Je ne suis pas hostile aux gilets jaunes par principe mais par conviction politique : cela ressemble au populisme le plus basique et quand la droite - qu'on dit "extrême" pour ne pas dire facho - y appelle, c'est déjà si pourri que je ne me salirai pas en telle compagnie.
Nous n'avons plus les moyens de prendre les armes pour virer les régimes corrompus, nous avons perdu la fibre insurrectionnelle et nous sommes si dégoûtés par le monde dans lequel nous vivons, tout en sachant bien que c'est infiniment pire ailleurs, que nous ne votons même plus.
Pétitionner ne sert à rien... mais une énorme pétition lancée sur Internet, qui a recueilli plus d'un million de signatures, a permis de libérer Jacqueline Sauvage. Il le fallait, cette pauvre femme avait bien assez souffert comme ça et des juges sanguinaires l'avaient condamnée à perpète alors qu'elle était en état permanent de légitime défense.
Pétitionner ainsi a un sens et je signe.
Manifester ne sert à rien : une manif de gauche est toujours sous-estimée par les flics, pervertie par des provocations destinées à faire intervenir les brutes casquées en uniforme, puis salie par les médias. Une manif de droite est rare et les flics ne la dispersent pas mais les mots d'ordre sont épouvantablement réactionnaires. On ne m'y verra jamais.
Pétitionner et manifester, nous en avons encore le droit mais cela ne sert à rien politiquement. Le pouvoir méprise le peuple.
Voter ne sert à rien, ce sont toujours les mêmes caciques professionnels qui sont au pouvoir et ils mènent toujours une politique de droite, au mieux il ne reviennent pas en arrière. Quand les bulletins blancs seront comptabilisés comme exprimés, parce qu'ils disent NON aux divers choix proposés, il y aura peut-être un frémissement d'une ébauche de signe avant-coureur d'une éventuelle démocratie future.
Ceux qui croient que Macron a été élu se gourent, il a seulement recueilli plus de voix que l'ignoble bonne femme qui lui était opposée.
Ceux qui croient encore que la France est un état de droit se mettent le pied dans l'oeil. Dans un état de droit, Chirac et Sarko seraient en prison depuis longtemps et des tas de "personnalités" auraient sombré dans la poubelle de l'Histoire.
Ceux qui croient encore que la France est une démocratie se grattent le cul par l'intérieur, c'est une dictature molle et bananière à caractère mafieux, "la démocratie de Monsieur est avancée" comme on dit d'un champignon pourri qu'il est "avancé".
Ceux qui croient que la France est une république ont tort de se prosterner comme un musulman sur son tapis de prière... c'est une monarchie élective, avec un roi élu (selon des règles à sa dévotion) comme jadis les Francs élisaient le roi (avant Hugues II de France qui devint roi en 987). La constitution a été taillée aux mesures d'un vieux colonel factieux qui avait pris le pouvoir en 1958 par un coup d'état, modifiée en 1962 pour lui donner une légitimité royale. L'Angleterre, la Hollande, la Belgique, le Danemark, la Suède, l'Espagne sont beaucoup plus des républiques que la France, bien que leurs monarques ne soient pas élus.
Dans ce contexte, les "gilets jaunes" sont comme des taches de cambouis sur une robe de mariée : un coup de détergent, un coup de nettoyage et hop ! la "démocratie française" redevient vierge et propre.
J'ai la gerbe.
En Mai 1968, j'ai pris une part active au grand mouvement libertaire né le 22 mars à la fac de Nanterre, je n'avais pas encore 20ans et j'avais déjà compris que nous allions dans le mur. A côté du million de manifestants qui, le 13 mai, défilèrent paisiblement au slogan de "bon anniversaire Mongénéral", que peuvent bien peser les quelques dizaines de milliers de "gilets jaunes" qui ont perturbé ici et là la circulation ? Rien, pas même une goutte de roupie de sansonnet.
Il n'y a pas de relais entre le peuple et les politiciens, ce mouvement n'a pas d'avenir.
4/ la seule alternative que j'observe à l'étranger, c'est la montée des populismes (je traduis : extrême droite + extrême gauche).
Dans le genre amalgame réactionnaire et putassier, on fait difficilement pire.
On appelle "extrême gauche" les mouvements qui se situent à gauche des "communistes" qui, seuls l'ignorent encore les imbéciles, ont toujours mené des politiques réactionnaires.
Un mec comme Mélenchon, ancien de l'OCI (des trotskystes fossiles) est sans doute un peu de gauche mais de là à le qualifier d'extrême, il y a un boulevard.
Un type comme Besancenot, d'une autre mouvance trotskystes (l'ex-LCR) est un peu plus à gauche, c'est vrai, mais il est si inséré dans sa phraséologie qu'il n'est pas audible seul, ne comptent alors que les mouvements qu'il soutient.
Une affreuse comme Arlette, à qui ne ne sais quel clone a succédé (autre mouvance archéo-trotskyste petite-bourgeoise nommée "Lutte Ouvrière") n'a jamais été de gauche, son discours n'étant pas crédible.
Mitterrand était de droite, Hollande encore plus, il n'y eut que Jospin qui fût de gauche et il le montra tout au long de sa carrière, bien qu'issu lui aussi de l'OCI (péché de jeunesse ?)
L'Ancienne est de
gauche Gauche, viscéralement, c'est à dire hostile à tout ce qui nuit à la population, hostile au démantèlement des services publics, hostile au gaspillage des deniers publics, hostile aux rentes de situation faites par ce régime aux professionnels ripoux de la politique, hostile à tous les prévaricateurs, hostile aux ploutocrates et aux énarques, aux menteurs, aux démagogues, aux populistes, aux pollueurs, hostile à tous ceux qui manipulent l'Opinion à commencer par les religions, en continuant avec les télés, les radios, la presse aux ordres des actionnaires, hostile à l'exploitation des pauvres et du Tiers-Monde, hostile à la misère et au chômage.
Anarchiste ? C'est bien possible, mais à notre époque être de Gauche est une extrémité et cela n'a vraiment rien de commun avec les fachos, les réactionnaires, les conservateurs qui font le lit des puissances d'argent.
La citation nous insulte, nous le peuple de gauche. On a tué nos relais, partis et syndicats, on n'a pas tué toutes les associations et on ne tuera pas le peuple de gauche, qui mérite le beau nom de Peuple.