J'ai fini par me mettre à la sellette cocon parce qu'aucune des sellettes "standard" que j'avais pu essayer ne me convenait, d'une part, et que toutes me causaient des difficultés entre le cale-pieds et l'accélérateur.
J'avais essayé la Fusion en 2013, grand confort et précision excellente, mais... obligation de mettre le secours en ventral, c'était de mon point de vue une tare rédhibitoire.
La Kamasutra m'avait également déplu à cause de son poids et surtout du plateau repose-pieds qui m'avait massacré très vite les tendons d'Achille.
On était en 2013.
Et puis, toujours en recherche de LA SELLETTE, j'ai vu en mars 2015 mon copain Paul (75ans à l'époque) essayer la Delight 2 avec sa U Cruise perso (voile de sa conception) et se poser avec des petites lumières dans les yeux. Il n'en fallait pas plus pour que je fisse moi aussi l'essai, Damien ne demandait pas mieux et le jour-même l'affaire était dans le sac.
Je connais Paul depuis longtemps et Damien depuis mes tout-débuts (j'ai appris avec les grands Espaces) et leurs avis techniques sont toujours pertinents, je n'ai pas eu d'états d'âme.
Régler la sellette fut une autre affaire et c'est Seïko, lors du SIV que j'ai fait avec elle fin octobre 17, qui apporta la touche finale pour corriger un petit détail d'inconfort.
Autant dire que j'ai toujours été dans de bonnes mains.
Il fallait entendre les planfaitards ! Quand je me suis mise dans la sellette après mon essai du matin, ils en ont fait des gorges chaudes, s'esbaudissant à qui mieux mieux, ils avaient aussi brocardé Paul (qui s'en foutait autant que moi). Cela ne dura pas et ils se sont bien habitués à voir l'Ancien et l'Ancienne voler en cocon.
J'y trouve des avantages, c'est évident sinon je n'aurais pas cassé ma tirelire :
- On n'a pas froid en altitude ni en hiver.
- Les grandes poulies très bien placées rendent l'usage de l'accélérateur facile et sans effort, même d'un seul pied.
- La position de pilotage est bien plus confortable qu'avec un cale-pieds et je ne suis plus fatiguée après 2h de vol.
- Le dosseret est très pratique, avec une poche pour mettre la poche à eau et un trou pour faire passer le tuyau.
- La poche de radio près de la ventrale est pratique, je n'ai plus l'antenne qui me titille les narines.
Côté inconvénients :
- Faire entrer cette sellette dans un sac de portage va à peu près bien avec la Diamir mais c'est carrément impossible avec l'Artik 2, très volumineuse. Je ne mets donc pas mon matos dans un sac : la voile dans un petit sac de portage (livré d'origine avec la Skin !) et la sellette dessus, posée sur le sac avec une bretelle sur le front "à la Sherpa".
- Par forte chaleur, la ventilation insuffisante me fait transpirer du cul et je me pose trempée.
- Faire de la gymnastique en vol quand apparaissent des douleurs est un peu plus délicat qu'avec une sellette standard.
Ces inconvénients n'en seraient pas pour la plupart des pilotes et ils ne me dérangent pas.
Le véritable inconvénient de la Delight 2 est la fragilité du cocon, que j'aggrave parce que, suite à une fracture bi-malléolaire en 2011, je vole toujours en chaussures montantes de rando avec semelles vibram. Le cocon souffre et il est déjà passé deux fois à l'atelier de couture. Les pilotes normaux qui volent en savates ne rencontrent pas ce type d'inconvénient.
Décoller en cocon exige une prévol minutieuse et ce n'est pas toujours évident quand on est raide pour le crocheter en sortie de déco. Par contre en sortir à l'atterro est complètement évident.
Faire du gonflage avec une sellette cocon est la meilleure façon de se flinguer les tendons d'Achille, ces sellettes ne sont pas faites pour ça. C'est peut-être la principale raison pour laquelle beaucoup de pilotes de bon niveau ne font jamais de pilotage a-rando.u sol. Pour cet exercice aussi ludique qu'important, j'utilise une sellette-string de vol-rando et j'en prête volontiers une aux copains.