Salut à tous,
Cela fait un certain temps que la marque PHI me fait de l’œil, je suis à la recherche d’une voile de progression pour remplacer mon Alpha 6 qui a trouvé ses limites lors de petits cross réguliers (entre 60km et 80km en Alpha c’est bien mais c’est long).
Je me suis donc beaucoup renseigner sur la Tenor et la Tenor Light en lisant tout ce qu’on trouve sur internet au sujet de ces deux ailes.
Force est de constater que chez PHI, l’accent n’est pas mis sur la communication, j’ai été assez surpris de trouver assez peu d’infos, d’avis et de tests.
Ayant moi-même galéré à trouver des informations il me semble pertinent de partager celle que j’ai à présent.
Après avoir fait mes devoirs de recherche sur ces ailes j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de me procurer des Tenor pour les essayer.
Je le précise dès maintenant, ce qui suis est purement subjectif, je n’ai pas la prétention ni le niveau pour écrire un test objectif et complet.
Pour situer mon expérience et mon niveau je vole depuis 6 ans et je reviens d’une longue pause sans voler, c’est suite à ma reprise que j’ai voulu acheter une voile sécuritaire qu’est l’Alpha 6. Depuis je vole environs une 60ène d’heure par an, principalement dans les Alpes et je fais assez régulièrement des petits cross entre 60 et 80km. J’ai le BP et je suis en train de passer le BPC (la théorie est validé j’attends la pratique)
La vidéo suivant illustre les propors que ci dessous. Il est souvent plus facile d'expliquer les choses en y associant des images (désolé pour le son je me sers uniquement d'une gopro et je n'avais pas prévu de poster quoi que ce soit en ligne):
https://youtu.be/6bf9-l7tCI4Maintenant que c’est dit revenons à notre Tenor :
J’ai donc eu l’occasion de voler sous une Tenor Light L en milieu de fourchette de PTV. La finition de l’aile m’a semblé très propre, les élévateurs sont simples et efficaces, les A son séparer pour faciliter la réalisation des oreilles et les aimants de bonne qualité pour clipper suffisamment solidement les commandes.
La première chose qui attire l’œil est la composition du bord d’attaque, les 50 caissons ont une hauteur (une ouverture) assez faible et sont tous divisé en deux au niveau du bord d’attaque par de petits joncs. Cela donne l’impression que l’aile a 100 caissons, ce qui lui donne une petite allure de gun (surtout comparer aux énormes caissons de l’Alpha 6 !).
Le cône de suspentage est épuré avec seulement 2A, 2B, 2C et les freins. Les suspentes sont gainées uniquement sur la partie basse.
Les poignets des commandes sont relativement petites si bien qu’avec des gros gants de ski il m’a fallu un-peu insister pour les glisser en dragonne, mais rien de bien difficile, c’est tout à fait réalisable en vol.
Le bord de fuit est classique si ce n’est que les suspentes de freins aboutissent sur un système créant un pincement sur le bord de fuite lors des tractions sur les freins (une espèce de patte d’oie avec un petit anneau coulissant).
Venons maintenant à ce qui nous intéresse le plus : le comportement de l’aile.
Au gonflage :
J’ai été surpris de la légèreté de l’aile. Elle monte bien sans même tenir les avants. Il se trouve même que dès que les avants sont un tout petit peu trop sollicité cela a pour effet de pincer le bord d’attaque et rend donc le gonflage difficile. Cela est sans doute dû à la constitution light et au fait que l’ouverture des caissons est faible, il ne faut pas grand-chose pour le pincer et gêner le gonflage. Cette tendance à pincer le bord d’attaque s’est étonnamment confirmé une fois l’aile au-dessus de la tête.
Les conditions n’étaient pas très forte donc l’aile été difficilement gonfler à bloc mais il y avait suffisamment d’air pour la maintenir statique. Une petite traction des avants n’avait pas pour effet de créer une fermeture mais simplement un pincement du bord d’attaque au niveau du centre de l’aile. Les parties latérales du bord d’attaque n’étant pas affectées la voile se maintient (un-peu péniblement) en vol.
Pour confirmer que ce souci ne venait pas d’une gestuelle inadapté de ma part, j’ai mis à contribution un moniteur qui a constaté la même chose en gonflant lui-même la voile de différentes manières.
Mis à part ce bémol, qui n’est à mon sens pas anodin car j’accorde beaucoup d’importance au gonflage l’aile se comporte bien. J’ai testé sa capacité à remonter avant de s’affaler complétement, la facilité à récupérer la voile lorsqu’elle se trouve en bord de fenêtre, et sa tendance à dépasser le pilote si celui-ci ne la temporise pas. Rien de particulier à signaler elle répond à ce qu’on attend d’une voile EN B, la voile ne plonge pas particulièrement, il est facile de jouer avec le bord de fenêtre.
J’ai également trouvé la prise en charge de la voile relativement tardive, en gonflant en conditions nulles et avec les mains aux poulies, il faut galoper à bonne allure et sur une bonne distance avant d’être porté. Pour limiter cet effet il est bien évidemment possible de décoller en maintenant un chouia de freins.
En vol :
Je n’ai malheureusement pas eu de très bonnes conditions durant ma période de test j’ai donc pu réaliser seulement un vol d’1h pour 25km. Et malheureusement je n’ai pas pu effectuer de vol en conditions calmes ce qui m’aurait aidé à faire la part des choses entre aérologie et comportement de l’aile.
