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Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: l'Optimisme illusoire (partagez vos incidents !)  (Lu 7356 fois)
0 Membres et 1 Invité sur ce fil de discussion.
Tom
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Aile: BGD
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« le: 19 Septembre 2017 - 20:12:34 »

Salut à tous, en partant de mon message dans le poste sur les accidents mortels :
Citation
j'aimerai rebondir sur une idée introduite quelques pages avant : Celui qui se croit à l'abri d'une erreur commet de base, une grosse erreur.
Je pense que chacun fonctionne différemment, et que chacun doit construire sa pratique en fonction du niveau de risque acceptable et du type de vol recherché (bouh les drapeaux !)

Mon objectif est d'arriver à définir, pour ma pratique, ce que je met derrière ces 3 définitions :

   1/ Précaution : comment décider si je fonce, ou si je n'y vais pas ?
   2/ Prévention : le risque est avéré et je décide de le prendre, mais comment le minimiser ?
   3/ Protection : limiter la casse en cas de catastrophe (voir plus loin pour la définition de la catastrophe).

Ensuite chacun peut définir son 1/, 2/ et 3/ et le valider en étudiant des retour d'expérience concrets.
Beaucoup se plaignent du manque de retour lors des accidents mortels. Il est important de noter qu'au final, un presque accident, c'est encore plus intéressant qu'un accident mortel ! C'est ainsi que je définis la catastrophe : une configuration ou le contrôle de la situation m'échappe entièrement ou en partie. Ou alors plus simplement : franchir ses limites.

Donc pour construire ma sécurité, le retour d'exp d'un pilote qui a eu beaucoup de chance suite à un vrac à ras les falaises est aussi voir encore plus pertinent que celui qui s'est tué ou blessé dans une situation similaire. C'est pourquoi quand j'en ai l'occasion, je demande aux pilotes de me raconter leur pire souvenir de vol. Et je suis effrayé de constater que le nombre de gens qui ont vécu un accident ou presque accident est très grand ! C'est la face caché de l'iceberg que l'on mentionnait plus tôt, et c'est pour ça qu'il faut agir pour la sécurité, et vite !

Je constate que beaucoup de pilotes confondent Faute et Erreur. La faute est lié à une prise de risque avérée : ex "je fonce sous le vent même si je sais que ça va être très turbulent". Alors que l'erreur est liée à une inconscience, une maladresse : ex "Je pensais pas que ça serait si turbulent à cet endroit"
Alors que les pilotes prudents pourront aisément éviter les fautes, TOUS les pilotes peuvent faire des erreurs, car en terme de connaissances et compétences, chaque volant, même champion du monde, a des limites, qu'il risque de franchir sans forcément sans rendre compte (c'est ça une erreur !)

Premier élément qui a été déja longuement été évoqué : c'est la formation qui permet de transformer beaucoup d'erreurs potentielles en fautes évitables. (ex un moniteur m'a expliqué pourquoi cette zone est turbulente, je sais maintenant qu'il faut l'éviter). mais ça rien de conceptuellement difficile. Le problème c'est qu'avec toute la formation du monde, l'erreur est toujours possible, sinon comment expliquer que certains accidents concernent d'excellents pilotes ?

Bon, comment faire pour éviter les erreurs si je ne peux pas me faire confiance ? La question est ouverte ! voila mon début de réponse qui n'engage que moi.
D'abord j'essaie de constater quels sont les constantes des catastrophes (selon la définition précédente) :

   - Le Déni : Je suis prudent et compétent donc je n'ai pas de soucis à me faire
   - La Pression externe : Je suis fatigué à cause du boulot, je n'ai pas volé pendant un mois et j'ai faim, mes potes me regardent, ...
   - La Routine : Paul en parle très bien avec sa définition de "conscience statistique". En un mot, on s'habitue vite au succès : après 1000 vols sans problèmes, c'est que tout va bien. (pour moi le dicton "vieux pilote bon pilote" ------> poubelle)
   - Optimisme illusoire : je sais que c'est chaud, mais ça va le faire !
 
Application à la 1/ prévention : Avant le décollage (ou avant d'envoyer mon run, dans mon cas en acro) je prends ma décision basée sur mes connaissances techniques. (aérologie, connaissance de mon niveau, etc ... ) décision que je remet ensuite en question avec ma checklist DROP. Imaginons le cas concret de la figure que j'apprends en ce moment : l'hélico.
D : ai-je toujours bien dans un coin de la tête les conséquences catastrophiques si jamais je me foire?  (selon la définition au dessus : un vrac twisté, pour moi, même si ça finit par revoler c'est une catastrophe)

R : Je n'ai plus du tout peur car après avoir répété 100 fois la figure, je n'ai jamais eu de problèmes = danger ! (c'est d'ailleurs le mal de beaucoup de pilotes d'acro. Le sentiment d'invulnérabilité de l'acrobate qui maitrise avec facilité un large panel de figures est très dangereux !)

O : Ma hauteur sol est limite mais c'est pas grave encore un dernier essai ... non !

P : C'est mon 5eme run. Suis-je encore en capacité de continuer malgré la fatigue?


Application à la 2/ précaution : je décide en conscience de cause d'envoyer quand même mon hélico. J'essaie de limiter la probabilité d' occurrence de la catastrophe, de la même façon. Un risque c'est = une catastrophe plus ou moins grave * une probabilité d'occurrence
(sans détailler : je limite le nombre de tour car ma relative faible expérience me rends plus vulnérable à la désorientation spatiale, je ne force pas un dés-axage trop important, etc ... )

Enfin quelques mots pour la 3/ Protection : la catastrophe (dans mon cas, je l'ai définie comme un vrac twisté) est à envisager. C'est pour ça que je fais tout au dessus de 400m/sol (hauteur définie justement par le retour d'expérience), j'ai deux secours, je n'envoie que si le box est propre, sans trop de dérive, etc ..
 
Pour terminer concernant le retour d'expérience, j'encourage tous les pilotes sur le forum à raconter leurs erreurs, car ce sont elles qui sont intéressantes ! et j'encourage les lecteurs à être plus indulgents vis à vis de ceux qui ont la force de s'ouvrir publiquement, en se rappelant que, chacun à son niveau, personne n'est pas à l'abri d'une erreur ! 

Voila mon chantier à l'heure actuelle. Il est assez pessimiste car je pars de l'axiome que l'on aura jamais la certitude d'être protégé des erreurs. Pour résumer en un dicton : "pilote prudent pilote vivant. mais c'est pas sûr!", "pilote pas con, maitrise en tout temps la situation"  salut !

Vincent me suggère de décliner ce trèèèès long fil en un nouveau centré sur le retour d'expérience. Pas de honte à avoir, chacun à son niveau possède ses propres limites. Comme je le disais pour moi ce fil concerne toutes les situation ou la maitrise du vol a échappé même partiellement au pilote. Je pense que beaucoup seront intéressés aussi, si possible, du mécanisme qui selon vous vous à conduit à l'erreur (Déni, optimisme, etc ... ). Bref, ici, c'est les PA, pour Parapentiste Anonymes !


Je commence ... (je vais essayer d'être bref)


Décollage en Suisse au Niesen. Ce sont de grandes face EST ou il est possible de partir en cross dès 9h30.
Pour info je ne suis pas trop crosseur et je ne connais pas le site. les 3/4 de ma pratique c'est de l'acro en site connu. La météo annonce de l'OUEST qui rentre en fin d'après midi. Cela ne m'inquiète guère je sais que je serai largement posé d'ici la.

