La Cumeo est la version "light" de la Skywalk Chili 4. La cure d'amaigrissement lui a fait gagner 1,2 kg à 1,3 kg en taille XS (75-95).
j'ai une douzaine d'heures de vol sous Chili 4 XS et j'ai été impressionné par la qualité du virage, la précision de la commande et le glide. Par contre son poids (5,3 kg) et son encombrement sont problématiques quand on a pris l'habitude de la Spice. De plus je n'apprécie pas la déco trop "teutonne" à mon goût.
J'attendais la version light avec impatience.
Pour cette denière, nommée Cumeo (une sorte de poivre), j'ai fait mes premiers vols au mois d'août avec une présérie, taille S (85-105), chargée à 97 kg avec du lest. J'ai été alors impressionné par ses qualités en thermique.
Depuis j'ai fait une dizaine d'heure sous la XS de série, en conditions variées d'arrière saison, avec un dernier vol samedi dernier avec la voile perso que je viens de recevoir.
Je l'ai volée avec 3 sellettes différentes : le Stay UP de NEO, une Delight 2, une Woody Valley GTO avec un écart de 4 kg entre la plus légère et la plus lourde.
Sur la balance la Cumeo XS pèse 4kg tout juste. Elle est livrée avec un sac de compression muni d'un zip qui permet de comprimer la voile, une sangle de compression allégée et un sac de portage (au choix le Hike de 80 l & 600 g ou l'Alpine de 135 l & 1 kg). Pour moi ce sera le 135 l. qui me permet de ranger la Woody Valley et tous le matériel sans problème et un Easypack (saucisse bag) bien pratique pour les sites et pour marcher ce sera le 90 l. de NEO (portage exceptionnel) qui me permet de prendre le Stay Up, le secours et tout le matériel en restant en dessous de 10 kg.
Je fais connaissance avec ma voile perso sur le déco enneigé de Planfait. Seules 2 voiles sont en l'air, dont Alain qui repose pour ajuster ses manchons. L'air est frais et pour tout dire, ça pique. Il y a peu, il neigeait encore mais il semble que le soleil envisage de se montrer.
Toutes les suspentes ont l'air d'être montées dans le bon ordre. Elles sont fines, très fines, avec un mélange de gainées en Liros et de tressées en Edelrid.
La voile monte sans aucune formalité, et la prise en charge est assez rapide.
Je suis à 98 kg de ptv et les premiers virages devant le relief confirme mes impressions précédentes : commandes plus douces que celles de la Chili 4, course courte, précision et réactivité.
Il faut trouver le bon dosage entre main intérieure et main extérieure pour ne rien perdre des mini bulettes qui permettent de se maintenir puis de passer au dessus du relief.
C'est maintenant que la Cumeo montre son potentiel soit sa capacité à suivre le thermique, calmement, sans sortir et en indiquant clairement le bon placement. Diablement efficace !
Malgré la neige qui recouvre tout, les thermiques sont présents, doux et très localisés.
Je me hisse au dessus de 1400 m. et découvre un phénomène inattendu : quand les suspentes se chargent d'humidité, elles sifflent, comme un rappel à l'ordre intimant de s'éloigner des barbules.
Pourquoi ne pas tenter un petit tour au Veyrier, même si seules les falaises sont ensoleillées, les nuages de condensation mettant de l'ombre du lac jusqu'au pied de ces dernières.
Pendant la transition je m'interroge. Est-ce que la finesse, la vitesse de transition, la pénétration seront très inférieures à celles de ma Spice ? Est-ce qu'il sera nécessaire de la voler plus près du ptv max ?
Lors de mes vols précédents j'ai eu le sentiment que l'aile ne bougeait pas en transition, sans pouvoir dire si c'était du à un déficit de vitesse ou bien à un amortissement exceptionnel (Skywalk dit "sur des rails"). Certainement un mélange des 2.
J'aurai les réponses quand je pourrai voler au contact des EN C des copains, et aussi après avoir pris connaissance du test (en cours) de Ziad.
Le verre à moitié vide c'est le poil (??) de performance en moins. Le verre à moitié plein c'est l'efficacité en thermique, la tranquillité d'esprit quand ça brasse, une aile peut-être plus adaptée à mon âge avancé …
Je remonte à 1400m à l'angle du Mont Baret puis file facilement, tranquillement, jusqu'à l'extrémité du Veyrier, vers Annecy, avant de revenir raccrocher Planfait puis poser.
J'ai le sentiment après ce vol et les précédents que la performance est bien présente ou pour le moins que l'efficacité est indéniable.
Je suis dans le même état d'esprit qu'il y a quelques années quand je suis passé, après un gros vrac qui s'est terminé aux arbres, de la catégorie D à la C. Je n'ai jamais regretté cette décision, j'ai gagné en tranquillité d'esprit et en efficacité aussi.
Bien entendu quand je vole avec les copains en King ou en Zeno, je pleure parfois dans les transitions, mais globalement, sauf quand le pilote est bien meilleur que moi (n'est-ce pas Alain ?

), on ne fait pas des vols si différents.
Aussi est-ce que le temps n'est pas venu de glisser tranquillement vers une excellente aile B+ ?
Pour tout dire, je me méfie avant tout de moi et de mes réflexes de sexagénaire (bien avancé), et je voudrais ne pas perdre le plaisir incroyable que j'ai à voler.
Alors je prendrai la décision au sortir de l'hiver, selon la forme et les ambitions du moment.