Je ne vais pas en faire des caisses, le feeling sous la voile m’a beaucoup plu.
La vitesse m’a semblé significativement supérieure à mon Alpha, et la stabilité de l’aile en conditions turbulentes est bonne.
Elle est évidemment un-peu plus vivante qu’une Alpha, mais c’est ce que je cherche. Les retours sur la masse d’air sont présents sans être gênant. Je n’ai remarqué aucun comportement extrême même en volant dans des conditions instables (quelques +4m/s en formation enregistré au vario).
Le virage est bon et la pression nécessaire dans les commandes est faible. Il est facile de maintenir un virage à plat en utilisant bien le poids de son corps ou en maintenant un-peu de freins extérieur.
En résumé avec le peu que j’ai volé sous cette Tenor Light, je l’ai trouvé très agréable et convaincante. Le seul point négatif m’a semblé être cette fragilité du bord d’attaque au sol. Sans ce bémol j’aurais sans doute sauté sur l’occasion de l’acheter.
Après ce bref essai, cette histoire de pincement du bord d’attaque à continuer à me trotter dans la tête, d’autant plus que je n’ai trouvé aucun test ou aucun avis mentionnant ce souci.
J’ai essayé d’autres voiles pour avoir des points de comparaison plus pertinent (Notamment l’Epsilon 9) et j’ai refait une demande pour essayer une Tenor. La version classique cette fois.
Me voilà donc sous une Tenor M en étant au max du PTV.
La finition et la constitution de l’aile est identique à la Tenor Light, seul le tissu change et quelques petits détails sur les élévateurs.
Au gonflage :
Bonne nouvelle : le pincement du bord d’attaque lors d’une petite sollicitation des avants n’existe pas ! Pour reproduire cet effet il faut volontairement bourriner sur les avants et avoir une gestuelle clairement inappropriée pour un gonflage propre.
L’aile monte bien mais contrairement à la version Light il est plus difficile de la faire monter sans se servir des avants.
L’ensemble des autres observations sont semblables à ceux effectué sur la Tenor Light.
Elle n’a pas tendance à shooter et fermer même avec un retard volontaire de la tempo.
En vol :
Les conditions étaient nettement meilleures que lors du test de la version Light, j’ai donc pu effectuer un vol de 2h15 pour 65km où j’ai pu tester l’aile en condition thermique et en condition plus calme lors des transitions loin du relief notamment. Ainsi qu’un vol le lendemain matin en toutes petites conditions thermiques (un plouf amélioré).
Les observations générales faites avec la Tenor Light sont similaire avec cette version standard.
La vitesse et la glisse de l’aile sont extrêmement appréciables (pour donner un ordre d’idée, sur le même parcours effectué la veille avec l’Alpha 6 ma vitesse moyenne été de 17km/h en essayant de ne pas trop trainer, avec la Tenor j’étais a 24km/h sans me servir de l’accélérateur et en prenant mon temps).
Le virage est bon et efficace même à plat en cadençant avec la commande extérieure
Les commandes sont cependant nettement plus dures que sur la version Light.
En conditions turbulente la version classique semble être un-peu plus vivante que la version Light, elle transmet plus d’information mais toujours sans comportement extrême.
J’ai trouvé que le niveau d’infos sur la masse d’air que l’aile transmet est un parfaitement adapté à un pilote de mon niveau, elle donne juste assez d’infos pour être exploiter sans avoir à se concentrer à outrance sur le pilotage de l’aile.
L’axe du roulis semble plus instable que l’axe du tangage, je n’ai jamais ressenti de shoot violent même en créant volontairement des mouvements de tangage.
L’aile est réactive, en entrant dans un thermique le mouvement de ressource ne retarde pas le virage de l’aile. On peut donc assez aisément enrouler le centre d’un thermique sans avoir à attendre la stabilisation qui bien souvent nous fait sortir du cœur.
Le taux de monté est surprenant, je n’ai pas eu beaucoup de point de comparaison et le taux de monté dépend principalement du placement dans le thermique mais il m’a semblé qu’en enroulant avec beaucoup de monde dans le même thermique la Tenor rivalise aisément avec des ailes EN C.
Le premier barreau de l’accélérateur n’entraine pas une grosse dégradation du plané et l’aile reste solide. Je n’ai pas eu l’occasion de tester le deuxième barreau.
Les oreilles et grandes oreilles sont faciles à mettre en place grâce aux A séparés. Elles sont stables et confortable à maintenir. La réouverture se fait tout seul après quelques secondes et des petits flappement des bouts d’ailes.
L’énergie de la voile en 360 est contenu (je n’ai pas engagé trop fort, mesure de précaution oblige sous une nouvelle voile), la sortie chandelle confirme la bonne stabilité de l’aile en tangage et la sortie dissipé marche à merveilles.
Les wings (toujours pas trop engagé) confirment le comportement joueur sur l’axe du roulis.
En résumé la Tenor palie à ce couac de gonflage constaté sur la vesrion Light. Il reste donc que les points positifs et le bonheur de voler sous une machine qui semble offrir un beau compromis entre maniabilité, sensations, performances et sécurité passive !
Je pense qu’elle va remplacer mon Alpha 6 très rapidement !