Je suis pas très en confiance dans le début du vol, car ça faisait longtemps que je n'avais pas été perché comme ça, et je connais pas trop le site. J'avance très prudemment, concentré, en permanence en train d'analyser, sans trop prendre le temps de me détendre. après 1h30, je vois un bel alpage toujours côté EST qui est assez haut, je saisi l'occasion pour m'offrir un break. Je pose sans soucis et je mange un morceau. Pendant ce temps je vois des pilotes encore plus haut que tout à l'heure perché au dessus des crêtes. Je me prépare à repartir quand j'entends un grand claquement : c'est une pilote qui s'est pris une belle fermeture. Première erreur de ma part : dans le DROP je manque au D et O : Déni (moi, avec mes compétences d'acro, j'aurai su éviter cette fermeture) et Optimisme Illusoire (C'est juste une petite turbulence passagère!) me poussent à ne pas prendre en compte cet événement dans mon analyse (j'aurai du car les conditions étaient très saine pendant la première partie du vol. J'ai quand même fait une pause de 45minutes, qui sait comment les choses peuvent evoluer pourtant ?) . Je ne pense qu'à rejoindre les collègues au dessus des crêtes ! Je décolle et pendant une dizaine de minutes je me refais doucement, quand soudain, une maxi dégueulante me propulse entre -5 et -6 m/s vers le bas. je m'écarte du relief pensant sortir rapidement de se mauvais pas, mais non ! après plusieurs longues secondes ainsi, je réalise qu'en fait le vent d'Ouest est certainement arrivé plus tôt que prévu et que c'est toutes les face EST qui plombent comme ça ! Manque de bol, les vaches à environ 3 de finesse que j'avais en vue deviennent inaccessible ...
J'avance en accélérant timidement vers la vallée, car c'est turbulent et j'ai besoin de piloter aux freins. C'est alors que je réalise qu'il va falloir envisager l'arbrissage ... tout en avançant j'essaie de trouver un endroit dans la forêt ou les arbres sont moins haut et le plus accueillants possibles. Quand soudain, miracle, en passant un vallon je vois apparaitre un petit hameau avec un champs, entouré de lignes. C'est petit et il ne faut pas se rater, mais c'est posable !! Ouf !! Surtout que vu que je suis plus vers le bas de la vallée et avec l'influence de la brise, la dégueulante d'Ouest s'est calmée. Je pose sans aucun soucis, je remercie chaleureusement le champs d'être la sous le regard ébahit de son propriétaire que je remercie aussi au passage.

Conclusion : mettre à jour son analyse lors d'une repose est primordial, j'ai manqué à mes principes (pour ma défense j'ai pensé à l'idée de la méthode DROP que plus tard). Déni et optimise illusoire ont failli se terminer par un arbrissage. Vu la hauteur (15/20m) des arbres à cet endroit je me suis dis que c'était con de ne pas avoir dans la sellette un kit de secu (cf 3/ protection ) en cas cata ...

à vous !
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R&D Chez Bruce Goldsmith Design
ottaflodna
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« Répondre #1 le: 19 Septembre 2017 - 22:59:50 »

Belle journée d'automne, vent météo faible annoncé, je monte aux Cornettes de Bise à pieds par la Suisse avec l'intention de voler vers la Suisse. C'est potentiellement pas évident car il faut passer un col, cheminer dans une vallée qui peut dégueuler... Bref faut réfléchir un peu.
Ça va être une première et je suis seul.

En passant le fameux col à pieds vers 10h15 je vois un gars en cross, assez haut: cool, c'est une journée plus que "rando-plouf".

J'ai une nouvelle sellette cocon depuis 2 vols que je n'ai pas encore eu l'occasion de tester sur des vols de durée. Chouette.

J'arrive au sommet vers 11h, il y a une pente caillouteuse mais sympa orientée sud est et une face rocheuse plein ouest. Il y a comme des petites bouffes de face sur la pente décollable, sinon c'est léger et travers droit (sud ouest). Je me prépare, je me concentre sur mon plan de vol avec dans l'idée que si je prends quelques dizaines de mètres au dessus du relief ça va être plus facile et même canon. Je pregonfle un peu quand ça vient de face... et puis m*rde de p*ta*n de chiotte, ma voile se tourne comme une girouette, je sens quelques suspentes prises dans les cailloux qui pètent en mode catapulte, mes pieds ne touche plus tellement le sol, je suis twisté, je fais sans doute n'importe quoi, je retrouve le contact du sol, j'ai le palpitant à 240, sinon mon intégrité physique est OK.

Je suis penaud quand je comprends que si j'avais pensé à décoller (ou pas) avant de me focaliser sur le vol, je n'aurais pas pu manquer que malgré l'heure peu avancée, la face ouest donne déjà fort, les choucas font du soaring avec les ailes rentrées mode recherche de vitesse et je voulais donc décoller sous le vent de ce bouillon. Par dessus le marché j'ai des lacunes en gonflage (je me fais arracher plus souvent qu'à mon tour, déjà parce que ça ne devrait jamais être le tour de personne) dont je repousse la correction à plus tard depuis déjà trop longtemps.

Déni, optimisme illusoire, nouveau matos sur nouveau site, tout y est je crois vrac

Pour la petite histoire, je me suis mis une grosse boîte dans un pierrier en redescendant à pieds, absorbé par le ruminement de ma connerie toute fraîche.

Édit: ça fait du bien de l'écrire avec une volonté d'objectivité et de détachement. Le scénario me semble d'un classique presque déprimant.
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Tom
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Aile: BGD
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« Répondre #2 le: 19 Septembre 2017 - 23:21:06 »

Salut,

Merci de te jeter à l'eau, et merci pour ton retour d'expérience !

question : si tu es passé par le sommet, pourquoi n'a tu pas senti l'air venant de l'Ouest ? Les conditions ont évolué le temps de la préparation?
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R&D Chez Bruce Goldsmith Design
ottaflodna
Invité
« Répondre #3 le: 20 Septembre 2017 - 08:30:21 »

Je pourrais dire laconiquement : "parce que je suis un con".

C'était tout à fait visible mais je n'ai pas voulu voir le danger parce que je m'étais déjà enfermé dans une réflexion plus lointaine... et que je n'ai à aucun moment considéré l'option "décoller ailleurs" ou "renoncer".
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gof38
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« Répondre #4 le: 20 Septembre 2017 - 09:57:31 »

A mon tour.
J'ai eu 2 presque accidents en biplace (avec ma copine) cette année, assez rapprochés, ce qui fait que je m'interroge pas mal.

1. Début Aout cette année à St Hil. Il y a un peu de Nord, c'est assez stable en basse couche (sous le niveau des falaises).
Un 1er vol tranquille, style plouf amélioré. Je me dirige vers les antennes en gardant ma marge par rapport au relief, ça ne monte pas trop mais ça ne descend pas vraiment non plus. Dans la combe après les antennes, c'est un peu turbulent, je m'écarte un peu plus, passe un peu bas, je décide de retourner vers Lumbin pour assurer le posé sur l'attéro officiel. Bref pas le vol du siècle mais tout va bien. A lattéro un moniteur de Prévol me propose de me remonter car il est seul avec sa passagère. Dans le camion, on parle du nouveau déco (Est?) qui parait-il est souvent mieux que les 2 autres.
On a le temps, on décide de faire un 2ème tour en espérant que les conditions soient un peu mieux installées et d'essayer ce déco.

Sur place, peu de bouffe de face, c'est mou mais quand il y a des bouffes c'est bien dans l'axe. Je ne connait pas ce déco, c'est pas aussi grand que les autres. On s'installe tranquillement, je laisse passer 2 pros, on prend notre temps de toutes façon c'est mou. Prêts à décoller, on attends patiemment un créneau de face, sinon c'est plutôt tendance rien voire cul très léger.
C'est là l'erreur. Pour que ça décolle, il va falloir mettre la patate.
Tel que je l'analyse: petite précipitation au gonflage, je temporise un peu trop tôt (voile un peu derrière), ce qui me fait perdre quelques mètres pour la prise en charge le tout cumulé avec la fin de la bouffe de face. Ca décolle vite malgré tout, mais on reste au raz du sol quelques mètres supplémentaires. Sauf qu'il y a un arbre (arbuste) pile devant, je ne passerai pas au dessus. Décision en quelques millisecondes. Je pense me jeter dans l'arbre, mais on a déjà de la vitesse. Finalement je slalome entre les arbres (côté funiculaire). Ca passe près mais ça passe.
Pas fier, petite montée d'adrénaline.

