Quand Aérodyne a fermé, Michel Leblanc - qui n'avait pas été payé pour les voiles qu'il avait conçues (la Joy - j'en ai eu une à mes débuts - et la Shaolin, entre autres) il a remonté une marque en sommeil qui lui appartenait : Flying Planet.
A le fin de l'hiver 2009, la Spirit 2 était sortie (je l'ai essayée, c'était la Joy dans d'aitres couleurs avec un autre "design") mais son ultra-légère nommée 4807 n'était pas sortie.
Je me suis alors rabattue sur l'Ultralite 19 d'Ozone.
La Spirit 2 est donc d'une conception encore plus ancienne, celle de la Joy sortie l'été 2007.
La Joy n'était (ni n'est, parce qu'il y en a encore qui volent) un "camion" et on ne peut pas la comparer à l'antique Boléro+, qui était à la fois une toupie à béton, un tombero de betteraves et une brouette de ciment (je l'ai maniée en démo au gonflage et une fois dans un mini-vol sur l'ancienne pente-école de Lathuile.
Bien chargée, au sommet de la fourchette de PTV, la Joy est un petit vélo, extrêmement maniable et précise, un jouet fabuleux.
J'écrivais sur mon site le 1er septembre 2007 :
Dès le gonflage je me sens bien, je décolle en douceur et je suis immédiatement sidérée par la maniabilité de cette voile, un peu comme quand je suis passée de la R21 à la 205GT. Précise, elle tourne dans une cabine téléphonique (enfin presque) et je prends mon pied. "Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" écrivit un jour un poète (Lamartine, je crois, je me rappelle avoir fait sur ce sujet une dissertation en 1ère mais c'est très ancien). Je ne sais pas si Mme Joy Aérodyne a une âme mais question séduction c'est gagné. Exercices divers, guidée par Vincent depuis le haut puis par Bastien depuis le bas, je me pose en douceur et proprement. Je nage en plein bonheur.
C'était une B-, tout en A avec juste un B dans un coin, la voile de progression idéale.
J'ai toujours regretté d'avoir revendu ma Joy en 2010, quand je suis passée à l'Artik, tant elle était solide en conditions teigneuses, mais on ne refait pas l'histoire.
La Spirit 2 est une Joy (idem la voile prototype que Paul Amiell m'avait fait essayer, qu'il avait construite lui-même (comme tous ses protos) et qui était destinée à l'Algérie (verte et blanche avec le croissant rouge, aux couleurs de l'Algérie). Paul avait longtemps travaillé avec Michel Leblanc aux débuts d'ITV et ils se connaissaient très bien).
La marque Flying Planet a disparu des décos mais il reste quelques Spirit 2 encore en bon état et qui volent, il ne faut pas en payer une plus de 400 ou 500€, même si elles sont déclarées bonnes pour le service par un atelier de contrôle.
Le problème des vieilles voiles ne vient pas de la porosité du tissu ni de la géométrie des suspentes (qui se mesurent) mais plutôt du vieillissement des fils qui ont servi pour coudre ensemble les quelque 1000 pièces de tissu, qui n'ont plus la tenue d'origine, notamment ceux des pattes d'ancrage des suspentes.
Le tissu, même si sa porosité est encore très faible et largement dans les normes, a vieilli aussi et pris les UV, c'est alors le temps de vol de la voile plus que son âge qui doit être pris en compte.
J'ai ce problème avec une Artik 2 toute neuve (même pas 30h de vol, dans le vert au contrôle) qui est invendable, même à 500€, sauf à des gens comme moi qui voudraient "entrer" en classe C avec une voile très sûre et très saine, comme je fis il y a 10ans avec la 1ère Artik (qui d'ailleurs vole toujours, dans un club-école de Cuba).
Pour des petits vols comme en font les débutants, une Spirit 2 ou une Joy, même anciennes, peuvent convenir à la rigueur et donner de nombreuses heures de bonheur, pour pas un rond. Il y a cependant sur le marché de l'occasion des voiles plus récentes et pas chères.