Sinon reste des explications comme "la faute au pilote" ou encore "la malédiction dynema ou aramid" (au choix)
Les suspentes en Dyneema ou en Kevlar (aramide) ne vrillent pas plus que les autres, certains leur font porter (à tort selon mon avis) une responsabilité bien difficile à démontrer.
Quand on plie une corde d'alpinisme, on ne se contente pas de faire des anneaux, qui vont vriller la plupart du temps : on lisse la corde dans la main qui les met en forme afin d'annuler les tensions internes qui vont produire le vrillage.
C'est inévitable avec une âme faite de fils parallèles en faisceau et d'une gaine tressée très serrée qui les contient.
Nos grosses suspentes (drisses de freins et A des biplaces) sont ainsi construites et si les A ne vrillent pas, c'est dû aux vibrations générées par le frottement du vent relatif et à leur tension permanente.
Rien de tel pour les drisses de freins, qui se baladent avec une tension très faible (cf le "volez à 400g" de Pierre-Paul Ménégoz) entre la poulie et la ferlette de renvoi sur le bord de fuite.
Quand je détoronne une drisse de nà Planfait, je ne me contente pas de laisser la poignée tourner, ce serait insuffisant et inefficace : je fais comme avec une corde de montagne, en mettant la drisse en tension entre les doigts sur toute sa longueur, et là c'est spectaculaire, la poignée tourne beaucoup plus.
Faites cela quand vous disposez la voile au sol avant de la plier, cela prend quelques secondes.
J'ai pris l'habitude de ne plus plier mes voiles en accordéon comme on m'avait appris en stage init : je les roule en deux boudins. De cette manière, les suspentes déjà bien ordonnées dans l'intrados ne font pas d'angles vifs et ne peuvent pas faire de clés ni de torons. Les deux boudins posés l'un sur l'autre, seules dépassent les poignées et les élévateurs au niveau du bord de fuite, garantie qu'il n'y aura pas de bigntz lors de la prochaine prévol.
Cette manière de faire permet de plier la voile facilement même avec du vent coquet, de ne pas faire frotter l'extrados au sol et d'avoir un paquet bien ordonné quand on met la voile dans son sac.
La prévol suivante sera simple et ne fera pas frotter l'extrados sur le sol (les moquettes sont abrasives, marchez dessus pieds nus et vous comprendrez très vite). Je déroule la voile, je soulève les élévateurs et les suspentes sont en ordre, il n'y a plus qu'à connecter la sellette.
Le seul défaut de cette manière de faire, qui m'a été rapporté par un copain à qui j'avais prêté la U-Turn, c'est qu'on ne peut pas jeter la voile en vrac dans le vent et la gonfler d'un coup de fesses, l'inconvénient me semble assez faible.
J'ai souvent décollé en (haute) montagne par vent "coquet" et disposer la voile en éventail permet d'éviter qu'elle ne se gonfle de façon intempestive, au pire - si c'est vraiment fort - on peut toujours gonfler en "cobra" ou espérer une accalmie, ou descendre à pied pour essayer de décoller plus bas.
Les voiles un peu anciennes avec des mylars se plient très bien ainsi, si on prend la précaution avant de plier les deux boudins de bien ordonner les mylars à plat. Ce que nous faisions avec ces voiles, on peut le faire avec les voiles modernes qui ont des joncs en bord d'attaque, ce n'est pas un souci.
Je ne suis pas une super-technicienne du parapente et mon niveau d'engagement est modeste mais j'ai beaucoup réfléchi à tout ce qui touche au décollage depuis qu'un accident a failli me coûter la vie et m'a valu une longue rééducation avec 8 mois d'invalidité. Je n'ai pas la science infuse, c'est à vous de décider d'essayer pour voir si cela vous convient ou pas.
Les critiques seront toujours les bienvenues.