Quand je lis ces études sur les accidents de sport de montagne, j'ai tendance à prendre peur...
En 20 ans de ski hors piste, 12 ans de rando à ski, je suis passé au travers, jamais de bobo, pas d'avalanche, juste déclenché une petite une fois mais je suis resté au dessus (c'est parti dans une rupture de pente, 1m sous mes skis). En moyenne je sors entre 25 et 30 jours / an. Je pense donc faire partie des gens qui s'exposent moyennement. Je suis à mon avis pile poil dans la tranche des gens susceptibles de passer dans une coulée : Grenoblois, assez grande connaissance du terrain (donc une prise de risque surement plus importante), des années de pratique sans accident... Au final surement une banalisation du risque, même si j'en ai pleinement conscience et que je fais en sorte d'ajuster le curseur de prise de risque chaque année en fonction de cela.
Par exemple, il y a des sorties que je faisais dans certaines conditions et que je ne ferrais plus.
Après le cas de l'avalanche est quand même aussi beaucoup de la faute à pas de chance... Au mauvais endroit au mauvais moment...
Combien de fois je me suis dis "merde j'aurai pu moi aussi aller là". Même si parfois je me dis aussi "avec ces conditions je ne serais jamais allé là où ces gens se sont fait prendre"
Pour le VTT, passionné depuis 96, j'ai mis un peu en parenthèse ma pratique depuis 5 ans, avec le parapente. Je pratique depuis plus de 10 ans ce qu'on appelle le "vélo de montagne" en terrain parfois exposé et techniquement difficile.
Alors, là en terme d'accidentologie, c'est complétement différent. D'abord parce qu'il n'y a pas de danger objectif, ou très peu (ça se limite à une casse matérielle plutôt rarissime, ou la chute d'un rocher ou d'un arbre, encore plus rare...). On est donc clairement sur des accidents provoqués soit par manque de technique et de confiance en soi (passage technique ou l'on se gaufre par ce qu'on est pas sur de soi) ou excès de prise de risque (on repousse les limites de son pilotage, comme en bagnole sur circuit).
Cela peut s'apparenter un peu à l'escalade sportive, entre ceux qui gardent de la marge pour ne pas se prendre de vol, et ceux qui engagent jusqu'à la chute.
En VTT, je pense qu'un pilote qui a de l'expérience, qui roule en gardant un peu de marge, et qui connait ses limites (par ex. passe à pied un passage trop technique pour lui) limite fortement sa prise de risque.
Après, c'est aussi un sport où les gens aiment se tirer la bourre. Les "jeunes" ont tendance à repousser les limites et s'exposent plus.
Il faut bien voir que la majorité des accidents de VTT notamment d'accident grave arrivent en station de ski, sur des domaines dévolus à la descente pure. On y retrouve de tout, mais, surtout deux types de pratiquants : des débutants casse-cou qui viennent se défouler en louant des vélos, sans se fatiguer à la montée. Ils n'ont alors aucune technique. Et des descendeurs qui repoussent les limites et qui eux ont un très bon niveau et qui "engagent la viande".
A mon avis cela biaise un peu les statistiques d'accident de VTT.
Pour avoir une bonne idée de l'accidentologie du VTT, il faudrait regarder la pratique notamment des gens qui font ce qu'on appelle aujourd'hui de "l'enduro" ou du "vélo de montagne". Ce sont souvent des pilotes expérimentés et à mon avis sous représentés en terme d'accidentologie.
Il suffit de regarder ce qui se passe sur des grands événements type "raid Vauban", "Transvésubienne"... Les accidents y sont assez rares et souvent moins grave qu'en station, ou l'on dénombre certains w-e plusieurs secours par jour !
Je fait aussi de la rando à pied, de la grimpe, jamais fait mal à part de la bobologie.
Pour en finir par le parapente, où je me suis cassé pour la première fois un os cet été (poignet, pas eu besoin de secours, juste une assistance de mes collègues). j'en conclu donc que le parapente est le sport le plus dangereux