lisant récemment un dossier (du CODVER qui lutte lui aussi contre des préjugés), j'ai trouvé 2 exemples qui peuvent être intéressant lors des discussions avec les parcs. Je les cite si ça peut aider :
la réserve naturelle du massif du Grand Ventron, à cheval sur les départements des Vosges et du Haut-
Rhin. Depuis 18 ans, 2 799 000 euros ont été investis pour protéger le Grand Tétra. Alors qu’en 1964, on comptait encore 1000
individus, il n’en restait plus que 100 en 2004 et 10 en 2008 ! Or, on parle bien ici d’une réserve naturelle, c'est-à-dire d’une zone
très protégée où même la pénétration pédestre est sévèrement contrôlée.
Source : Bulletin de l’Association pour l’Equilibre et le Développement du Massif Vosgien (AEDMV)
preuve que ce qui provoque la disparition des grand tétra n'est pas une quelconque fréquentation ... et donc toute corrélation entre un oiseau protégé dont la population diminuerait et une pratique libériste n'est que préjugé non fondé.
le camp militaire de Canjuers, dans le Var, où des espèces protégées d’oiseaux prolifèrent à l’abri des tirs d’obus !
Le Journal de l’Environnement l’a d’ailleurs confirmé récemment : « Les terrains militaires ayant échappé à l’urbanisation, l’industrialisation
et certains modes d’agriculture intensive, ils présentent souvent un intérêt faunistique et floristique. Ainsi, 20% de
ces espaces sont classés dans le réseau Natura 2000.
« Les obus peuvent bien pleuvoir, la vie continue. (...) toutes les études le prouvent : les oiseaux et, au-delà, l’ensemble de la faune sauvage,
s’accommodent parfaitement de l’environnement tourmenté d’un champ de tir comme celui du camp de Canjuers »
si les tirs d'obus divers ne font pas fuir les animaux sauvages, ce n'est pas la pratique du parapente par quelques uns qui engendre un risque.
Le dossier complet du CODEVER se trouve là :
http://www.codever.fr/doc/direct.php?cu=24&did=109 Salut Piwaille,
bon j'interviens rarement sur le forum mais quand il s'agit d'ornithologie, je pense que je peux apporter un peu d'éclairage, surtout quand les cas ne sont pas ou peu expliqués. Tu compares deux cas très différents où il faut connaître le contexte et la biologie des deux cas.
Dans le premier cas, celui du Grand Têtras, la population du plus lourd oiseau de France est effectivement au bord de l'extinction dans les Vosges. Du à plusieurs raisons:
- la gestion forestière. Les coupes à blancs, les modifications des peuplements d'arbres, le dérangement du à cette activité perturbent fortement cette espèce très sensible et très discrète malgré sa taille.
- également l'isolement et le fractionnement de cette population, déconnectée des autres groupes qui, pour le plus proche, se trouve dans le Jura. Les aménagements de tous types crééent des barrières biologiques que l'espèce, strictement forestière, a beaucoup de mal à pénétrer, isolant la population en petits groupes, trop petits pour être viable.
- le tir de cette espèce (gibier en france mais protégée dans les départements où il est mal en point) est également une raison mais qui a tendance à être plutôt anecdotique.
- une autre reste et restera le dérangement humain des boisements par les "activités de pleine nature" ou "loisirs verts" qui consiste à rouler en 4x4 ou motocross sur les espaces naturels et des chemins forestiers qui se multiplient, dont l'association CODEVER se fait l'avocat.
Les statistiques véridiques du CODEVER n'apporte aucune preuve et aucune explication. Juste, elles montrent que malgré l'utilisation de fonds pour sauver une espèce (où 2 800 000€ en 18 ans c'est peu comparé à d'autres programmes), celle-ci s'éteint petit à petit. La réserve naturelle citée ne cherche qu'à sauvegarder ce qui est sauvegardable dans son périmètre (1647 ha) qui ne représente qu'une goutte d'eau dans le massif Vosgien.
Et ce que le Codever oublie de dire, c'est que le Grand Têtras a vu sa population légèrement augmenter dans le secteur de la Réserve naturelle ces dernières années, ce qui est positif, fruit peut-être des années de protection et d'action pour sa sauvegarde. De plus, la réserve est ouverte (sur les itinéraires balisés) aux randonnées pédestres et aux VTT.
Pour le cas de Canjuers, c'est complètement différent. Ce camp militaire (l'un des plus grands de France ou ptet le plus grand) possède effectivement une zone de tir où une population d'Outarde canepetière se reproduit sans problème ou presque (quelques unes doivent sauter de temps en temps), mais justement car il n'y a pas de présence humaine sur le site. Tu le dis d'ailleurs très bien: "pas d'urbanisation, d'industrialisation ou d'agriculture intensive", donc pas de dérangement par la présence physique de l'homme. En plus, le camp n'est pas utilisé partout comme champ de tir, le reste est utilisé pour des manoeuvres (de plus en plus rare) et donc retourné complètement à l'état naturel.
Tout ça pour dire qu'il ne faut pas faire de conclusions hâtives sur des exemples tirés de leurs contexte et servant une cause un peu douteuse (je m'éclate avec mon gros 4x4 sur des milieux naturels qui pourtant appartiennent à tous).
Pour répondre à Eddie, le fait sur le "partage" des thermiques avec les rapaces je me suis déjà exprimé sur le sujet sur un autre fil de discussion, celui du rapport des parapentistes et de la LPO.
Par contre je reste totalement favorable à une pratique raisonnée du survol des parcs nationaux et d'autres espaces protégés tant que l'on prend en compte la biologie et la protection des espèces rupestres (de falaises). Il y a, je suis sûr, un terrain d'entente, et je suis également parapentiste donc ne voyez pas en moi un écologiste extrémiste et obtus.
Je ne peux que rejoindre l'avis de Marc Lassalle qui nous rappelle que: "Par pitié : pas de "vol sauvage" dans les Parcs si on veut obtenir de pouvoir y voler (sous certaines conditions) de façon officielle pour les années à venir."