2. Samedi dernier à Courtet.
C'est couvert, quelques créneaux quand le soleil perce, mais globalement c'est mou. Des potes décollent dans le 1er créneau, s'extraient et font un beau vol local. En bi on décolle facile après une bonne attente, direction l'Australie où ça se maintient au niveau de la gencive. Mais quand ça repasse à l'ombre il faut aller poser (il aurait fallu être plus patient mais en bi j'aime avoir de la marge pour faire mon approche). Vol court facile.
Pareil on a le temps, on remonte pour un 2ème tour, un copain nous fait la navette. Au déco c'est toujours mou, avec alternance de petites bouffes de face et de travers droit. Il va falloir choisir le créneau mais rien d'inquiétant.
Prévol, on étale, on s'installe tranquilles, attente quelques minutes du bon créneau et go. Décollage niquel, mais bizarrement on rase les arbres. Pas normal ça. Grosse dégueulante? ma copine n'arrive pas à s'installer dans sa sellette, je lâche les commandes pour l'aider un peu en surveillant les arbres que je trouve vraiment très près. Tout va bien, elle s'installe et là je regarde l'aile. Putain c'est quoi ce bordel, j'ai une grosse oreille à droite (un gros 1/3 de l'aile droite). Coup de frein pour voir, essaie avec la suspente de stab, rien n'y fait en fait c'est une cravate qui fait comme une oreille.
En pratique ça reste très manoeuvrable, je décide d'aller poser comme ça (ça descend bien vite quand même). Posé bien propre sur le terrain, mais la miss a quand même eu un gros stress (c'est difficile d'expliquer tout ce qui se passe en même temps qu'on essaie d'enlever un gros merdier).
Bilan, j'ai mal fait la prévol, il y avait un gros noeud entre 2 A (tout en haut). Inenlevable en vol ça ne serait jamais parti.

Conclusion: Déco court et peu alimenté, il faut que je revoie mon gonflage dans ces conditions (en particulier la phase contrôle). Sur le 2ème vol je n'ai rien senti d'anormal, ce n'est même pas parti à droite (il est vraiment facile cet Orca2).
Heureusement que j'ai appris à gérer une fermeture et à garder mon sang froid. Ca aurait pu (très) mal se passer.

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pascalou05
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« Répondre #5 le: 20 Septembre 2017 - 10:15:59 »

J'ai toujours entendu dire que si on a réussi a décoller avec une cravate, on peut voler; bien sur c'est direct l'attero. A Courtet, après un face voile raté, j'ai pas fait gaffe que ma voile était retombé en ayant fait un tour, plutôt que de refaire une prévol complète, j'ai décollé avec un tour de sellette. Ca fait bizarre mais ça vole, mais pareil c'est droit en bas....
Ca m'a servi de leçon, maintenant quand ma voile retombe et que je ne suis pas sûr qu'elle soit bien retombée, je me détache et recommence toute la prévol...
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Le dernier ours du Buëch....
Parapente Samoens
Invité
« Répondre #6 le: 20 Septembre 2017 - 10:28:16 »

Tu as totalement zappé le contrôle visuel !

C'est en général le signe d'un manque de serenité durant le décollage (= je vais mettre la patate).

Même avec des conditions nulles il est possible de gonfler un biplace récent en marchant. C'est un peu plus long, mais comme on avance doucement on ne consomme pas plus de distance. Cela nous laisse le temps de temporiser et de contrôler la voile.

Deuxième avantage on ne demande au passager de courrir que au moment où c'est vraiment utile. Si le passager n'a que trois pas de course potentiel, je préfère qu'il les fasse au moment de l'envol plutôt que pendant le gonflage.

À travailler en pente école, vous serez sûrement surpris de monter vos voiles en moins de distance que si vous bourrinez.

Si ça marche pas, changez de biplace ! Clin d'oeil
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wowo
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« Répondre #7 le: 20 Septembre 2017 - 12:03:57 »

Pour ma part, j'ai connu deux expérience de décollage "réussis" avec un blême dans le suspentage.

Le 1er en biplace avec mon magnum 41 (130/230) chargé à ~195 kg. Une petite clef en haut de la ligne des D millieu de la 1/2 aile droite. Je ne l'ai pas vu dans la pré-vol et pas plus dans le contrôle voile lors de la tempo ET pour en rajouter sur les "loupés" pré-vol, ma radio est resté éteinte (sinon les copains au déco auraient pu m'avertir du soucis).
En vol (>1/2 h) je n'ai pas remarqué cette clef et le volet en V qu'elle produisait sur le bord de fuite (vu après-vol sur une vidéo du déco) ni par les quelques coups d'oeil jeté à la voile durant le vol, ni par son comportement dans les virages "normaux".
Arrivé haut au-dessus de l'attérro, j'ai proposé à mon pax ou de piloter un peu l'aile ou de faire quelques virages serrés (3.6 et/ou wings) pour terminer le vol. Il a choisi cette 2èm option, alors allons y...
Après l'initiation d'un roulis, j'ai voulu engager en 3.6 et... immédiatement j'ai ressenti le départ en négatif. Bras hauts, abattée oblique assez profonde et reprise d'un vol normal après quelques mouvements de roulis encore.
Tout de suite derrière j'ai regardé mon aile et son cône de suspentage pour y voir... rien de particulier. Sans la vidéo, j'aurai probablement mis en cause ma gestuelle, là j'ai compris que la clef a du se défaire dans la détente au moment du depart en vrille et que ce n'était pas ma gestuelle mais bien ma pré-vol qu'il fallait revoir.
Qu'il fallait aussi avoir toujours en tête que les biplace du fait de leur stabilité au gonflage/decollage et même en vol pouvait nous/me faire louper des problèmes si on se fiait aux seuls sensations.
Depuis (2011 je crois) je m'applique encore plus à la pré-vol et aussi dès la sortie du déco, je vérifie visuellement et avec soin mon aéronef.

La 2èm, avec ma Sigma 9 toute neuve, un 1er gonflage avorté, un 2èm gonflage depuis l'aile en boule en version bourrin énervé et hop, go in the air.
Là, j'ai remarqué tout de suite aux sensations que j'avais un couac dans le suspentage. L'aile tirait fort à gauche. Contre sellette, petit coup d'oeil, une clef assez importante dans les arrières à mi-hauteur. Petite réflexion rapide sur la suite à donner, choix entre partir poser avec ou, puisque j'avais rapidement beaucoup de gaz, tenter de la défaire avec une marche arrière. Un 2èm coup d'oeil me laisse penser que vu la boucle que je vois, c'est pas certain qu'elle se défasse sur une détente et de surcroît pas sur du tout que ma tentative de marche arrière ne se transforme pas en cascade d'incident. Bref, je reste sur l'option 1 et pars me poser en contrant un max à la sellette pour tenir le vol droit et en laissant tourner du côté de la clef en relâchant un peu le contre pour tous les virages pour descendre et rejoindre l'attérro avec quelques poignées - témoins en chemin pour au cas où... Posé vivant, posé content et plus riche d'un nouvel enseignement ; ne jamais forcer/précipiter un décollage même si on se sent "obligé" d'assurer son image devant les copains de la sortie-club.

Je reprends volontier à mon compte, que parfois (heureusement que parfois) on tout simplement "con"

Le savoir aide beaucoup pour l'être un peu moins (enfin je l'espère... déjà pour moi)

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Le plus beau vol ? Sûr, celui à venir !
flaille
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« Répondre #8 le: 20 Septembre 2017 - 12:36:03 »

bonne idee ce fil!

J'aimerais partager un presqu'incident un peu special qui remonte a 5 ans. C'est un peu special, car il n'y a pas eu d'incident, car il n'y a pas eu de tentative de decollage. Mais je ne crois pas avoir vecu en 7 ans de parapente autant de bouillonement de cerveau, une telle tempete conflictuelle d'interet... c'est sans doute la raison pour la quelle je m'en souviens aujourd'hui.

Contexte:

Vol rando a la Croix de Belledonne jeudi 11 octobre 2012 en passant par le sommet du grand colon depuis Freydieres. ca fait quand meme 2800 metres de denivelles positif.
Depart de rando a 6h30 du matin en solitaire. Juste mon ultralite 16, mon everest, deux barres de cereales et un peu d'eau. je savais que la marche serait longue, donc j'ai fais une passe sur tout equipemement superflu.
Vers 15h, j'arrive au decollage de la croix de belledonne, en plutot bonne forme.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le second point culminant de la chaine de belledonne (de la vallee complete du gresivaudan) apres le grand pic de belledonne, situe une cinquantaine de metres plus haut. Voici ce a quoi ressemble le deco:

de la bonne grosse pierre sur laquelle il faut courrir puisque la pente n'est pas tres forte.
Il y a une raison pour laquelle Michel Pila dans son descriptif de vol rando, la recommande en hiver lorsque la neige tassee recouvre la pierre. Mais il y a toujours quelqu'un trop presse pour attendre quelques mois de plus...
le plan de vol est le suivant: courrir dans la pente en longeant la falaise, puis une fois en l'air obliquer a 90 degres droite pour s'ouvrir la vallee. Deco un peu similaire a celui de la dent de crolles pour ceux qui connaissent. (voire fleche noire sur la photo plus haut)
La fenetre de vent acceptable est tres etroite, de sud-ouest a ouest. La force du vent est egalement critique, trop de vent de sud-ouest et c'est le risque de manger les rotors une fois la cassure passee (et d'enchainer les cascades d'accident au dessus du glacier de Freydane, gloups...), trop peu de vent, c'est l'assurance (a cette altitude, presque 3000m) de devoir courrir a fond sur la pierre pour faire decoller la 16m2, et le risque de tomber, et de se casser une jambe et de passer la nuit sans equipemement adequat par -5 degres car le telephone ne passe pas a cet endroit.

