Bonsoir,
Eh bien, et dire que j'ai osé craindre (au moment de l'écriture mon précédent message) que le soufflé était en train de retomber... Il ne vous faut pas grand chose : un petit tableau Excel et hop ! ça part au quart de tour ! Si je mets une annonce dans la section "Achats" je saurai quoi faire pour retenir l'attention du visiteur.
En tout cas il est intéressant (mais pas étonnant) de constater que le parapente est finalement logé à la même enseigne que beaucoup d'autre activités et passions : elle a ses écoles, ses clans, ses philosophies... Plutôt rassurant finalement ! Et à chaque fois, le petit nouveau qui se croit à l'abri derrière sa candeur mais se retrouve finalement comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Je ne vais pas répondre individuellement à tout le monde. Essayons d'arroser large en abordant simplement les thèmes débattus :
1 - Sur les tableaux Excel à la solde du patronatVous vous en êtes probablement aperçus, petit poulet picore du rationnel au petit-déjeûner. Ce n'est pas une corvée pour tout le monde que de faire un tableau synthétisant diverses données sur une sélection de voiles, notamment pour ceux qui comptent tirer parti de la vision d'ensemble que cette mise en forme permet d'obtenir. Ça n'a vraiment rien d'une usine à gaz, c'est simplement une manière de trier beaucoup de données en minimisant le risque d'oubli ou d'erreur. Si ça donne l'impression d'une usine à gaz, c'est parce que le sujet fait intervenir beaucoup de paramètres, mais ça n'a rien de complexe. Et ça n'empêche pas de continuer à lire la prose de MM. Ménegoz et Jacques, ni à faire du gonflage, ni même probablement à faire des SAT vrillées sans casque entre 2 wings pas tout à fait over mais presque : il n'existe à ma connaissance pas de loi biologique qui ferait qu'un être humain doive perdre toute capacité à faire autre chose à partir du moment où il entreprend la collecte et la synthèse de donnée dans un tableau Excel.
Quant au consumérisme supposé sous-tendre la démarche, ça m'a fait sourire. S'il est consumériste de se restreindre en tout bonne conscience au choix de quelques ailes en fonction de critères objectifs plutôt que de faire une perte sèche de 1000 euros sur un coup de tête, alors je veux bien être consumériste. Et éhonté, avec ça !
2 - Sur l'évaluation du PTVJe réalise a posteriori que j'aurais dû m'arrêter à la partie évaluation du PTV dans mon précédent post avant d'embrayer sur la sélection des finalistes. Car si on excepte la remarque moqueuse de Benoit 2R (le même qui nous explique quelques messages plus tard qu'on peut toucher à toutes les pratiques avec une EN-A
), je n'ai pas obtenu de réponse quant à la pertinence de l'évaluation de mon PTV. Car ce n'est pas du haut de mes 6 h de vol, comme vous ne manquez pas de me le rappeler, que je saurai évaluer les plages mini et maxi que je suis susceptible de rencontrer au cours des premières années de ma vie de pilote. Le poids de la sellette, les équipements, les provision, tout ça, c'est bon ? Pas trop haut ? Pas trop bas ? Je n'ai rien oublié dans le décompte ? C'est important parce qu'en l'état actuel ça me prive de quelques modèles dont j'entends régulièrement chanter les louanges ici ou ailleurs : Pawn, Mojo 5, Dolpo...
3 - Sur les matériaux et leur durabilitéSi j'avais écarté l'Alpha 5 du fait de son âge, c'est parce que je lis et tiens compte ce que vous m'écrivez, en l'occurrence weev quand il me conseille une « A2 récente (max 3 ans) » : ses arguments m'ont convaincu, notamment du fait de leur cohérence avec ce que j'ai pu lire par ailleurs sur l'efficacité des EN-A récentes. Effectivement l'Alpha 5 vole. À ce compte-là une Alpha 1 de 1991 en bon état vole aussi. Bref, il faut bien mettre le curseur quelque part.
Heureusement BiBeb a, par son intervention, réussi à sauver de justesse le soldat Alpha 5. La raison ? Les grammages de son BA et de son extrados (45 et 40 g/m², respectivement), qui semblent pour le coup plus optimisés pour la pratique frénétique du gonflage que sa descendante l'Alpha 6, laquelle se contente de Skytex 38. A vrai dire, dans ma sélection d'origine, seule la Wasp fait aussi bien ; mais le PTV tombe mal – outre que le fait que ce soit une B, même si vraiment en tout début de B. (J'en ai marre de lui trouver des qualités à cette Wasp, vivement que je règle la question du PTV pour que je puisse définitivement l'oublier... ou la garder !)
Ce sont également des considérations de choix des tissus qui ont fini par me faire éliminer (à mon grand regret) les Anakis 2 et 3 : leur légèreté cachait forcément quelque chose, en l'occurrence du Dokdo 20 DMF à 35 g/m² sur toutes les surfaces exposées. Je ne sais pas encore si je pourrai pratiquer régulièrement du gonflage sur des surfaces non abrasives. Bien sûr, si je me trouve une vieille (mini-)voile à 3 euros 6 sous que je peux dédier au gonflage alors ça change la donne...
