Je tombe par hasard sur ce fil de discussion après avoir vu la vidéo hier.
Mon avis de physicienne EPDL- Les équations de Navier-Stokes sont un peu comme celle de Schrödinger ou celles de la Relativité Générale d'Einstein, on ne peut pas les résoudre mais elles donnent un cadre qui permet de trouver des solutions partielles.
C'est souvent comme ça en physique, on ne peut pas toujours avoir LA SOLUTION MATHEMATIQUE alors on bidouille pour essayer des solutions approximatives satisfaisantes dans la fourchette d'incertitude recherchée.
- Le modèle (physiquement faux) dit "du transit égal" m'avait fait sourire quand le moniteur nous l'avait exposé en stage init. Je ne sais pas s'il savait que c'était faux et ce n'est pas important, ce qui compte c'est que cela donne une idée de l'origine de la portance à des gens lambda qui n'ont pas forcément fait des études de physique ou de mécanique des fluides.
- J'ai une autre approche pédagogique de la portance : le principe d'Archimède.
Un objet qui flotte sur l'eau a une densité inférieure à celle de l'eau, cela se calcule très bien et un bon élève de 3ème peut suivre.
C'est kif kif dans l'air, d'une densité environ 800 fois plus faible, c'est ce qui fait monter une montgolfière ou un ballon-sonde.
Pour un avion au sol, la poussée d'Archimède est plus faible que le poids et il ne s'envolera pas, il faut donc augmenter la pression dessous et la diminuer au-dessus, et pour ça il va falloir de la vitesse, avec une forme appropriée de l'aile. Les détails, qu'ils nous soient donnés par les équations de Bernouilli ou de Navier et Stokes, cela n'intéresse que les avionneurs. Pour l'usager lambda d'un avion ou d'un parapente, il suffit de relier la portance à la vitesse et au profil de l'aile, en partant donc du principe d'Archimède que la plupart des gens sont capables de comprendre.
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Je supporte la contradiction, évidemment.
Qu'on se rappelle l'accident de Winkelhock au GP du Canada, quand sa monoplace s'envola.
La Ford Mustang, dans sa 1ère version, devenait très instable en prenant de la vitesse parce que la pression de l'air sous la caisse avait tendance à la soulever, il y eut des accidents très graves.
En octobre 87, le pommier de mes beaux-parents, dans le Finistère, s'envola dans la tempête et alla se poser 50m plus loin dans la cour d'une ferme voisine : pression énorme dessous, dépression dessus, enracinement superficiel et hop !
Le Mistral déplace parfois des objets normalement inaptes au vol, on a déjà vu des voitures passer au-dessus d'une clôture.