D'un autre cote, une fois en l'air, c'est l'assurance d'un des plus beaux vol de la vallee, de 2000metres de denivelles, au dessus du lac blanc pour retourner a Freydieres, ou de 2600 pour aller poser a Lumbin, ce qui etait mon plan de vol, l'idee etant de remonter a Freydieres le jour suivant recuperer la voiture.

Ce jour la, il etait prevu 10km/h de Ouest-sud-ouest a 3000m. Conditions parfaites pour me decider a faire ce vol que je convoitais depuis bien longtemps. La qualite de ces previs associee a ma tres bonne connaissance de ma voile, et ma tres bonne forme physique pouvant me permettre un decollage a moindre risque.
Seulement voila...

Ce jour-la, une fois au sommet, c'est rafaleux, les sequences de vent oscillent entre 30 secondes sans vent ou juste un peu de vent, suivi de 30 secondes de rafale a 40km/h qui viennent en Sud-sud-ouest (en dehors de la fenetre de vol) (voire fleches rouges sur la photot ci-dessus). Les calculs me montraient que meme en decollant dans le bon creneau (faible vent), le temps que j'obtienne suffisament de hauteur pour decoller et franchir la cassure, il y avait des chances que la rafale a 40km'h me cueille en plein vol et m'envoit faire une seance acro au-dessus du glacier en string sans secours.

30 minutes, c'est le temps que je suis reste sur ce deco, la voile en bouchon, loin de toute civilisation, seul de chez seul dans ma tete, a ruminer toutes ces informations. J'etais juste incapable de savoir quelle serait la bonne decision. (epargnez moi le sempiternel: "tu as pris la bonne decision, celle de ne pas decoller, car quand on a des doutes, il ne faut pasa y aller etc..." ... quiconque a une bonne experience de vol rando et de vol montagne sait que les conditions de decollage ne sont jamais parfaites, et que la part de risque existe toujours, et donc que la part de "stress/apprehension" fait partie du package. c'est comme ca, on n'est pas sur une butte pleine de gazon sur laquelle rentre du laminaire, c'est dans les livres pour enfants.)

Il ne m'etait juste pas possible de conclure les complexes analyses de cette situation, a mon niveau donne a cette epoque, avec ma connaissance de la meteo recueillie pendant ces 30 minutes, ma relativement bonne fraicheur physique et mentale, la documentation de recits de vol faite depuis des mois, j'etais en mesure de prendre la bonne decision, c'est sur. et pourtant je n'y parvenais pas.

J'aime a penser que chacun possede une "marmite cerebrale". une espece de grand recipient dans lequel sont plonges plein d'ingredients, a chaque situation de mise en exposition, nous venons nous pencher vers cette marmitte et essayer de sentir si les effluves qui en sortent nous plaisent ou ne nous plaisent pas, et presque a chaque fois, nous savons si cette marmitte va etre plutot savoureuse ou plutot repoussante. Mais il existe ces moments de la vie, ou lorsque nous nous penchons, nous n'arrivons pas a savoir si cela sent bon ou mauvais, le cerveau tourne a toute vitesse, la frequence de defilement d'images positives et negatives s'equilibre de maniere incroyable parfaite. Mais il faut prendre une decision. Pas une decision de confortable ecran d'ordinateur, une vraie decision que l'on ne regrettera pas.

Je crois me souvenir que l'element qui m'a aide a prendre cette decision apres une trentaine de minutes de parfaite incertitude, alors que j'etais au comble de l'isolement sur mon sommet rocailleux, c'etait de penser aux autres, de penser a la chaleur du contact humain, meme si il n'est pas facile tous les jours a supporter, de regarder 2800m sous moi, dans la vallee, et d'imaginer ces gens qui sont en famille en train de preparer le repas du soir bien au chaud chez eux, de rigoler ou bien de se disputer, peu importe, il y avait ce contact, qui m'etait directement accessible a condition que je descende a pied. C'est ce qui m'a aide a remettre la voile dans le sac et d'entamer la descente.

Ais-je besoin de preciser cette reflexion profonde qui s'en est ensuivie dans les 3 heures de descente qui m'attendaient.
Encore une fois, je ne parle pas de cette espece d'auto-conviction qui consiste a se dire "pas de regret, j'ai choisi la bonne option". Ca ne veut rien dire... Nous sommes comme humains definis par les decisions que nous prenons. Ceder a la peur n'est pas toujours la meilleur facon d'affronter la vie. La bonne option aurait peut-etre ete celle de decoller, qui peut savoir, qui sait si cette decision de decoller avait declenche chez moi une nouvelle perspective de regard sur la vie...

C'est perdu dans mes pensees que je suis redescendu, et 5 ans plus tard, je ne sais toujours pas si j'ai pris la bonne decision.
Ma video de ce "presque vol rando" est ici:
https://vimeo.com/51306219

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Christian-Luc
Invité
« Répondre #9 le: 20 Septembre 2017 - 13:33:31 »

@flaille: alors, là je dis bravo pour exposer ton ressenti de cette manière !

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'aime ce genre de moment, mais c'est ce que je trouve super dans le vol rando: être seul face au choix, entièrement responsable ... Et c'est l'essence de la liberté, du vol libre. Bon ben tu es redescendu, et cette expérience a nourri ta réflexion.
Comment savoir si tu as pris la bonne décision ? Bonne dans quel sens ? Par rapport à quels critères ? (avoir engrangé un vol de plus, avoir bouclé l'objectif que tu t'étais fixé ? Il n'y aura sans doute pas de réponse, mais en tout cas tu es là et tu continues ...

et respect pour les 2600D+ (ainsi que le retour à piied Clin d'oeil )

  pouce 
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« Répondre #10 le: 20 Septembre 2017 - 14:41:50 »

@Patrick.
Je suis bien d'accord. Je ne suis pas toujours serein sur ces petits décos un peu pentus. J'en suis arrivé à la même conclusion.
Mais faudrait trouver une pente avec la même configuration.
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Flying Koala
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« Répondre #11 le: 20 Septembre 2017 - 16:58:22 »

Octeville, un dimanche d'Avril de cette année.
La météo annonce grand beau avec une jolie brise 18-20 km/h O forcissant ONO dans l'après-midi.
Marée haute vers 14h30.
Les conditions idéales pour un soaring tranquille sur ces magnifiques falaises qui conduisent à Antifer, voire jusqu'à Etretat.

Pour ceux qui ceux qui ne connaissent pas le site, il s'agit d'un long ruban de 12 km de plage, orienté quasi NS, intégralement mangé par la mer aux grandes marées, verrouillé par une falaise de 100 m plus ou moins abrupte qui débouche sur un bocage normand plat et dégagé.

Point délicat, ce magnifique site est sensible, car le club gestionnaire a obtenu l'autorisation de voler dans la CTR de l'aéroport du Havre (bravo à eux!). Le déco est situé à l'extrémité sud de la plage, sur une pente assez raide d'une encoche de la falaise, à moins de 500m de la piste.

En contre-partie de cette tolérance, les règles sont strictes :
- le premier pilote sur site informe la tour pour obtenir une autorisation pour la demi-journée
- TOUS les pilotes embarquent une radio sur la fréquence FFVL pour pouvoir être contactés par la tour
- ET SURTOUT, pas une aile au-dessus de 40m de la falaise (140m mer) sur les 6 premiers km de soaring (100 m ensuite).

Le non-respect de ces règles peut entraîner la fermeture définitive de ce site TRÈS fréquenté par les normands et les franciliens.

J'arrive vers 11h15 après quelques heures de route, je me suis encore levé trop tard!
C'est seulement mon cinquième vol sur site, et aussi mon cinquième vol en bord de mer.
Le déco est déjà bien alimenté, normal c'est l'effet venturi en bord de falaise.
Je salue un pote de club qui vient de se reposer au déco. Son vol d'une heure à été super agréable et il ne volera plus, attendu pour déjeuner.
Nombreuses voiles en l'air, solo et bi. Personne au déco.