Concernant les suspentes, je constate que la plupart des constructeurs mélangent aramide et Dyneema. Si j'ai bien compris, l'aramide possède une meilleure stabilité dimensionnelle tandis que le Dyneema conserve plus longtemps ses propriétés mécaniques (tenue à la charge). J'imagine qu'il est plus coûteux de remplacer des suspentes que de faire réajuster le calage de temps en temps ? Auquel cas une aile full Dyneema serait probablement plus intéressante, mais elles ne sont pas nombreuses (Mojo 5, Mescal 4, Emotion 3, Anakis et les ailes UP).
Côté gainage, la seule EN-A qui n'a pas toutes ses suspentes gainées est l'Emotion 3. Une bonne raison pour l'écarter ?
4 - Sur la "courbure" de l'ailePour poursuivre sur les suggestions de BiBeb, j'ai été interpellé par les notions de comparaison allongement à plat / allongement projeté, et du lien avec la sensibilité au roulis. Je suppose que plus la différence est importante, plus la voile est courbée donc plus la voile est réactive et maniable en roulis tandis qu'une voile plus plate aura tendance à tourner à plat et à perdre moins d'altitude en virage ?
Ceci a l'air de corroborer l'expérience de l'amie de wowo puisque l'Ion 4 a une "courbure" de 49 %, ce qui est l'une des valeurs les plus élevées parmi l'ensemble de ma présélection sachant que les EN-A ne dépassent pas 45 %. Au sein de la catégorie EN-A il y a une différence non négligeable entre une Muse 4 d'une part (aile plutôt plate, "courbure" de l'ordre de 15%) et une U Prime d'autre part (aile plutôt arrondie, "courbure" de l'ordre de 45%). Peut-on en déduire que la Mac Para est plutôt taillée cross au détriment de la manœuvrabilité, avec le parti-pris opposé pour l'AirCross ?
La moyenne des EN-A est de l'ordre de 35 %, j'imagine donc que c'est vers cette valeur que se trouve le comportement le plus équilibré ?
5 - Sur la distance aile-pilotePar rapport au cône de suspentage, j'ai lu ça et là que c'était entre autres un cône de suspentage court qui faisait que les mini-voiles étaient aussi nerveuses, notamment en tangage (logique : la fréquence d'oscillation du pendule augmente quand le fil est raccourci). J'imagine donc que la Mojo 5 S, avec son cône de moins de 6 m, va soumettre son pilote à des abattées plus franches que l'Emotion 3 et l'Alpha 6 avec leur cône de plus de 7 m ? A moins que la courbure de l'aile intervienne également ?
Là encore si je regarde la moyenne des EN-A on se trouve vers 6,7~6,8 m. Je note que les ailes les plus sages d'après le DHV sont souvent au-delà de 7 m tandis que celles de la Safety Class 4 sont en-dessous de 6,50 m (à l'exception de l'Alpha 6). Coïncidence ?
6 - Vers l'aile de mes rêves...J'estime que ça fait partie de mon apprentissage d'apprendre à enrouler un thermique même léger sans utiliser de vario, dont je ne trouve d'ailleurs pas le chant très harmonieux (pourvu que le webmaster ne tombe jamais sur ces lignes...). Les moniteurs du stage autonomie/thermique effectué cet été ont tenté de nous faire sentir les thermiques pour justement tenter les enrouler et de tenir en l'air, mais ceux d'entre nous qui étions sous une voile réputée amortie avions un peu plus de mal que les autres. Difficile, forcément, de faire la part de l'expérience et du matériel dans ces conditions : les camarades qui volaient sous leur Ion ou leur Spantik avaient plus de facilités mais également plus d'expérience. Pour autant, toutes les voiles de début ne se valent nécessairement pas étant données les différences majeures relevées plus haut dans les paramètres de vol (placement dans le PTV), mais aussi dans la conception de la voile (allongement, courbure, hauteur du cône de suspentage, joncs, winglets, shark nose, etc.). Du coup, si je privilégie la capacité de l'aile à trahir la présence d'une bulle par le truchement de la sellette et de mes fesses, quels paramètres devrais-je favoriser ? Je précise bien (mais le faut-il encore ?) que ça ne remplace ni la formation ni l'expérience, mais autant mettre dès le début toutes les chances de son côté puisque je souhaite garder cette aile le plus longtemps possible.
Discussion à suivre...
7 - Pour finirQuelques remerciements appuyés à ceux d'entre vous qui êtes parvenus à vous mettre à ma place et à saisir mon état d'esprit. Et aussi à M@tthieu pour son lyrisme – d'ailleurs, et si on montait un club où on ne volerait qu'entre Matthieu, même que pour témoigner de notre ouverture d'esprit nous pourrions tolérer (moyennant supplément, quand même, faut pas déconner) nos homophones unijambistes en "t" ?