Bonjour à tous,
Dans la gamme Triple Seven ont été évoquées sur ce forum la King (homologuée D), la Queen (C) et la Knight (B).
Parmi les différents modèles proposés par cette marque existe aussi en début de gamme la Deck (A).
Celle-ci est déclinée en version ultra légère montagne sous le nom de
D-light (A).
Voir ici :
http://777gliders.com/fr/content/d-lightJ’ai eu l’occasion d’en avoir une pour pouvoir l’essayer et je voudrais en dire quelques mots (je précise que je n’ai aucun lien particulier avec la marque Triple Seven !).
Vincent (importateur Triple Seven, présent sur ce forum) m’a prêté le
modèle S :
- surface à plat : 24 m²
- allongement à plat : 4,4
- poids : 3,2 kg
- PTV : 60 - 85 kg
- homologation : A
J’ai réalisé deux vols d’une quarantaine de minutes chacun à Sainte-Victoire en conditions très hachées et turbulentes (conditions vraiment « toniques » et inhabituelles ici).
Voici mes impressions, subjectives bien sûr avec seulement deux vols.
Ma seule comparaison possible pour ce type de voile orientée rando et montagne est avec mon
Ultralite1 (UL1) 23 m² (Ozone) qui date de 2008, et sous laquelle je me sens vraiment bien.
Mais cette UL1 correspond au premier modèle de cette voile, sorti en 2008 (1
er vol pour moi avec cette voile le 14 octobre 2008), il y a donc plus de 8 ans déjà et les voiles ont beaucoup évolué depuis.
Le poids, l’allongement et le poids des deux voiles sont comparables.
1/ Prévol :Il n’y a pas photo !
En effet mon UL1 possède au bord d’attaque 15 suspentes hautes, fines comme des cheveux, sur chaque demi-aile (donc 30 en tout, juste pour le bord d’attaque), ce qui nécessite une prévol très soigneuse qui prend un peu de temps pour tout vérifier.
La D-Light a aussi un suspentage entièrement dégainé, mais les suspentes sont beaucoup plus épaisses et beaucoup plus faciles à démêler.
Il faut dire qu’il y en a seulement 3 pour chaque demi-aile (soit 6 en tout) en bord d’attaque !
Un coup de poignet et tout est en ordre !
Le double élévateur A (il y a un élévateur A’ pour les oreilles, voir plus loin) est en sangle plate légère : il est plus facile à manipuler que l’élévateur en Dyneema tressé de mon UL1.
2/ Décollage : le décollage de la D-Light a été évident : montée régulière et franche de la voile qui s’est arrêtée au-dessus de la tête et décollage en trois pas ; il faut dire que c’était bien alimenté (environ 15 km/h de face) : décollage inratable.
3/ Ressenti en vol :- Très grand confort des poignées de freins matelassées prises en dragonne ; elles me font penser à celles de mon ancienne Faïal (Nervures) ;
- Débattement assez important, ce qui est normal (c’est une A) et qui me convient : il m’arrive d’être un petit peu brusque dans mon pilotage et je préfère avoir un débattement « confortable » ;
- Les commandes sont assez « fermes », ce que j’apprécie aussi ;
- La voile réagit à la commande de façon plus rapide et franche que mon UL1 qui est un peu « camion » (il faut en effet s’employer un peu pour la faire tourner) ; la D-Light est clairement plus réactive et maniable que l’UL1 (je ne connais pas les modèles 2, 3 et 4 de l’Ultralite), ce qui est un vrai atout ; j’ai trouvé la voile (malgré les turbulences) très amortie en tangage (deux abattées franches seulement, instantanément arrêtées par une tempo), mais plus sensible en roulis (c’est sans doute pour cela qu’il est très facile d’engager les virages) ; on peut arrêter à la commande toutes les embardées en roulis ; elle dégage un gros sentiment de sécurité, malgré des conditions franchement pas terribles.
- Le bord d’attaque semble indestructible (ceci est sans doute dû aux petits joncs souples et au Shark Nose ?) ;
- Malgré les conditions rencontrées en vol (tous les pilotes ont indiqué s’être fait sérieusement bousculer en vol ces jours-là) il n’y a pas eu l’amorce d’une fermeture d’un caisson pendant les deux vols malgré les conditions pour le moins « toniques » : un très grand sentiment de sécurité dessous et pourtant je ne suis qu’un pilote tout à fait moyen ;
- Oreilles : l’élévateur A est dédoublé : un élévateur A’ finit à une seule suspente extérieure et permet de faire les oreilles (fermeture du tiers environ de la demi-aile) ; l’élévateur A commande les 2 autres suspentes du bord d’attaque ; descente donc de l’élévateur A’ qui commande la suspente extérieure :
. la descente de cet élévateur est vraiment physique (gants indispensables) ;
. les oreilles ne se plaquent pas sous l’intrados ; il faut les maintenir volontairement ;
. elles sont physiques à tenir ;
. la voile est parfaitement stable et descendait à 3 m/s environ ;
. elles ne demandent qu’à rouvrir instantanément dès que l’on relâche l’élévateur : grand sentiment de sécurité.
- Je n’ai pas testé l’accélérateur ;
- J’ai essayé aussi des 360° « tranquilles » ; je n’aime pas cette figure que j’ai très peu pratiquée (uniquement lors d’un stage SIV à Annecy) et jamais en vol réel. J’ai donc fait des 360° vraiment peu engagés, mais c’était confortable : faciles à enclencher, et pas d’accélération rapide, descente à seulement 4 à 5 m/s sur 3 ou 4 tours, mais je n’ai pas vraiment « engagé ». La sortie a été évidente en remontant la main intérieure avec une sortie très simple à gérer ; la voile est donc apparemment stable spirale, ce qui est conforme aux réactions d’une voile A, mais je le répète : ce n’étaient que de petits 360° non vissés véritablement. J’ai tourné dans un sens puis dans l’autre : aucun souci des deux côtés (bien que je préfère un sens à l’autre).
- Approche finale pour l’atterrissage très précise : la maniabilité de la voile est bien meilleure que celle de mon UL1 qui a plus d’inertie (elle fait un peu « camion ») et atterro sans aucun problème exactement là où je le souhaitais. ; comme j'avais pris une bouffe en entrée de terrain, j'ai dû « pomper » (coups de frein amples et brefs) : aucun souci de passer ainsi en basse vitesse en cassant la finesse (c’est la même chose pour mon UL1).
4/ Autre remarque :J’en ai profité pour faire un peu de gonflage au sol. : voile facile à monter au-dessus de la tête et à contrôler ; pourtant je ne suis pas bon dans cet exercice. Mais les conditions au sol étaient vraiment irrégulières et je n’ai pas insisté.
5/ Conclusions personnelles :- Certainement une super voile pour les vols rando ou montagne ; il faudrait la faire connaître. Il n’y a pour le moment aucune information au sujet de cette voile dans la presse spécialisée, c’est un peu dommage…
- Si je devais changer de voile, la D-light serait certainement un des choix possibles.
Merci à Vincent pour le prêt de la voile.
Marc