Je décide de ne pas traîner avant que ca ne forcisse. Pour plus de confort, je choisis de prendre les escaliers qui conduisent à un second déco 50m en contrebas, une tâche verte d'une dizaine de mètres de circonférence où le vent ne subit pas la compression du bord de falaise.

Un œil sur la plage en contrebas, je constate qu'un bi vient de se poser! Parfait, je prévoit un vol A/R d'une heure, la plage devrait encore être suffisamment large avant la marée pour poser en bas si la repose au déco devenait trop sportive.

La voile est étalée, prévol OK.
Accroché vérifié.
Un dernier check au suspentes. Parfait
Gonflage, retournement et en deux pas je suis en l'air! (Heureusement, ce déco est très court!)
La brise iodée est douce et laminaire, je prends 3 secondes pour savourer l'instant face à l'immensité de la mer.

Oui mais bon je suis 40m au dessus de la plage, faut pas trainer pour prendre l'ascenseur!
Un virage à droite pour se rapprocher du relief et le vario se met à chanter...
Je m'élève doucement le long de la pente très inclinée.
Merveille des ascendances dynamique!

Prudent je veille à tenir ma plume droite à plus de 10m du relief.
40 m sous le bec de falaise...
30 m
20 m mon merle chante plus aigu...
10 m
Sorti! En route pour Antifer!

+10m le merle mélodieux s'est transformé en pie stridente!
+20m coup d'œil au vario affolé +4/+5
Vite! Quart de tour vers la mer!
+40m je suis scotché 15m au vent de la falaise et la maudite pie continue de piailler!
Accélérateur à fond, la pie baisse d'un ton mais je ne m'éloigne pas!
+60m, toujours +2/+3, j'ai sauvagement emplafonné la zone rouge.
+70m, crispé à fond de barreau à en faire crisser les poulies, cette maudite falaise ne s'éloigne pas
+80m, d'une seconde à l'autre la tour va hurler à la radio c'est sûr! Le rouge éclatant de ma voile n'est pas très discret!
Options pour descendre vite?
3 6? Hors de question avec une telle dérive, c'est foncer face planète dans les rouleaux sous le vent de la falaise
+90m, toujours cette pie qui braille!! Moins d'une minute après mon décollage je vais réussir à faire fermer le site! Bravo le Koala 🐨
+100m (200m mer!)et rien ne change! La falaise n'a pas bougé et la pie stridule à tue-tête!

Tant pis, il faut prendre une décision!
OREILLES !
Le gazouillis merle est revenu, mais comme prévu avec cette traînée, accelero à fond, je suis déjà reculé derrière la falaise!

Point positif, le vario vient de se taire! La falaise est 30, 40, 50m devant moi!
Dire que j'ignorais qu'il y avait une marche arrière sur cette voile!
80m sol et le vario c'est transformé en vache qui beugle dans une descente trop raide!
Relâche tes oreilles!
100m derrière la falaise, 60m sol, pas encore d'effet des rouleaux mais inutile de fragiliser le profil, stoppe l'accélérateur.
Que faire reculer ou avancer ?
Plus près...
Pas le temps de finir ma réflexion, 50m sol je rentre dans les rouleaux.
Vario à -3, ca ballote de manière incohérente sur le roulis et le tangage.
Au contact, petites tempos dans des timings peut-être approximatifs, mais je suis incompréhensiblement calme et concentré.
Je veille surtout à avoir une tension constante aux commandes sur chaque demi-aile, mais je suis sans doute au-delà des 400g
30 m sol, je descends à la verticale, les plumes n'arrêtent pas de flapper et je joue au yoyo
20 m sol, debout! Même si ca roule, c'est toujours mieux d'utiliser ses amortisseurs naturels à l'impact.
10 m sol la tension est maximale une fermeture là et c'est une chute irrémédiable de 3 étages.
Ca flappe, ça claque et le temps s'étire à l'infini!

POSÉ!!!

Comme dit Wowo plus haut, posé vivant, posé content!  1

Un vol de 3 minutes dont je me souviendrai!
Je ne pense pas m'avancer en disant que j'ai eu beaucoup de chance.

Je vous passe les péripéties avec le métayer pas forcément réjoui que je sois le 115eme peintre à poser dans son pâturage heureusement sans bétail ce jour-là.

Mon analyse a posteriori:

- Première erreur : la décision de décoller! Mauvaise appréciation du vent qui avait sans doute forci plus tôt qu'annoncé. Pas d'attention aux éléments extérieurs qui auraient pu alerter comme des moutons sur la mer et surtout expérience insuffisante pour en interpréter les effets dynamiques sur des parois aussi importantes et abruptes. J'aurais dû prêter plus d'attention à ma sensation qui m'a fait préférer ne pas choisir le déco supérieur (illusion optimiste).
- Seconde erreur : liée à la première, le choix de la trajectoire trop près du relief. Focalisé sur mon soaring vers Antifer, dans les premières secondes de vol, j'aurais dû plutôt zéroter sous la falaise quelques temps en me rapprochant très progressivement pour mieux apprécier la compression du flux sur la lèvre. Aucun risque ainsi de se retrouver stupidement coincé dans le venturi.
- Troisième erreur : La plus grave et celle que je me reproche! La mauvaise gestion des priorités! Les 2 premières erreurs étaient vénielles et sans conséquence si ce n'est de me faire monter plus haut que je ne le désirais. En restant accéléré face au vent, j'aurai bien fini par rejoindre la mer mais peut-être à 300 ou 400m. Obnubilé par le risque de pénaliser le site, j'ai délibérément choisi de mettre en danger pour redescendre rapidement! Comment peut-on être aussi stupide? Violer un espace aérien est-il plus grave que se crasher? La première priorité du commandant de bord c'est la sécurité! J'espère ne plus jamais l'oublier.

J'espère qu'en vous contant ma petite mésaventure, vous pourrez vous en souvenir aussi.

Vous avez bien sûr le droit de relever toutes les autres co.....ies que j'ai pu faire!

FK

PS: pour la petite histoire, ce jour-là, j'ai eu le plaisir de rencontrer M@tthieu  salut !, nous avons passé l'après-midi ensemble à parawaiter (seules des 15 m2 volaient) et nous avons fait tous deux de beaux vols en fin de journée.

« Dernière édition: 20 Septembre 2017 - 17:16:49 par Flying Koala » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée

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« Répondre #12 le: 20 Septembre 2017 - 17:27:06 »

Bonjour et merci pour ton histoire,

Aurait-il été possible de contacter la tour par la radio ? Tu aurai indiqué ta situation et le contrôleur aurait pris des mesures de corrections de trajectoire envers un éventuel avion.

A+
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« Répondre #13 le: 20 Septembre 2017 - 17:52:25 »

Bonjour et merci pour ton histoire,

Aurait-il été possible de contacter la tour par la radio ? Tu aurai indiqué ta situation et le contrôleur aurait pris des mesures de corrections de trajectoire envers un éventuel avion.

A+

Franchement, je n'y ai même pas pensé... Un membre d'un club local pourrait te répondre mais je doute que la tour reste en veille sur la fréquence FFVL pour écouter le babil des parapentistes car tous ceux qui n'ont pas de radio bi-bande l'utilisent forcément un (tout petit) peu pour communiquer...

Et dans mon état d'esprit, la dernière chose que je voulais faire pendant mes 90 secondes d'intrusion, c'était attirer l'attention de la tour...
« Dernière édition: 20 Septembre 2017 - 17:58:39 par Flying Koala » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée

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« Répondre #14 le: 20 Septembre 2017 - 21:03:21 »

Un an de pratique  en 2009 , fin d 'été  entré d ouest , j aurais du décoller depuis 2h au moins mes les copains devaient faire un Biplace baptème ( qui a été retardé suite au retard sur les diverses rotations )  le déco se fait vers18h 30  au lieu de 18h  entrée ouest  , je décolle et au lieu de virer sur la droite je continue tout droit ,  il y a des câbles électriques ( en tournat sur le droite après le déco il n y aurait pas eu de soucis )  , je lève les jambes, je touche le gros cable avec les fesses ( 1 ère erreur )  , le vol se passe bien , ( pas mis d accélérateur car  je ne m en suis jamais servi jusque làs ) , effet venturi en bas  je tourne pour faire ma finale  mais même bras haut je recule ,  je passe derriere les arbres, descned   , avance touche les branches et tombe de 3,  4 m en parachutale.  Posé sur les jambes et roulé boulé,  mais rien du tout ni moi ni le matos .

joker grillé ;  Site Baigura  déco ouest ( le plus facile )

1 an de pratique , pas d'étude de l'aérologie ( pour le déco ni pour l 'atéro car l'effet venturi était une certitude ) pas d accélerateur  etc... 

trop de facteurs qui différaient par rapport à d'habitude 
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« Répondre #15 le: 20 Septembre 2017 - 22:32:20 »

bonne idee ce fil!
[...]

