Je vais être un peu longue mais le sujet mérite d'être développé.
Ce qu'ils appellent "ultra- ou néo-libéralisme" est un édulcorant destiné à faire croire aux populations que
ce système cette doctrine serait libérale, c'est à dire facteur de liberté.
Il n'en est rien, c'est une fascisme économique extrêmement dur, inégalitaire, qui foule aux pieds les droits de l'homme et se fout complètement de paupériser les populations et de dévaster la planète, pourvu que cela rapporte du fric à ceux qui le font fonctionner.
TOUS les pays qui sont entrés là-dedans, dans cette doctrine élaborée par Friedrich Hayek et Milton Friedman, ont vu leurs populations plonger dans la pauvreté, la précarité et donc la délinquance, avec pour corollaire un flicage massif destiné à protéger les possédants.
Quand thatcher (je ne mets jamais de majuscule à cette saloperie ignoble, que j'avais surnommée "la dame au coeur de fer" en référence à heydrich, "l'homme au coeur de fer") prit le pouvoir en Angleterre, elle privatisa les services publics et déclencha immédiatement des grèves massives, notamment chez les mineurs, et l'Angleterre plongea au seuil de pauvreté, ne tenant le nez hors de l'eau que grâce au pétrole de la mer du Nord, mais thatcher était politiquement condamnée. Elle fut sauvée par l'initiative imbécile des généraux argentins qui crurent le moment venu de débarquer aux Malvinas.
Thatcher envoya la Navy et le pays fit bloc autour de son gouvernement, pourtant haï et honni, un vieux réflexe historique. Cette guerre sauva thatcher mais pas les généraux argentins...
Le coup d'état de septembre 1973 qui fit tomber le gouvernement d'unité populaire de Salvador Allende fut préparé par les militaires et téléguidé par la CIA, il n'était pas question pour eux de laisser vivre un gouvernement mené par des communistes et qui s'en prenait aux multinationales US.
A peine Allende mort (les armes à la main, en héros) les "Chicago boys rappliquèrent dare dare pour "réorganiser l'économie... qui de saine et libérale devint du jour au lendemain inégalitaire, malsaine et tyrannique. Une répression massive suivit, évidemment.
Vous connaissez tous le nom de pinochet, grand ami de thatcher.
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Ils firent de même lors de chaque crise, l'exploitant pour déstabiliser ce qui tenait encore debout et "réorganisant l'économie". Ainsi la fin de l'URSS leur permit de mettre en place un démagogue ivrogne à moitié neuneu, un certain Eltsine, qui "privatisa" l'économie russe au profit des apparatchiks du "Parti" reconvertis en mafieux.
On connaît la suite.
La crise grecque de 1967 n'avait pas eu d'autres causes, l'affaire Lambrakis ne fut qu'un prétexte... mais les colonels furent assez vite balayés avant que le pays ne fût complètement ruiné, Papadopoulos n'ayant pas marché dans la combine des Chicago Boys. Ils revinrent à la charge à la faveur des suites des JO, qui mirent les finances grecques dans le rouge, l'Union Européenne ne fut pas très efficace mais elle soutint la Grèce et Tsipras fit de son mieux pour réparer les dégâts.
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Vous en saurez davantage et vous comprendrez mieux en lisant le formidable bouquin de Naomi Klein "la stratégie du choc". Il y a aussi une de ses conférences à voir sur YouTube (en anglais avec sous-titres) :
https://www.youtube.com/watch?v=mPVNfNps2A8---
Si le Canard n'avait pas publié ses découvertes sur Fillon début 1917, il ne fait nul doute que les Français auraient voté pour lui et qu'il y aurait à l'Elysée un crétin cupide et escroc manipulé par la finance. A la place, nous avons un banquier complètement intégré dans le monde de la finance mais beaucoup plus intelligent que Fillon, qui ne se laissera pas manipuler par les Américains (notamment en ce qui concerne le glyphosate et le réchauffement climatique).
