer la S’max Revo :
William Markt: Savoie, Isère, Alpes du sud : 06 72 12 91 75
Patrice Quillet: Région Nord, Paris, Ouest : 06 85 22 97 99
Joël Lafarie: Haute-Savoie, Est : 06 29 46 45 69
Bon tests à tous,
postez vos impressions sous cette aile, cela m'intéresserait beaucoup d'avoir d'autres avis.
Sébastien.
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