30 minutes, c'est le temps que je suis reste sur ce deco, la voile en bouchon, loin de toute civilisation, seul de chez seul dans ma tete, a ruminer toutes ces informations. J'etais juste incapable de savoir quelle serait la bonne decision. (epargnez moi le sempiternel: "tu as pris la bonne decision, celle de ne pas decoller, car quand on a des doutes, il ne faut pasa y aller etc..." ... quiconque a une bonne experience de vol rando et de vol montagne sait que les conditions de decollage ne sont jamais parfaites, et que la part de risque existe toujours, et donc que la part de "stress/apprehension" fait partie du package. c'est comme ca, on n'est pas sur une butte pleine de gazon sur laquelle rentre du laminaire, c'est dans les livres pour enfants.)

Il ne m'etait juste pas possible de conclure les complexes analyses de cette situation, a mon niveau donne a cette epoque, avec ma connaissance de la meteo recueillie pendant ces 30 minutes, ma relativement bonne fraicheur physique et mentale, la documentation de recits de vol faite depuis des mois, j'etais en mesure de prendre la bonne decision, c'est sur. et pourtant je n'y parvenais pas.
[...]

Ais-je besoin de preciser cette reflexion profonde qui s'en est ensuivie dans les 3 heures de descente qui m'attendaient.
Encore une fois, je ne parle pas de cette espece d'auto-conviction qui consiste a se dire "pas de regret, j'ai choisi la bonne option". Ca ne veut rien dire... Nous sommes comme humains definis par les decisions que nous prenons. Ceder a la peur n'est pas toujours la meilleur facon d'affronter la vie. La bonne option aurait peut-etre ete celle de decoller, qui peut savoir, qui sait si cette decision de decoller avait declenche chez moi une nouvelle perspective de regard sur la vie...

C'est perdu dans mes pensees que je suis redescendu, et 5 ans plus tard, je ne sais toujours pas si j'ai pris la bonne decision.
[...]

Oui très bonne idée ce fil, Tom trinquer

@Flaille

J'ai du mal à comprendre ton raisonnement.  hein ?
Tout à fait d'accord pour dire que tu ne sauras jamais si c'était volable ou non. Et dans ce sens là, on pourrait effectivement conclure que tu ne sauras jamais si tu as pris la bonne décision.
Il est vrai aussi que la peur empêche parfois de progresser (dans tous les domaines de la vie).

Cependant, vues les conditions que tu décris, il y avait un risque avéré de s'en mettre une ! Pas certain, mais avec une probabilité qd même non négligeable, même si elle est impossible à quantifier.
Je n'ai pas ton expérience, mais j'ai fait qq randos-vols et quand j'ai pu voler, c'était dans des conditions saines. Je n'ai jamais eu l'impression de jouer à la roulette russe.
Donc je pense que dans ce cas, avec un doute objectif sur les conditions de vol, la bonne décision était de s'abstenir.

P...urée qu'elle est longue la descente jusqu'au parking  Clin d'oeil

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« Répondre #16 le: 20 Septembre 2017 - 23:07:26 »

Perso une grosse erreur de mon côté aussi l'an passé en vol rando.
Conditions d'automne, peu de thermique mais un vent du sud qui rentre bien dans le Vercors.
Au départ j'hésite entre aller décoller de l'épaule du Cornafion ou des rochers de l'ours plus au nord. Le départ est le même, donc je me déciderai une fois en haut de la Combe qui sépare les deux sommets.
Finalement l'envie de nouveauté m'amène à grimper en direction du rocher de l'ours.
Je suis sur le chemin qui surplombe la falaise et qui me conduit au sommet. Le vent est soutenu et mal orienté, bien sud. Je me dis que décoller sera compliqué ici (pente ouest). J'hésite à redescendre pour remonter à l'épaule du Cornafion (décolle bien en sud). D'autant qu'il y a visiblement des pilotes qui attendent pour y décoller.
Finalement en redescendant, un moment après, sous le sommet, je trouve que le vent à nettement baissé. Il est quasi nul. Je prends alors la décision hâtive de déplier l'aile et de décoller. En 5 minutes je suis prêt, déco dos voile nickel, bonne prise en charge puis directement je monte d'une cinquantaine de mètres dans une sorte de thermodynamique. Puis d'un coup c'est la merde. Je me fait brasser sévère, l'aile shoote, je la tiens, je suis secoué, j'avance pas vite. En fait je me rend compte que je suis dans du rouleau bien dégueulasse, sous le vent de l'épaule du Cornafion.
Je me dis que je suis vraiment con et que c'était évident. Heureusement après 2/3 minutes qui m'ont paru bien longue, je dépasse le relief et retrouve un flux quasi nul et pose en bas, dans la brise, sans encombre.

Plusieurs choses à analyser :
D'abord la flemme de changer d'objectif (pas envie de me retaper de la montée jusqu'au cornafion) et l'horaire tardif qui me conforte dans l'idée de me dépêcher de décoller.

Puis surtout l'arbre qui cache la forêt : Une zone à l'abri du vent qui m'incite a déplier alors que les voyants étaient clairement au rouge dix minutes avant et 100m au dessus.

Enfin une mauvaise analyse aéro qui me laisse penser que le vent à pu baisser entre le moment où je décolle et la demi heure précédente (alors qu'on annonçait plutôt un renforcement en fin de journée/nuit).

Heureusement je connaissais bien l'aile et j'ai pas eu de soucis à la tenir. Une fermeture aurait pu être craignos car j'avais peu de hauteur sur ce vol.
À l'atterrissage je croise des pilotes qui ont volé du Cornafion. C'était limite pour décoller et certains ont même renoncé.

Bref un joker de plus.

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ottaflodna
Invité
« Répondre #17 le: 26 Septembre 2017 - 20:57:18 »

Je remets une pièce dans la machine pour faire vivre ce super fil.

Je remarque que pour presque tous les récits, l'analyse erronée des conditions revient dans la liste des causes probables de l'accident.
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Triple Seven France
Invité
« Répondre #18 le: 27 Septembre 2017 - 12:19:02 »

Alors tiens, un récit où l'analyse des conditions n'a rien à faire mais qui doit tout à l'Optimisme vraiment Illusoire.

An 2000. Le copain avec qui j'ai commencé le parapente passe sur le site avec sa nouvelle aile compétition. Je le regarde replier après son vol, en détaillant la machine. Très vite il me propose d'essayer.
Je n'ai jamais volé avec une vraie aile de compétition. Enfin si, j'ai eu une DHV3, mais ancienne, ça ne compte plus vraiment. Depuis, toutes mes ailes sont des DHV 2/3 "modernes". Bon là quand même c'est une vraie bête de course, faut pas exagérer. Ceci dit... gnnn ça me titille. Donc il insiste...
Oui mais bon, c'est exclu, il est plus lourd que moi, il a la taille au-dessus de celle qu'il me faudrait, je suis hors fourchette.
Certes mais il vient de prendre le pack complet avec la nouvelle sellette compétition ultra-lourde qui va avec et on calcule vite fait (on se persuade) que si je me charge à bloc, je rentre d'1 kg dans la fourchette. Et puis, le temps de remonter on sera au déco à 17 h, je ne risque rien.
Vendu !
Le temps d'une rotation et voici que je me retrouve élévateurs en main prêt à décoller dans un souffle anémique avec tout un ensemble de matériel inconnu.

Trims au neutre, gonflage, course, ça vole. Direct transition sur la colline orientée Ouest, j'arrive aux 2/3 de la pente. Hop, trims serrés à fond, un peu de prospection et petit à petit je remonte au sommet. Passé au-dessus, c'est l'occasion de voir le plané. Bras hauts direction du village face à un souffle de brise. Trims lâchés à moitié, ça plane encore bien et ça avance. Les sensations avec mon poids qui n'est pas vraiment dans la fourchette sont très bizarres. En fait je ne sens pas grand chose et j'ai l'impression que l'aile fait sa vie seule de son côté. Les commandes sont longues, très légères et la voute me semble vraiment très loin, comme dans une autre pièce...
Bon, ça va bien, j'ai dépassé le village, demi-tour et retour au relief. Je reviens à mi-pente cette fois et voyons donc si ça remonterait encore. On resserre les trims... et tout l'ensemble repasse facilement (tu m'étonnes, avec le poids plume...) loin au-dessus du sommet. Allez, l'ombre s'étend, les copains attendent à l'atterro, il est temps d'aller se poser. Reste quand même 600 m de gaz à cramer : voyons un peu comment ça se comporte une vraie aile compétition, est-ce aussi sensible qu'on le dit.