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Je n'aime pas Macron, je déteste les gens de ce genre mais c'est probablement un véritable Européen, comme le fut Mitterrand, et il est tout aussi probablement convaincu que l'Europe telle que nous la connaissons est un archaïsme inefficace et ruineux, que la seule manière de nous en tirer est de faire le ménage chez nous (suppression de l'ENA pour commencer) et de tenter de fonder avec l'Allemagne une Confédération Européenne, à la manière de la Confédération Helvétique, avec un Etat, un gouvernement, une armée et une diplomatie UNIQUES. Les Etats Unis d'Europe en quelque sorte. Viendront très vite y adhérer le Benelux, la Tchéquie, la Slovénie, l'Irlande, la Suède et la Finlande, l'Espagne et le Portugal, ce sera plus compliqué pour l'Italie (c'est toujours le bordel dans le I de "pigs") et la Grèce (le G de "pigs").
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PIGS... cochons en anglais, est l'acronyme de Portugal-Italy-Greece-Spain dans le langage des Chicago boys. Des gens ignobles, je vous dis !
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Voter pour l'Europe, OUI, évidemment, mais pas n'importe comment.
Les Français sont majoritairement européens, malgré tous les gouvernements ripoux et démagogues qui ont dévoyé de bel objectif historique, à commencer par DeGaulle qui le torpilla allègrement avant de faire passer un "traité de Rome" instituant une pseudo-Europe des Nations qui ne fut qu'un conglomérat d'intérêts économiques.
Thatcher fit le reste malgré Giscard, Willi Brandt (un type fabuleux qui aurait été le meilleur président européen possible), et Mitterrand.
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Nous en sommes là.
En France, tous les micro-partis se réveillent pour faire campagne et aller à la soupe, parce que la soupe est bonne, il n'y a pas bézef de vrais Européens chez ces gens-là et personnellement je ne me dérangerai pas pour aller voter dans de telles conditions.
MOI JE VEUX LES ETATS-UNIS D'EUROPE, le reste n'est que de la guignolade et cela peut durer encore longtemps, au moins le temps que ma génération (du baby-boom) soit passée à la tombe.
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Napoléon avait une idée du même genre, héritée de la Révolution, mais "son" Europe était un empire népotique qui ne tenait que par la soldatesque et n'avait aucune chance de durer.
Himmler avait aussi une idée de ce genre, une Europe gouvernée par un état-SS fondé sur la terreur et le racisme, l'Histoire ne laisse pas survivre longtemps de telles utopies.
Staline fonda l'URSS avec lui aussi l'idée de gouverner par la terreur mais le système n'était pas plus viable pour autant et il s'écroula.
Je ne vais pas remonter jusqu'à Auguste, Sargon ou Ramsès II.
Aucun empire fondé sur la domination des peuples n'a été viable mais aucune alliance fondée sur de seuls intérêts économiques ne l'a été davantage.
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L'Europe de peuples est faite, nous communiquons dans toutes les langues avec tous les Européens, nous éclusons des bières ensemble, nous volons ensemble, nous embarquons ceux qui lèvent le pouce en nous foutant pas mal de leurs origines ethniques, j'ai ressenti cela partout en Europe, de Stockholm à Séville et de Pau à Prague, même à Londres !
C'est certainement l'Europe que nous voulons, porteuse d'unité, de paix et de prospérité, certainement pas l'Europe ploutocratique actuelle.
C'était l'Amérique du Sud dont rêvaient Simon Bolivar, puis Che Guevara, on a vu l'ampleur des déconvenues qui ont suivi parce que le monstre de Washington ne l'entendait pas ainsi
L'ennemi n'est plus l'URSS agressive de staline et de ses successeurs, c'est l'Amérique "néolibérale", que certains dans ma jeunesse appelaient fort justement l'impérialisme américain
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L'hymne européen est l'ode à la joie de Beethoven sur un poème (hélas très déiste) de Schiller. Moi je préférerais l'Internationale, évidemment, mais personne ne me suivra en dehors des gens de Gauche et c'est bien dommage.
"Contre les richards et les ploutocrates... (la Varsovienne)
"Debout les damnés de la Terre... (l'Internationale)
"Foules esclaves, debout !.. (l'appel du Komintern)
Les peuples opprimés ont produit des chants magnifiques, dans tous les pays, et notre triste France en est encore à la franchouillarde Marseillaise, chant guerrier, raciste et xénophobe, quelle honte ! On ne m'entendra jamais chanter "qu'un sang impur abruve nos sillons".
Salut et fraternité*
(française, belge, allemande, tchèque, écossaise, la bière est le ciment des peuples)