C'est parti pour du tangage ; j'enfonce, je relâche, j'enfonce, je relâche... je suis très déçu, il ne se passe rien. Impossible d'envoyer l'aile devant. A ce moment là, je n'ai plus du tout en tête que je suis en bas (en-dessous) de fourchette. Alors quoi, j'ai pas assez d'amplitude ! Si ça ne marche pas, essaie encore, essaie plus fort ! C'est parti en mode bourrin sur les freins. Au troisième balancement, les mains en bas je sens l'amorce de décrochage. Oups, vite bras hauts ! L'aile repart, un peu asymétrique, je corrige avec doigté... mais elle est à nouveau derrière ! Pas dégonflée, pas en bascule mais elle ne vole pas. Re-bras hauts, un peu d'attaque un peu d'abattée, je la retiens... à peine... que je crois... Elle repasse en arrière sans voler. L'abattée suivante est à nouveau trop asymétrique à mon goût et je veux encore corriger... et je me recolle en parachutale.
Je vais cramer 400 m comme ça à ne pas faire de vrai bras haut total, à ne pas accepter l'abattée, à ne pas tolérer de déviation de cap et à maintenir une belle parachutale sur axe à force de surpilotage. Et à force de ne pas regarder le sol et à force de me battre, je vois passer, vision irréelle, des feuilles, des brindilles, des branchettes, des branches... STOP !
Je le crois pas ! Je suis assis dans ma sellette perché au sommet d'un hêtre de 35 m de haut !

Je vous passe la descente de l'arbre, les copains qui arrivent dans la forêt avec le matos qui va bien, etc. Bref, une heure plus tard la voile était pliée dans son sac à l'atterro, sans la moindre égratignure ! Ce jour-là, la source de chance débitait à plein. Heureusement car j'avais poussé poussé tous les curseurs de la connerie à fond.
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fraclo
Invité
« Répondre #19 le: 29 Septembre 2017 - 10:20:09 »

J'y vais de ma plume, également de ce que je crois être de l'optimisme illusoire avec 2 exemples recents :
Vol solo, il y a 15 jours.
Petit site, petit dénivelé (pic d’Ysson pour ceux qui connaissent), un peu sous le vent du massif (flux d’ouest). Les conditions sont super fines, difficile de sortir.
Je décolle et fait du radada pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’un mini thermique puissant et très étroit tape dans une demi voile. C’est l’ossaze ! Je rentre dans la commande comme un malade et visse cette mini colonne. ¾ de tour, autour de +3 ou +4 et je ressors, éjecté…..
Je rerentre en mode « warrior » et visse à nouveau. En rentrant je prends une demie aile extérieure. Boudiou, l’est costaud le coquin. De nouveau ¾ de tour et je ressorts.
3eme passage, je me dis qu’il va bien s’élargir un peu, de nouveau je prends une grosse demi aile extérieur en vissant encore un peu plus fort…..Et arriva ce qui devait arriver, la demi aile décroche et je pars en vrille. Je relève les mains et gère comme je peux les tempos (je dois être à contretemps le premier coup) et rattrape le bazar. Je suis passé à 2 doigts du twist….. Et heureusement que j’étais un peu haut, sinon c’était impact direct !
La colonne devient alors un peu plus large et je sors sans trop d’encombre du site et file faire une petite balade. Le reste du vol est en mode cul serré, avec beaucoup de cogitation……
J’ai identifié les causes et finalement rien de nouveau (aérologie agitée et pilotage non adapté). J’ai juste le curseur de brandi un peu trop loin et le résultat a été direct !
Un avertissement sans frais, hormis une belle chute du niveau de confiance en vol.

Vol biplace, le WE dernier,
Puy de Dôme, beaucoup, beaucoup de monde (j’avais jamais vu autant de monde chez nous).
Premier vol nickel, les conditions sont toniques mais saines. Je repars dons avec une miss un peu plus légère.
Les conditions sont calmes au sol, je décide de partir sans assistance, ce qui est rare car j’aime bien être assisté quand ce n’est pas pétole. Je me dis que les conditions sont parfaitement gérables pour le faire seul.
La voile monte nickel jusqu’au ¾ puis se fait cueillir par le flux supérieur, très légèrement travers. Ma passagère tombe en arrière et me déséquilibre. Dans mon déséquilibre je loupe ma tempo et la fait bien trop tard. Limite frontale, mais je garde l’aile ouverte qui repart derrière nous emmenant sur le cul.
Je vous passe les détails, mais je réussi, au sol, à maitriser l’aile et à nous remettre debout, prêt à décoller. C’est alors que tout le monde se met à gueuler, « secours ». Dans la cohu, la poigné secours, en trainant par terre a été arrachée et pend joyeusement.

J’affale l’aile et remet tout en place avant de faire un deuxième déco, assisté cette fois, nickel ! (Mathieu si tu as la photo, je suis preneur Clin d'oeil )
Une grosse trouille rétrospective, encore plus en biplace ou la responsabilité est total envers la passagere. Cette dernière aura adoré le vol et repartira avec la banane….
Je vais retourner faire de la pente école en bi, même si je sais que ça va être difficile de reproduire ce genre de conditions (rupture de pente qui rend les couches de vent inégales).
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Benji
Invité
« Répondre #20 le: 29 Septembre 2017 - 13:27:11 »

Hello,

Connaissant assez bien le coin, plusieurs réflexions me viennent à l'esprit en lisant ton post.
Je tiens tout de meme à préciser que je ne vole pas en mini-voile et que donc certaines de mes remarques te sembleront un peu trop orienté parapente.
En outre, tu ne dis pas quel était ton niveau de pratique en 2012 mais à te lire, je dirais que tu n'as pas énormément d'expérience en vol rando mais peut etre me trompe je.

bonne idee ce fil!

J'aimerais partager un presqu'incident un peu special qui remonte a 5 ans. C'est un peu special, car il n'y a pas eu d'incident, car il n'y a pas eu de tentative de decollage. Mais je ne crois pas avoir vecu en 7 ans de parapente autant de bouillonement de cerveau, une telle tempete conflictuelle d'interet... c'est sans doute la raison pour la quelle je m'en souviens aujourd'hui.

Contexte:

Vol rando a la Croix de Belledonne jeudi 11 octobre 2012 en passant par le sommet du grand colon depuis Freydieres. ca fait quand meme 2800 metres de denivelles positif.
Pourquoi passer par le Grand Colon pour aller à la Croix?
Sur un sommet comme la Croix, qui n'est pas simple à décoller, arriver tot me semble impératif, meme en automne. Surtout si c'est la première fois que tu décolles là haut.

Depart de rando a 6h30 du matin en solitaire. Juste mon ultralite 16, mon everest, deux barres de cereales et un peu d'eau. je savais que la marche serait longue, donc j'ai fais une passe sur tout equipemement superflu.
Vers 15h, j'arrive au decollage de la croix de belledonne, en plutot bonne forme.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le second point culminant de la chaine de belledonne (de la vallee complete du gresivaudan) apres le grand pic de belledonne, situe une cinquantaine de metres plus haut. Voici ce a quoi ressemble le deco:

de la bonne grosse pierre sur laquelle il faut courrir puisque la pente n'est pas tres forte.
Il y a une raison pour laquelle Michel Pila dans son descriptif de vol rando, la recommande en hiver lorsque la neige tassee recouvre la pierre. Mais il y a toujours quelqu'un trop presse pour attendre quelques mois de plus...
le plan de vol est le suivant: courrir dans la pente en longeant la falaise, puis une fois en l'air obliquer a 90 degres droite pour s'ouvrir la vallee. Deco un peu similaire a celui de la dent de crolles pour ceux qui connaissent. (voire fleche noire sur la photo plus haut)
La fenetre de vent acceptable est tres etroite, de sud-ouest a ouest. La force du vent est egalement critique, trop de vent de sud-ouest et c'est le risque de manger les rotors une fois la cassure passee (et d'enchainer les cascades d'accident au dessus du glacier de Freydane, gloups...), trop peu de vent, c'est l'assurance (a cette altitude, presque 3000m) de devoir courrir a fond sur la pierre pour faire decoller la 16m2, et le risque de tomber, et de se casser une jambe et de passer la nuit sans equipemement adequat par -5 degres car le telephone ne passe pas a cet endroit.

D'un autre cote, une fois en l'air, c'est l'assurance d'un des plus beaux vol de la vallee, de 2000metres de denivelles, au dessus du lac blanc pour retourner a Freydieres, ou de 2600 pour aller poser a Lumbin, ce qui etait mon plan de vol, l'idee etant de remonter a Freydieres le jour suivant recuperer la voiture.
C'est un peu HS mais je ne suis pas sur qu'un poser à Lumbin est envisageable sans couper la zone de décollage du Versoud. Attention, le coin est sensible.

Ce jour la, il etait prevu 10km/h de Ouest-sud-ouest a 3000m. Conditions parfaites pour me decider a faire ce vol que je convoitais depuis bien longtemps. La qualite de ces previs associee a ma tres bonne connaissance de ma voile, et ma tres bonne forme physique pouvant me permettre un decollage a moindre risque.
Seulement voila...

Perso, la Croix, je préfère la faire sans aucun vent.
Une rentrée météo annoncée à 10km/h ne me semble pas optimale. Surtout suivant le site météo que tu consultes.

Ce jour-la, une fois au sommet, c'est rafaleux, les sequences de vent oscillent entre 30 secondes sans vent ou juste un peu de vent, suivi de 30 secondes de rafale a 40km/h qui viennent en Sud-sud-ouest (en dehors de la fenetre de vol) (voire fleches rouges sur la photot ci-dessus). Les calculs me montraient que meme en decollant dans le bon creneau (faible vent), le temps que j'obtienne suffisament de hauteur pour decoller et franchir la cassure, il y avait des chances que la rafale a 40km'h me cueille en plein vol et m'envoit faire une seance acro au-dessus du glacier en string sans secours.

As tu compris ce qu'était cette alternance de 0 et 40? Des rentrées de météo ou du thermique?
Au vu de la vidéo (très chouette d'ailleurs), j'ai plutot l'impression que c'était du météo.
Dans ce cas, je ne me poserais pas la question une seule minute de décoller. Si c'est 40 maintenant, qui te dis que ce ne sera pas 60 dans 20 mn quand tu seras en l'air?
En outre, une fois que tu aurais tourné à droite pour survoler le lac blanc, tu te retrouves potentiellement sous le vent du Pic Couttet (qui dépasse 2700) et là je ne donne pas cher de ta peau avec un verrou pas évident à passer en 16m2 si tu te fais enfoncer.
Pour moi, c'était vraiment suicidaire de décoller ce jour mais peut etre suis je biaisé par ma vision de parapentiste de base (i.e. non mini voile).

J'avais lu un jour Patrick Bérod (je crois) dire que au delà d'une amplitude de 20 km/h entre vent moyen et vent max, 99% des parapentistes devraient s'abstenir de décoller car cela est révélateur de potentiels phénomènes dangereux. C'est un peu caricatural mais permet de poser les bonnes questions.


30 minutes, c'est le temps que je suis reste sur ce deco, la voile en bouchon, loin de toute civilisation, seul de chez seul dans ma tete, a ruminer toutes ces informations. J'etais juste incapable de savoir quelle serait la bonne decision. (epargnez moi le sempiternel: "tu as pris la bonne decision, celle de ne pas decoller, car quand on a des doutes, il ne faut pasa y aller etc..." ... quiconque a une bonne experience de vol rando et de vol montagne sait que les conditions de decollage ne sont jamais parfaites, et que la part de risque existe toujours, et donc que la part de "stress/apprehension" fait partie du package. c'est comme ca, on n'est pas sur une butte pleine de gazon sur laquelle rentre du laminaire, c'est dans les livres pour enfants.)

Mouais, là dessus, je suis pas totalement d'accord.
Avec une analyse météo raisonnable et un objectif adapté, je pense que l'on peut avoir des conditions de décollage sinon parfaites, au moins bien meilleures que celle là. Du temps où je tournais à 40-50 vol randos par an (bien plusqu'aujourd'hui), j'avais un taux de redescente en vol de 80-85% et j'avoue ne m'etre jamais ennuyé ni avoir été frustré.

"Stress/appréhension" font partie du package certes mais quand c'est trop élevé, c'est tout de meme révélateur et en l'occurence, oui, tu as bien fait de ne pas y aller Sourire. Désolé de faire le vieux con qui se répète Sourire.


Il ne m'etait juste pas possible de conclure les complexes analyses de cette situation, a mon niveau donne a cette epoque, avec ma connaissance de la meteo recueillie pendant ces 30 minutes, ma relativement bonne fraicheur physique et mentale, la documentation de recits de vol faite depuis des mois, j'etais en mesure de prendre la bonne decision, c'est sur. et pourtant je n'y parvenais pas.

J'aime a penser que chacun possede une "marmite cerebrale". une espece de grand recipient dans lequel sont plonges plein d'ingredients, a chaque situation de mise en exposition, nous venons nous pencher vers cette marmitte et essayer de sentir si les effluves qui en sortent nous plaisent ou ne nous plaisent pas, et presque a chaque fois, nous savons si cette marmitte va etre plutot savoureuse ou plutot repoussante. Mais il existe ces moments de la vie, ou lorsque nous nous penchons, nous n'arrivons pas a savoir si cela sent bon ou mauvais, le cerveau tourne a toute vitesse, la frequence de defilement d'images positives et negatives s'equilibre de maniere incroyable parfaite. Mais il faut prendre une decision. Pas une decision de confortable ecran d'ordinateur, une vraie decision que l'on ne regrettera pas.

Je crois me souvenir que l'element qui m'a aide a prendre cette decision apres une trentaine de minutes de parfaite incertitude, alors que j'etais au comble de l'isolement sur mon sommet rocailleux, c'etait de penser aux autres, de penser a la chaleur du contact humain, meme si il n'est pas facile tous les jours a supporter, de regarder 2800m sous moi, dans la vallee, et d'imaginer ces gens qui sont en famille en train de preparer le repas du soir bien au chaud chez eux, de rigoler ou bien de se disputer, peu importe, il y avait ce contact, qui m'etait directement accessible a condition que je descende a pied. C'est ce qui m'a aide a remettre la voile dans le sac et d'entamer la descente.

Ais-je besoin de preciser cette reflexion profonde qui s'en est ensuivie dans les 3 heures de descente qui m'attendaient.
Encore une fois, je ne parle pas de cette espece d'auto-conviction qui consiste a se dire "pas de regret, j'ai choisi la bonne option". Ca ne veut rien dire... Nous sommes comme humains definis par les decisions que nous prenons. Ceder a la peur n'est pas toujours la meilleur facon d'affronter la vie. La bonne option aurait peut-etre ete celle de decoller, qui peut savoir, qui sait si cette decision de decoller avait declenche chez moi une nouvelle perspective de regard sur la vie...

As tu aussi pensé que peut etre tu aurais pu décoller et atterir sans encombre mais qu'un vol désagréable et flippant t'aurait dégoutté à vie du parapente?
Quand je redescends à pied, je me dis souvent cela.
Plus généralement, ayant fait le choix comme toi de marcher léger (meme si un peu plus lourd que toi), je me dis toujours que je pars d'abord marcher en montagne et non que je vais voler. Si cela ne décolle pas, j'aurais toujours le plaisir d'avoir pris l'air.
Tu as tout le temps de décoller de la Croix et de déclencher une "nouvelle perspective sur la vie".

Le fait de marcher léger te permet de redescendre sans trop d'encombre, profites en!


C'est perdu dans mes pensees que je suis redescendu, et 5 ans plus tard, je ne sais toujours pas si j'ai pris la bonne decision.
Ma video de ce "presque vol rando" est ici:
https://vimeo.com/51306219

Autant je peux comprendre que sur le coup tu aies pu te poser des questions et avoir des regrets, alors que tu débutais l'activité (de ce que je comprends).
Autant je suis très étonné de voir que 5 ans tu aies encore des doutes.

Voila, j'espère que ma réponse ne te paraitra trop moralisatrice et nourrira ta pratique, dont j'espère qu'elle a un peu évolué depuis 2012;-).

Bons vols

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